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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 18:00
Commentaire dessin version 2

Le dessin ci-dessus n’est à confondre ni avec du "Charlie" ni avec du "Canard" (même déchaîné) ;

il se veut l’ illustration la plus réaliste de la situation actuelle du prolétariat français toutes couches confondues,

laquelle situation, cela va de soi , reflète les exigences du pourrissoir capitaliste, impérialiste , qui règne sur le monde actuel.

Naturellement, la masse des esprits qui entrent en réflexion, animée par la peur, la révolte ou la prise de conscience par rapport à l’ impasse historique évidente du capitalisme, est sans conteste grandissante.

On pourrait donc imaginer , selon la fameuse et populaire expression " Ca va bien finir par péter " que la masse des exploités que les gouvernants passent au pressoir, sur ordre de la classe possédante , va dans un avenir pas trop lointain réussir à briser toute seule ses chaines;. en quelque sorte , une espèce d’auto-allumage .

Mais cet espoir pourtant si répandu dans la masse des "métro-dodo-boulot " aussi respectable soit-il , n’ est à son état brut qu’ une inoffensive vue de l’ esprit, sans danger pour les techno-trouducs du capital qui ont pris la relève des anciennes générations et qui montrent dans l’avancée de leurs saloperies un toupet sans précédent !

Car avant même de s’occuper de ses vrais ennemis il s’impose à la masse laborieuse une tache incontournable : répudier avec perte et fracas ses faux amis (que l’on aperçoit à droite du dessin)

Il est clair que la gravite de la situation (dont on est loin d’avoir encore tout vu) appelle autre chose désormais que le système de commedia dell' arte dans lequel ces gredins (et la nous parlons de la pyramide des appareils ouvriers faillis de la base au sommet) ont enfermé la classe salariée depuis des décennies.

C’est la grève générale dont la nécessité n’en finit plus de se démontrer qui seule peut donner le coup d’arrêt à cet "Hiroshimacron". et non pas des singeries périodiques tout juste bonnes à redorer le blason des " collabos "

Mais là s’ouvre ce qu’ on pourrait appeler " le débat ouvrier du siècle " sur le thème de la reconstruction syndicale notamment:

Que faire ? Comment faire ? Avec quel type de personnes ? et surtout pour quelles reconquêtes et autres conquêtes ? Quels objectifs généraux , immédiats, à moyen et long terme …..etc etc .

En tout état de cause on perçoit facilement que ce n’est pas avec les appareils faillitaires actuels ( qu’ il s’agisse des grandes ou petites pointures) que l’on pourrait organiser et mener a bien une lutte de l’ampleur indiquée , qui doit être au moins de l’envergure 1936 ou 1968, genre d’ élan qui fut littéralement saboté en 1995 et carrément étouffé dans l’œuf en 2003 !.

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30 mai 2016 1 30 /05 /mai /2016 17:00

Le dessin figurant au recto de ce tract n’ est à confondre ni avec du « charlie » ni avec du « canard » même déchaîné.

Il   se veut l’ illustration la plus réaliste de la situation actuelle du prolétariat français, toutes corporations confondues,    laquelle situation reflète, cela va de soi, les exigences du pourrissoir capitaliste mondial : ECRASER TOUJOURS  PLUS LES COUCHES LABORIEUSES POUR MAINTENIR, VOIRE  ACCROÎTRE ,  LES PRIVILEGES  DES POSSEDANTS

Le développement actuel de la phase conflictuelle qui accompagne depuis des mois l’audace sans précédent   des « social-pourris » au pouvoir, pourrait donner à penser à une espèce de ressaisissement du syndicalisme  de classe au sein même du milieu qui fût à l’ origine de sa trahison.

D’ après le déferlement des « KONNERIES » médiatiques, Philippe MARTINEZ serait celui par qui la CGT reviendrait « aux fondamentaux »  c’est à, dire la lutte de classe indépendante comme seul crédo.

Autrement dit, ce dirigeant exprimerait un brusque revirement , une espèce de retour aux sources de la dite Confédération.

Ceci  après des décennies de reniement, de magouilles politico-bureaucratiques, couvertes par tout l’ appareil,  donc, le règne de la collaboration de classe dont l’ ineffable Bernard THIBAULT (qui coulerait désormais des jours confortables en Suisse) a marqué la puante apothéose. Note historique : lorsque Eugène VARLIN, héros de la commune de Paris, s’ était rendu en Suisse, c’ était pour organiser les grèves dans le secteur du bâtiment !

Autre remarque en passant : le fait éventuel de revenir au sources, du moins de le feindre, prouverait au moins deux choses :

a) qu’ elles ont bel et bien été quittées (Merci aux Pujadas  et consorts de mettre leur  pédantisme journalistique, pour une fois,  au service de la conscience ouvrière !)

 b) qu’ il y a peut-être  de nouvelles honnêtetés à abuser dans les rangs salariés, ce qui serait plutôt réconfortant… dans la mesure où ces honnêtetés peuvent toujours choisir une voie plus honorable !)

On nous parle aussi de la course aux élections professionnelles prochaines.

Il est vrai que le régime des prébendes, et autres finances « républicaines » proportionnelles aux résultats électoraux est un mode de corruption qui a fait ses preuves. Mais on peut douter de la viabilité durable d’ un faux-semblant.

Mais en tout et pour tout, il n’ échappe à aucun esprit lucide : qu’ après tous les coups dans la gueule ramassés par la classe salariée depuis trente-cinq ans, en quelque sorte, une espèce de 1936 à l’ envers ramenant le prolétariat à marche forcée des techno-trouduc, vers le 19ème siècle, le seul retrait de la loi El KONNERIE n’ est que le retrait d’ une couronne mortuaire sur  un cercueil et ne saurait suffire à ramener le défunt à la vie.

Car le défunt en l’ espèce, c’ est le mouvement ouvrier dans son essence naturelle, celle de la lutte de classe, assassiné par ses dépositaires pour une poignée de lentilles !

La liquidation du code du travail, comme de toute référence écrite gênante pour le profit capitaliste n’ est en fait que l’ étape actuelle d’ un long processus de démolition issue de Mai 1981, et qui n’ a pas fini de nous en montrer…pour peu que les exploités continuent à l’ accepter.

Bien sûr, cette loi doit dégager, rien n’ est plus nécessaire, mais ce n’ est certainement pas en ayant recours à la stratégie  des grèves graduelles et séparées, accompagnées de vagues rodomontades qui n’ impressionnent personne et surtout empoisonnées par des revendications particulières. Et surtout après avoir envoyé la jeunesse tâter le terrain ! alors qu’ à l’ évidence, les forces combattives, le mécontentement, l’ écœurement, pour ne pas dire la colère, sont là en attente du seul mot d’ ordre qu’ appelle la situation : LA GREVE GENERALE,

Cette réflexion, en dehors de laquelle  il n’ y a que bavardage inopérant,( simple réédition des fiascos de 1995, 2003, 2010) etc, ouvre en fait deux interrogations :

  1. Quels appareils syndicaux ont actuellement la capacité et surtout, le crédit moral suffisant pour  conduire un tel mot d’ ordre au succès ?

        2) Si par hasard, la GREVE GENERALE se faisant jour par la base, trompait à la fois la fourberie  des syndicats traditionnels et les certitudes gouvernementales, le prolétariat renouant avec sa dignité, pourrait-il se contenter d’ une victoire sur la loi « EL KONNERIE » et passer au compte de ses pertes tout le reste de ses reculs ?

En définitive, le nécessaire coup d’ arrêt à l’ « HIROSHIMACRON » qui broie la condition ouvrière, ne peut être autre chose qu’ un coup d’ envoi au nettoyage des écuries d’ Augias dans le monde syndical, afin de libérer la classe salariée des entraves que constitue aujourd’hui son propre appareil dirigeant. Pour pouvoir repartir de l’ avant .

Ainsi, cette politique pourrie indique-t-elle avec une acuité sans précédent l’ urgence de ce que nous appelons :   LA RECONSTRUCTION DU SYNDICALISME DE CLASSE !

 

Chers lecteur,

Depuis l’ apparition de la loi scélérate dite  « Loi Travail », notre organisation n’ a pas économisé ses efforts pour pourfendre  la politique des bandits  installés au pouvoir sous le sinistre label anti-ouvrier que représente désormais le fameux « parti socialiste ».

Le lecteur a donc tout loisir de consulter nos interventions (notamment toutes remarques et questions fondamentales que nous soulevons dans LUTTE CONTRE EL KONNERIE) ayant pour illustration le schéma actuel bien réel de la société  française, membre zélé de la clique impérialiste du sinistre « G7, ou 8 selon les périodes ».

De la dépravation des mœurs publiques, au matraquage éhonté et tous azimuts de la condition générale des salariés, en passant par le regain militariste que l’ on sait, on peut dire qu’ en tant que membres de la bande de voyous indiquée, les dirigeants français n’ ont, pour leur part, pas démérité.

Naturellement, les médias en tant qu’ appareil de propagande capitaliste et de fabrication de l’ opinion, n’ont pas démérité davantage pour faire avaler toutes les couleuvres.

Pas plus d’ ailleurs que les artisans du syndicalisme d’ accompagnement, fossoyeurs du syndicalisme de classe, n’ ont eux-mêmes manqué  à leur petit rôle périodique de soupape de sûreté, dans leur style désormais bien rôdé de « comédia del arte ».

Après le dernier baroude d’ honneur des « intermittents CGT »(on serait plutôt tenté ici de dire baroude de honte), nous voila donc réduits à aller chaque année en novembre (c’est la période) fleurir  la tombe du code du travail, remplacé désormais par le référendum d’ entreprise, sous la haute main des couches corrompues du syndicalisme maison, ou réformiste libéral,  c’ est à dire sous la haute main du patronat.

Inutile de dire ce que peut devenir l’ ambiance  générale de travail, l’ audace prévisible des arnaques « règlementaires » qui pourront fleurir çà et là, en particulier dans les conditions actuelles du système.

L’ actualité présente nous aide un peu ici à boucler la boucle. Le temps passe mais rien ne se perd pour les mémoires lucides (rappelons-nous en novembre -décembre 1995, le fameux plan-JUPPE, début du massacre qui présidera depuis cette date, sans interruption, à la déchéance de la condition ouvrière.

Le lecteur pourra en l’ occurrence comprendre que notre dessin humoristique n’ est qu’ un symbole.

Ceux qui n’ y figurent pas dans cette foire éhontée à la présidence n’ ont pas été  oubliés.

Mais comment placer dans un seul format 21x 29,7 la pléthore de personnages, exploiteurs (pour ne pas dire escrocs) de la crédulité et du sous-développement politique des masses, qui se manifestent à chaque élection ? … Mission impossible ! 

Comment oublier en effet ce JUPPE qui à l’ époque indiquée fut le premier à avoir le culot d’ employer l’ artillerie lourde contre le système social des salariés : la mise sous contrôle parlementaire et gouvernemental sous le prétexte de la faillite de l’ UNEDIC, organisée   à la vérité de longue date !

C’ est ainsi que désormais, face à l’ amaigrissement du salaire indirect,(notamment) :  faveurs  à la longueur des yachts de plaisance … etc, c’ est à dire aux masses astronomiques de capitaux qui partent en fumée dans le luxe insolent de la classe possédante au détriment du cycle de la production sociale, donc de la classe salariée !   

Par la suite, une fois son forfait accompli, ce JUPPE qu’ il conviendrai mieux de nommer CULOTTE, se retrouve quelque temps au vert canadien, histoire de faire oublier sont profil de repris de justice, puis refait surface sur le trône de Bordeaux qui lui avait été gardé au chaud par ses acolytes, et à partir duquel, aujourd’hui, il tente le grand saut suprême ! De qui se moque t-on ?

Mais ce n’ est pas tout, il faut parler des autre protagonistes du fameux plan JUPPE de 1995 : les syndicats traditionnels qui déployèrent toute leur fourberie pour juguler la seule réponse  que méritait cette saleté :LA GREVE GENERALE ! 

(l’ ineffable collabo Nicole NOTAT  allant jusqu’ à se faire botter le cul à l’ époque par des éléments écœurés de ses  propres troupes !)

Quant à la CGT, sous l’ égide de Louis VIANNET, essentiellement préoccupé de sa fin de carrière professionnelle (ex PTT)        c’ est avec la plus belle énergie que tout le monde (grandes et petites pointures) a ramé pour interdire que la grève puisse déborder du cadre « service public » Les seigneurs du CAC 40 ont pu dormir tranquille !  

Vingt et un ans plus tard au travers des singeries avortées d’ avance de Philippe MARTINEZ et Consort, face à l’ audace des HOLLANDE-VALLS-MACRON et autres, n’ est-ce pas le  même genre de joli-monde  que l’ on vient de voir  à l’ œuvre dans l’ épisode de la loi travail , et en conséquence le même  genre d’ issue déroutante ?

Tel est, hélas, le seul  schéma que la classe salariée devra subir , dans la déchéance continuelle de sa condition, tant qu’ elle jugera suffisant de se mettre les pieds sous la table des syndicats traditionnels en faillite !

Dans cet ordre d’ idée, l’ actualité présente  nous sert  aussi une indication de taille, une espèce de signe des temps en la matière : le divorce public entre les syndicats de police et leurs adhérents !

Certes, ce n’ est pas une organisation comme la D.P.I.O qui tomberait dans l’ ânerie d’ inviter les policiers du Capital

au syndicalisme de classe. Soyons sérieux… Mais tout de même, syndicats ouvriers  et syndicat de police dégustant ensemble les mêmes plats de lentilles du pouvoir politique, ça devrait aider à réfléchir , non ?  

On n’ en démordra pas : VIVE LA RECONSTRUCTION DU SYNDICALISME DE CLASSE ! …  rejoignez -nous        

Chelles, 1er Novembre 2016

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29 mai 2016 7 29 /05 /mai /2016 08:51

Chers Lecteurs,

Nous présentons ici un document interne à notre organisation.

Il s’agît du rapport relatif à notre assemblée générale de 2010, année de notre « jubilé »

A priori, on pourrait penser qu’un texte vieux de 6 ans soit devenu inopérant et dépassé par l’évolution des choses.

Mais le lecteur avisé pourra observer que la dite évolution n’a fait, depuis 2010, que vérifier et même affirmer la justesse de l’analyse et les principes exposés.

Il saute aux yeux en effet que la situation générale du prolétariat mondial et en particulier du prolétariat français chemine inexorablement dans les affres d’une crise interminable du capitalisme, dont la gestion au moyen d’une structure mondiale (véritablement mafieuse) se met peu à peu en place.

Et il est de plus en plus criant de ce mécanisme infernal ne tire sa force que de la soumission des masses exploitées, fourvoyées par la complicité de leurs appareils dirigeants.

Ceci conduit évidemment l’ensemble des classes salariées nationales à un même et continuel recul social, sous tendu par un chômage massif (qu’il soit avoué ou maquillé par toutes sortes d’expédients).

De toute évidence, la phase actuelle de lutte qui se déroule en France à propos de la liquidation scélérate du code du travail ne fait qu’abonder dans le sens de ce rapport DPIO de 2010.

Ceci est par ailleurs le cas de tous les textes que nous avons publiés jusqu’à ce jour, lesquels n’ont pas pris une ride quant au fond.

La publication de ce rapport interne présente par ailleurs trois utilités :

1) Montrer comment fonctionne et quelle tâche élémentaire assume aujourd’hui une organisation née il y a trente ans passés, même réduite à peu de membres Et prouver du même coup que la montée en puissance de la reconstruction dont nous parlons n’a d’autre limite que l’engagement résolu de ses partisans.

2) Regarder en face et sans crainte, les difficultés à surmonter, mais aussi envisager avec confiance et détermination, toutes les perspectives de succès qui s’offrent à un militantisme ouvrier de classe, rénové, débarrassé de ses routines et de son envoûtement réformistes.

3) Forcer ainsi le trait sur l’urgence pour la masse des exploités de se débarrasser des chaînes de la trahison, commise par ses appareils, pour s’engager dans cette grande tâche de la reconstruction, s’agissant en particulier de tout ce qui concerne la lutte de classe au plan économique.

Bonne Lecture.

1ère partie

Notre assemblée générale coïncidait tout à fait par hasard à une des gesticulations intersyndicales (samedi 2 octobre dernier), contre (soi-disant) la réforme des retraites.

C' est pourquoi ce rapport nécessitait pour porter le plus juste possible, d' attendre l' issue de cette phase sociale visiblement manigancée pour apporter caution par défaut aux cuisines anti-ouvrières des institutions capitalistes.

Comme nous l' indiquions sur nos tracts distribués sur le marché de Provins, la mise en scène générale a donné une fois de plus ce pourquoi elle était organisée.

Du fameux "conseil d' orientation des retraites" à la promulgation de la loi, tout a fonctionné dans le sens des besoins respectifs des diverses parties de la clique des démolisseurs (patronat, gouvernement à sa solde et syndicats corrompus), à savoir:

1) pour la classe dominante et tous ses valets, politiques et autres, une étape de plus (qui n' est certainement pas la dernière) accomplie dans le dépeçage de la condition générale de la classe salariée.

2) pour leurs cireurs de bottes, c' est à dire le camp du syndicalisme d' accompagnement, une opération de redorage de blason(du moins supposé).

On sait à présent que les faits n' ont pas démenti notre vision critique de cette "lutte" à épisode et en tout état de cause de son épilogue prévisible, puisque inscrit à l' avance dans le marasme syndical que notre organisation ne cesse de dénoncer.

Quant à notre distribution, elle ne fut pas marquée par l' ennui, c' est le moins qu' on puisse dire.

Elle fut même émaillée de contacts assez étourdissants avec la population.

D' un côté nous n' avons pas échappé aux "honneurs" populaciers auxquels nous pouvions nous attendre, (aigreurs de petit bourgeois et autres délires de royaliste proclamé!)

Incroyable mais vrai!

Mais de l' autre heureusement, quelques propos qui montrent que la pensée ouvrière indépendante , malgré les vicissitudes que l' on sait, n' est nullement anéantie.

C' est ainsi que, comme de coutume, on a pu entendre, venant de la rue, une résonnance certaine avec nos thèses.

Donc, un peu de réconfort pour nous payer de notre peine et garder courage et raison dans toute cette puanteur.

Avant donc de fixer sur le papier les lignes directrices issues de notre discussion et que nous nous efforcerons de suivre dans la mesure de nos forces et de nos moyens, résumons l' essentiel de cette nième mascarade bâtie sur le modèle inauguré depuis 1995! décrit en détail sur notre brochure statutaire.

Pour cela revenons tout de suite sur ce qui constituait comme toujours la solidité de nos dénonciations.

Il s' agît en fait de l' inadéquation, de l' incohérence totale de la stratégie autant que de la pratique du syndicalisme d' accompagnement infligé aujourd'hui à la classe salariée (système dans lequel on peut compter définitivement les défroqués CGT du syndicalisme de classe).

Trois remarques essentielles viennent à l' esprit:

1) sur la caution des bureaucraties ouvrières au "Conseil d' orientation des retraites"

2) sur le caractère incongru et dérisoire d' un syndicalisme thématique dans les conditions actuelles. (Faillite prévisible)

3) sur le règne actuel de la pétaudière syndicale, inoffensive pour le capital, cela va de soi, et son corollaire: la nécessité de la reconstruction pour la grève générale

Entrons à présent dans le détail de nos remarques:

Point 1

Nous avons dénoncé avec vigueur la participation des syndicats traditionnels à ce fameux conseil d' orientation des retraites. Pourquoi?

Tout travailleur doté d' une conscience de classe, perçoit plus que jamais de nos jours le piège grossier que constituent tous les moulins à paroles qui se développent à foison dans cette société capitaliste

Commissions, conseils et toutes sortes de structures permanentes ou occasionnelles dont la mission évidente est bel et bien de mettre à mal et finalement de neutraliser dans ses propres rangs la culture ouvrière indépendante.

D' un point de vue prolétarien, il convient de dire haut et fort: "une agression envisagée= une structure de bavardage initiée"!

Et nécessairement ces structures, commissions, conseils ou autres, cachent toujours la forêt du désastre anti ouvrier par l' arbre du thème imposé, la forêt étant le recul social constant, principalement la régression globale du revenu ouvrier (masse salariale), et l' arbre étant l' examen purement comptable des déficits de caisses avec les bonnes vieilles œillères capitalistes , cela va de soi.

Un jeu d' enfant de conclure à la nécessité d' une réforme, après avoir matraqué l' opinion de statistiques à l' emporte-pièce pendant des années, statistiques dont de toute manière, personne, et pas même les statisticiens, n' est en mesure, ni n' a envie de vérifier les assises socio-historiques réelles.

Un coup pour la sécu, un coup pour la retraite et l' affaire est dans le sac!

Ce n' est assurément pas de cette manière que la lutte économique de la classe salariée peu avoir des succès.

Donc, en rentrant dans le jeu de ces moulins à parole, quoi qu' on y fasse et quoi qu' on y dise , on cautionne, on oriente d' office la conscience collective vers la théologie de la réforme.

Dès lors, le potentiel de lutte est véritablement saboté à l' avance.

Et de cette manière, ce sont ceux-là même qui devraient l' organiser, le garder à la réflexion indépendante qui lui tirent dans le dos!

Voilà de nos jours le rôle une fois de plus avéré du syndicalisme traditionnel.

A la vérité, tous ces boniments réformistes sont la trace d' un mal profond qui ronge le système, la difficulté croissante de conserver le taux général de profit et en conséquence, le racket compensatoire inévitable conduit depuis des décennies contre le salaire indirect.*

En adoptant cette logique, qui part du principe piteusement défensif de la nécessité d' une réforme, certes, mais conforme aux intérêts des travailleurs, le syndicalisme traditionnel montre le niveau de dépravation qu' il a atteint.

Car en vérité, dans l' état actuel du capitalisme, il n' y a pas d' autre "réforme" que celle chapeautée par la clique "sarkosyenne".

En fait, ce qu'il faut voir, c' est qu' on est en pleine logique de réformisme bourgeois dont la devise est évidente: comme nous vous avons plumés antérieurement, nous n' avons d' autre choix, pour votre plus grand bien, que de vous plumer à nouveau!

En terme clairs, cela signifie que les bureaucraties ouvrières ont pendant les dernières décennies, tellement éduqué la classe salariée à accepter sa propre spoliation que celle-ci finit par apparaître sous l' angle banal de la fatalité, devenant pour ainsi dire sa propre cause, sa propre justification!

Dans ces conditions, la lutte économique à perdu son triple caractère combatif, revendicatif, indépendant(en somme ce qui constitue son caractère de classe) pour n' être plus qu' un pitoyable hommage platonique, après coup,(et inopérant cela va de soi) à la mémoire des intérêts ouvriers.

On voit à merveille dans cet ensemble le rôle purement théâtral des appareils syndicaux autant que politiques.

Par contre si l'on s' en tient comme il se doit à la lutte économique de classe, si donc l' on parle de revendications ouvrières et non de réformes visant à ménager les petites et grandes fesses de la bourgeoisie, tout est à reconsidérer en sens inverse.

On s' aperçoit alors que les comptes présentés ne sont que poudre aux yeux pour justifier l' arnaque continuelle. On s' aperçoit qu' on a négligé à tort la nécessité offensive du mouvement syndical . On se rappelle si l' on a quelque bribes de culture ouvrière que la négociation doit être subordonnée à l' action et non le contraire. On conclue donc que désormais, quiconque se réclame de la défense de la classe salariée n' a strictement rien à faire (sinon de l' inavouable) dans les officines institutionnelles indiquées.

L' urgence est à l' organisation sérieuse de la lutte pour la récupération du terrain perdu d' une part,(c' est à dire de tout ce qui a été volé au monde du travail par le monde du profit) et dans la foulée pour des conquêtes nouvelles selon une vision subversive et non conservatoire du système comme c' est le cas aujourd'hui de la part du syndicalisme d' accompagnement.

Point 2 Cette dernière constatation fait le lien avec notre deuxième remarque:

Le caractère incongru et dérisoire d' un syndicalisme thématique.

On sait que la faillite syndicale à été profondément marquée par ce que nous appelons la syndicalisme à la petite semaine, c' est à dire essentiellement corporatiste et catégoriel, épuisant la combativité en pure perte par des grévettes inoffensives et surtout aboutissant à la perte totale des repères de classe du mouvement ouvrier.

La tombe du syndicalisme de classe a été ainsi creusée durant des décennies.

L' ambition revendicative générale, moteur essentiel du progrès de la condition ouvrière dans son ensemble, a été liquidée peu à peu et remplacée par la philosophie du chacun pour soi. Nous avons conduit cette analyse dans nos textes statutaires....

En l'occurrence, les appareils ouvriers, tout en donnant périodiquement du tocsin pour "faire propre", se sont insidieusement mutés en moyen d' expression des ambitions capitalistes.

C 'est ce que nous appelons un syndicalisme à l' envers, avec une simple façade défensive, dont il est facile de faire porter le chapeau de l' échec au manque de combativité.

Mais d' un autre côté, ce type de syndicalisme de collaboration exclut toute mobilisation générale des salariés sur une PLATE-FORME revendicative commune.

A croire que la classe salariée aurait disparu en tant que classe majoritaire de la population ou que son sort baignerait dans l' huile!

Mais cette stratégie corporatiste "failliteuse" n' a pas été sans une certaine désaffection des salariés envers le fait syndical, des prise de distance voire de sévères critiques des directions syndicales et partant un certain risque pour les structures de la bureaucratie en titre, y compris naturellement en ce qui concerne la partie "extra-ouvrière" de leur financement, pour autant que la perte d' audience n' est pas conforme à la mission qui leur est "assignée".

Il fallait donc que tôt ou tard la stratégie en cause s' adapte et cède à une certaine flatterie des aspirations légitimes et de bon sens qui interpellent les chacals de la trahison, se donne un air plus ample sous peine de voir s' appliquer à leur encontre la règle bien connue selon laquelle: la nature a horreur de l' inutile autant que du vide.

Ainsi ne faut-il pas être dupe du retour en vogue du fameux slogan: "tous ensemble".

Il ne fait que répondre pour mieux le tromper au réflexe du vieil instinct ouvrier par rapport aux critères déterminants du niveau de puissance de toute lutte: le nombre et la solidarité.

Ce n' est qu' un écho, une concession factice aux évocations de grève générale qui fusent régulièrement dans les rangs des manifestations (notamment et surtout venant de la jeunesse).

Mais il ne s' appuie bien entendu sur aucune intention de concrétiser.

En fait, nous sommes là en plein dans la marge de manœuvre des structures syndicales traditionnelles tombées dans le réformisme:

d' une part, faire assez de vagues à l' allure sérieuse pour ne pas devenir inutile aux yeux des masses, mais d' autre part toujours contenir les effets pour ne pas que soit dépassée la ligne tracée pour leur sale besogne de collaboration.

Le syndicalisme thématique ou plus exactement uni thématique, (ce qui vient de se passer à propos de la retraite en est évidemment l' illustration), s' impose tout naturellement à cet état des choses.

Un à un, chacun leur tour, les thèmes revendicatifs, retraite, emploi, la santé, etc.(comme par hasard tous les domaines du massacre contemporain de la condition générale des salariés), doivent donc nécessairement prendre la relève du syndicalisme corporatiste dans lequel le chacun pour soi et chacun son tour s' appliquent à l'entreprise ou au secteur d' activité.

C' est ainsi que seul le contenu de la démarche change mais pas sa forme, vouée invariablement à l' échec immédiat ou plus tardivement à la déconvenue imparable, ce qui revient au même.

Facile de comprendre que sous cet angle on peut compter sur l' effronterie de la classe capitaliste et de ses valets pour amener de l' eau au moulin.

Ne dénoncions-nous pas dans nos textes statutaires la ruse de la "grève généralisée"(c' est à dire une grève thématique suivie un peu partout à l' humeur du moment et du lieu, mais sans jamais que soit ni préparé, ni lancé, ni encadré, le mot d' ordre de la grève générale).

Ne l' avons-nous pas qualifiée précisément de rempart de diversion contre la grève générale?

Mais dans l' état actuel de la condition ouvrière un élément d' appréciation hautement négatif de ce type de syndicalisme saute aux yeux:

N' est-il pas en effet complètement absurde d' isoler tel ou tel aspect d' une situation générale complètement et toujours plus pourrie sinon pour en faire simplement un espèce de leurre syndical.

Peut-on sérieusement imaginer en effet que dans les conditions actuelles les salariés puissent marquer des points dans la défense de leur seule retraite en dehors de toute plate-forme revendicative regroupant leurs fondamentaux (salaires, conditions et durée du travail, protection santé, emploi, etc.)

Quoi? il n' y aurait que la question de la retraite qui nécessiterait qu' on s' alarme?

Ou soi-disant qu' un seul aspect de la galère pourrait mobiliser plus que son ensemble?

Il n' y aurait pas de rapport par exemple entre salaire (direct et indirect), conditions et niveau d' emploi et la question des retraites, etc. lors même qu' un certain Eric WOERT en personne l' a tout bonnement reconnu dans un interview télévisé!

Mais de qui se moque-t-on et à qui profite réellement ce dégoûtant minimalisme syndical, sinon à chaque fois, à la classe possédante d' une part et au racolage syndical de l' autre.

On ne peut en tous cas douter de ce deuxième aspect quand on voit la générosité de l' imagerie médiatique pour l' exhibition des sigles syndicaux.

Point 3

Pétaudière syndicale inoffensive, ou grève générale.

La classe salariée se trouve là à la croisée des chemins. L' alternative est claire et cette dernière phase sociale l' a nettement mise en évidence. La fameuse expression "tous ensemble" ne peut plus rester à l' état de vœux pieux mais doit entrer dans les faits pour l' ensemble du monde du travail, être libérée de ses chaînes bureaucratiques.

Ce qui s' est passé sous nos yeux une fois de plus ne peut être en effet qualifié d' autre terme que celui de pétaudière syndicale, situation dans laquelle des centaines de milliers de travailleurs ne sont ensemble qu' en apparence, chacun y allant en réalité pour le compte de ses propres mécontentements, qu' ils se rapportent ou non au "thème directeur" du moment. (Soit dit en passant le premier signe de retrait s' est manifesté chez les cadres, comme par hasard!)

Attention, nous ne disons pas ici que cette variété des mécontentements n' est généralement ni légitime ni utile. Là où le bât blesse, c' est qu' ils ne sont liés du fait du syndicalisme actuel, par aucun repère d' intérêt ouvrier général propre à la période historique que nous vivons.

En quelque sorte, ils sont comme une espèce de mur de parpaings empilés sans mortier.

Précisément la "plate-forme" des fondamentaux y est contenue, sous jacente, mais éparpillée, disloquée dans les esprits, dispersée dans la masse comme une vague aspiration.

C' est bel et bien elle qui fait effet lors même que le thème "promu" du moment n' est en réalité que le déclencheur.

La plate-forme qui peut et doit être le moteur de tout autre chose que ces "commedia dell'arte" périodiques est gendarmée, interdite de séjour par les "contrôleurs" du mouvement.

On l' utilise en quelque sorte comme une bonne bête de trait méprisée et volontairement mal nourrie.

Ce type de situation décline non pas une lutte d' ensemble concertée et soudée mais une mosaïque d' initiatives indépendantes entre elles tant sur le plans de la forme que sur celui de la "dureté de l' action" , et l' on perçoit la facilité avec laquelle un tel schéma peut être liquidé à tout moment par l' adversaire de classe, s' il décide que la récréation est terminée.

Voilà exactement ce à quoi on a assisté. Comme d' habitude un mouvement centré sur le secteur public et les singeries habituelles du samedi pour le secteur privé.

C' est la clique du CAC 40 qui a dû une fois de plus bien rire dans sa barbe!

Autrement-dit, barrage à la fusion de la plate-forme revendicative fondamentale et de la seule dimension d' action qui lui correspond: la grève générale.

Et c' est là que nos thèses sur la reconstruction indiquent utilement les rapports actuels entre l' organisation et cette action au plus haut niveau, et le verrouillage dont il faut les débarrasser.

Quand à l' épilogue marqué par le "pataquès" particulier des dépôts de carburants, et autre aparté portuaire des Bouches-du Rhône on ne peut s' empêcher d' y voir des ressemblances avec certaines brumes qui abrégèrent le mouvement de mai 1968, ce qui invite à s' interroger sur le pouvoir de manipulation du patronat et du gouvernement... et bien évidemment d' y prendre garde.

En conclusion, cette Nième mise en scène dont on peut relever le quotient pitoyable (3millions d' acteurs "soutenus" paraît-il par 20 millions de spectateurs) confirme la

nécessité de caractériser tous les acteurs.

De ce point de vue La D.P.I.O a entamé et compte bien poursuivre une critique qui ne se borne pas à fustiger les appareils ouvriers dépravés du haut en bas, mais qui doit pointer du doigt la corruption passive de la piétaille qui de bonne fois ou non persiste à les cautionner.

Dans ce cadre, il faut s' attaquer à un dilemme paralysant qui est le suivant:

1) Dans la perspective illusoire d' impressionner et de faire reculer l' adversaire de classe, entrer dans l' action "officielle" sous-contrôle, c' est à dire dans le jeu des syndicats corrompus mais de toute manière, sans aucun bénéfice revendicatif.

2) Pour ne pas redorer le blason de la trahison réformiste, se soustraire par principe à toutes ces comédies périodiques, mais dans ce cas, cautionner sans en avoir la moindre intention les ambitions anti-ouvrières du capital.

Aujourd'hui, des millions de travailleurs supposent sans doute n' avoir d' autre alternative que celle-là.

Pour des militants tels que nous la tâche présente est évidente. Elle consiste à convaincre que la reconstruction syndicale, sous quelque forme que ce soit certes, mais dans tous les cas à l' écart des structures traditionnelles existantes, est bien la seule manière de sortir du dilemme au plus vite.

Base d' action militante de l' organisation D.P.I.O pour la période ouverte par l' assemblée générale du 2 décembre 2010 soumise à la réflexion et à l' approbation de tous les membres.

2ème partie.

RAPPORT ISSU DES POINTS DE L' ORDRE DU JOUR ET

DE LA DISCUSSION GENERALE

I) LE POURRISSEMENT GENERAL

Notre assemblée a unanimement noté la nécessaire dimension mondiale de toute analyse de la situation actuelle de la classe salariée.

C 'est le pourrissement général du monde, fermentation à une dimension sans précédent, qui préside à la situation de tous les pays, et appelle à une tension sans précédent de toutes les forces saines * de l'humanité.

Ce pourrissement est naturellement à considérer à la fois dans son ensemble et dans sa configuration, c' est à dire en tant que phénomène de corruption et d' avilissement venu des sphères dirigeantes, (exploités comme exploiteurs) et qui affecte désormais tous les strates, tous les milieux de la société du haut en bas, illustrant on ne peut mieux la célèbre métaphore de Karl Marx qui figure dans son œuvre maîtresse "le Capital":

" C' est de la pourriture du monde ancien en décomposition que doit naître le monde nouveau"

Il convient ici de justifier l' utilisation du terme "phénomène".

Comme l' on sait, l' approche marxiste léniniste ne consiste pas à désigner de quelconques responsabilités pour expliquer les affres actuelles de ce développement et encore moins à imaginer des plans rétroactifs ou des correctifs qui eurent pu (voire pourraient encore) les contrecarrer .

Car ce qui se passe aujourd'hui, pas plus que ce qui s' est passé à toutes les époques critiques de l'histoire n' est pas à considérer comme l' effet de simples volontés humaines à proprement parler.

Il est au contraire l' expression du développement matériel qui durant toute une période, a forgé les intérêts et les comportements dans le sens de la dite "décomposition".

La nature profonde et les mécanismes du phénomène indiqué montrent une fois de plus la direction inéluctable à prendre d' une part et la classe qui doit prendre l' initiative à son compte, d' autre part.

Par contre, l' initiative elle-même est vouée à une nécessaire sélection de ses acteurs, ne pouvant négliger les comportements humains passés et présents au sein même de la classe exploitée, et essentiellement de celui de ses sphères dirigeantes qui sont pour leur part entièrement passées à la "forge" de la bourgeoisie.

A une échelle microscopique, n' avons nous pas eu le privilège( si l' on peut dire) de pouvoir observer les principes et le déroulement du pourrissement en question dans ce qui s' est passé au niveau de notre " berceau de naissance": le service public P.T.T.

- tout d' abord, la corruption et l' intégration progressive des directions syndicales dans l' accompagnement des plans de démolition vitaux pour le capital.

- ensuite une lente acquisition des esprits, vers le bas, dans toute la masse du personnel, syndiqué ou pas, à la normalité, à l' utilité de cette démolition.

-enfin la corruption totale exprimée dans l' adoption massive de l' actionnariat! ( à l' exception d' une minorité consciente d' irréductibles).

En résumé, la quasi totalité d' une masse d' exploités floués par l' inconduite de leurs dirigeants, et entrant par cela dans un système visiblement destiné à broyer leurs intérêts!

Quel schéma représente mieux que celui-ci la physionomie générale du monde actuel:

un mélange enchevêtré d' intérêts dans lequel la réalité des classes est complètement

occultée et où les luttes multiples s' empêtrent dans leurs propres contradictions, à commencer par celle de s' obstiner à ne voir de mauvaise nourriture que dans son assiette.

On perçoit ainsi l' ampleur et surtout, les points impératifs de la tâche à accomplir, pour les minorités auxquelles nous revendiquons l' appartenance, et qui sont restées à l' écart de la putréfaction ambiante.

Cette présentation de la situation actuelle, d' abord globale et se terminant sur le schéma symbolique des PTT que nous connaissons pour nous avoir mobilisé (mais nullement aveuglé) pendant des années nous indique la méthode de réflexion et d' action que des militants tels que nous doivent s' efforcer d' observer sans faiblesse ni découragement.

Elle s' impose à tous les registres de la lutte de classes, y compris, cela va de soi, à l' encontre de la dépravation syndicale contre laquelle notre organisation guerroie depuis sa fondation, et en dehors de laquelle, nous n' aurions au total aucun motif d' existence.

Elle est en fait porteuse de la condition fondamentale qui détermine pour l' essentiel la réussite ou l' échec , et selon laquelle toute initiative militante ouvrière, où qu' elle se produise dans le monde doit désormais avoir pour prémisses la vision globale des rapports de classe.

Ceci ne consiste nullement à paralyser les initiatives ponctuelles (genre D.P.I.O), mais au contraire à leur donner un maximum de sérieux au sens où les actes particuliers de chacun des membres s'articulent autour des intérêts de l' ensemble de la grande famille!

Cela aussi sera abordé et expliqué par le menu dans nos textes en cours d' élaboration.

II) LES HYPOTHEQUES A LEVER. A LA FOIS TACHE ANNEXE ET STIMULANT POUR REPARTIR DE L' AVANT

1) Les Forces d' émancipation en général et le prolétariat international en particulier ont pour héritage, qu' ils le veuillent ou pas, la débâcle du socialisme, inauguré par la glorieuse révolution russe d'octobre 1917, puis élargi à de nombreux pays à la faveur du rapport de forces issu de la seconde guerre mondiale d' une part et des multiples mouvements de libération nationale soutenus par l' U.R.S.S.

Cette débâcle a réactivé un impérialisme débridé, violent et mafieux qui a à présent rétabli son règne sur tout le globe avec l' ambition évidente d' y imposer un ordre absolu et sans limites d' exploitation et de souffrances des masses.

Seul fondement de cette effrayante volonté: la conservation à tout prix des privilèges criminels de la bourgeoisie dominante. L' héritage indiqué a d' une part un caractère contradictoire en ce sens qu' il a généré deux tendances opposées qui ne procèdent pas d' une quelconque critique mais qui ne font que révéler les marquages idéologiques figés dans le prolétariat.

-la tendance à la répudiation de l' héritage comme d' une maladie honteuse. La plus largement répandue, incrustée devrait-on dire surtout dans les générations à partir des années 50 (ce n' est pas par hasard) et encore plus largement, poussée jusqu' au ridicule, dans les plus jeunes générations.

En définitive, c' est celle de tout le camp réformiste, désormais allié objectif de la bourgeoisie.

-la tendance accrochée à la personnalisation de l' union soviétique, c' est à dire des jugements positifs ou négatifs portés sur les divers dirigeants qui ont marqués cette page d' histoire et non sur le cours des choses internes et externes qui ont pu petit à petit, venir à bout des forces révolutionnaires à l'intérieur tout simplement parce que celles de l' extérieur étaient laminées depuis longtemps.

C 'est celle des générations plus anciennes qui comme on le sait sont en voie de disparition sinon en marge de toute influence.

L 'héritage a d' autre part une vraie critique en attente, la seule qui fera litière de l' hésitation, de la réserve plus ou moins consciente de centaines de millions d' exploités car avant tout, c' est un héritage précieux auquel il est à la fois impossible et dangereux de renoncer.

La critique qu' il attend et qui doit se répandre dans les rangs du prolétariat international n' est pas celle qui a été initiée et manipulée par les renégats, les chiens savants de la bourgeoisie, petite ou grande, ou encore les humanistes du compte en banque.

C' est une critique valant hommage a un mouvement héroïque échoué, telle que celle qu' a faite Karl MARX de la commune de Paris, une critique au service du camp de l' émancipation et non de celui de l' exploitation.

Ainsi, l' aspect interne de l' échec du socialisme établi au cours du 20ème siècle n' est sans doute pas sans intérêt, et sur nos essais littéraires, nous ne nous y déroberons pas. Mais elle ne saurait être conduite à dessein de lui subordonner l' échec du mouvement ouvrier international, tant sur le plan économique que sur le plan politique.

Bien au contraire, prendre une part utile à ce débat, c' est avant tout, (sans pour autant

éluder les phénomènes négatifs qui sont apparus dans le cours du réel), inverser cette causalité bourgeoise de l' échec.

Nous pourrons d' ailleurs nous offrir peut-être le luxe de "démiurger" une théorisation complètement inédite et qui aura au moins l' intérêt de sortir des platitudes libérales.

D' aucuns prétendrons que tout n' est pas perdu et que deux ou trois pays tiennent encore le flambeau voire même, pourrait représenter quelque chose comme un abcès de fixation ou un espèce de bouée de sauvetage du socialisme.

Soyons sérieux et clairs:

D' une part, qu' est-ce que le mouvement ouvrier international, dans son état de déliquescence programmée par l' après guerre peut bien attendre aujourd'hui d' une espèce d' idolâtrie envers Cuba aussi héroïque et courageux soit ce peuple ou à l' attention d' une Corée du Nord soumise à l' hostilité et à la menace permanentes du reste du monde, et dont on ne peut faire autrement que noter la dérive dynastique(signe de faiblesse manifeste), sans parler du Viêtnam qui a largement jeté l' éponge

N' est-ce pas plutôt ces "icônes" de socialisme qui pourraient tirer grand bénéfice de la résurgence révolutionnaire du prolétariat mondial?

Car en fait le schéma du monde antérieur à la chute de l' Union Soviétique avait une portée à la fois stratégique et psychologique assez forte pour juguler les ambitions impérialistes ou tout au moins les contenir à l' état de plans.

La liquidation de ce schéma n' a fait à vrai dire que découvrir des oripeaux exposés à tous les dangers, à tous les appétits, de l' extérieur comme de l' intérieur.

Ainsi, en l' absence d' une internationale communiste et d' un quelconque pays socialiste assez robuste lui-même pour en multiplier le poids et l' influence, non seulement il n' est pas sérieux de considérer les pays en questions comme des sauvegardes inviolables mais il n' est pas plus sérieux hélas d'envisager leur défense.

D' autre part, s' agissant de la Chine, comment considérer cette fabrique de milliardaires à deux vitesses (temps ultra- modernes pour le dixième de la population et moyen-âge pour le reste) le cul radicalement tourné à la grande page de 1949, comme autre chose que la plus formidable imposture politique de tous les temps, à savoir: une nébuleuse de technocrates grassement nourris, tournant la roue du capitalisme mondial. sous l' enseigne du marteau et de la faucille!

Le capitalisme mondial ne tire-t-il pas de cette nature falsifiée de la Chine un double avantage:

-d' une part, par l' injection massive de capitaux, un partage du gâteau de l' exploitation d' une classe ouvrière véritablement subornée et militarisée.

-d' autre part, par le classement zélé (dont sa propagande ne rate pas un rappel) de cette innommable tragi-comédie, au tableau du communisme, un inestimable joker idéologique.

Il ne faut pas craindre de dire que la démystification de ce pays est un des devoirs de l' actualité militante ouvrière.

Enfin quoique génératrices d' un certain plaisir intellectuel pour ce que cela met de bâtons dans les roues de l' impérialisme, est-il sérieux toutefois de voir les gesticulations réformistes qui secouent toute l' Amérique Latine comme des prises d' élan révolutionnaires, là où manque visiblement à la fois les conditions matérielles, sociales et surtout la théorie et les organisations qui y correspondent.

Ne pas voir toutes ces réalités en face n' est-il pas confondre socialisme et carnaval?

Il ne doit donc y avoir aucun doute pour quiconque s' emploie à caractériser cet "univers" actuel afin de définir sans illusions ni fausses prémisses les tâches, disons prolétariennes , qui en découlent à tel ou tel endroit du monde, à tel ou tel niveau de militantisme.

Il faut considérer le mouvement ouvrier (tant sur le plan économique que politique) dans son ensemble, c' est à dire dans une dynamique mondiale entièrement à recréer.

C 'est bien ce genre de dynamique qui suite au signal fort donné par la commune de Paris de 1871, a fait de la révolution russe d' octobre 1917, une grande conquête du prolétariat international, lequel en tira indéniablement de substantiels bénéfices.

Une remarque en passant:

-la période que nous désignons dans nos textes comme ascendante fut celle de la IIIème internationale, celle que nous désignons comme descendante a été marquée par sa liquidation.

Comment ne pas voir à l' inverse que la disparition de l' U.R.S.S (préfigurée par les évènements de Pologne des années 80) a été tout bonnement la disparition d' un point d' ancrage idéologique du mouvement ouvrier mondial et donc le point de départ d' un raz de marée anti- ouvrier sur toute la planète?

Et comment ne pas être outré d' avoir vu le crétinisme ambiant, dans les rangs même du prolétariat, hélas!, applaudir à la chute d' un certain "mur" qui nous tombait en fait sur la figure, ce qui est sans doute moins difficile à comprendre aujourd'hui!

Apparemment, ces mêmes "trouducs" ne semblent nullement dérangés par le mur sioniste de la bande de GAZA ni celui des capitalistes Etats-uniens à la frontière du Mexique!

En fait, cette deuxième période a si l' on peut dire, faute de vigilance et de détermination ouvrière en général, remis in fine les intérêts du prolétariat mondial entre les mains des Machiavel, bureaucrates, traîtres et autres capitulards. On connaît l' épilogue.

Voilà, chers camarades, en m' excusant de mes envolées, la façon dont il convient de développer la vision du monde actuel ressentie a notre assemblée du 2 octobre.

Un tripot de corruption généralisée. Une pyramide impérialiste dominée par le fameux "G8",( à l' occasion le G20) et dans laquelle s' est produite et continue de se nourrir la faillite du mouvement ouvrier.

C' est cette gangue putride dont la lutte économique de classe (pour sa part) doit s' extirper à tout prix.

......à suivre

III) POINTE DE PYRAMIDE, FORTERESSE DE POUVOIR MONDIAL,

LA NOUVELLE DONNE DU COMBAT DES CLASSES.

Dans l' exposé qui précède, nous venons de voir que la défaite du mouvement ouvrier résulte d' une collusion au niveau des sphères supérieures (capitalistes d' une part, prolétariennes d' autre part) propageant la corruption vers le bas.

Il est facile de comprendre l' effet principal de ce révoltant schéma, la destruction massive de la conscience de classe dans les masses, c' est à dire du seul générateur de puissance active* pour la classe salariée.

De ce point de vue, il est intéressant de se reporter à nouveau à notre micro-exemple des P.T.T.

Toute proportion gardée, on y reconnaît trait pour trait cette configuration au travers du traitement de faveur professionnel convenu au bénéfice des "fonctions syndicales" dans l' accord de 1993 à France-Télécom.

A partir de là, on a eu l' occasion de voir l' attitude d' abord laxiste, puis carrément complice de nos fameux fonctionnaires syndicaux qui se sont confortablement installés dans les fauteuils de bureaucrates qu' on leur a offert, y compris jusqu' aux conseils d' administration!

Nous ne reviendrons pas ici sur les singeries théâtrales et les duplicités du discours qui servirent dans cette même période à dissimuler la chute aux enfers bien réelle.

N' a-t-on pas vu, par exemple, le secrétaire général de la CGT, Louis VIANNEY, croquer à belle dent des "avantages" de la corruption pour mettre un peu de beurre dans les épinard de sa retraite!!

Par ailleurs, notre bataille acharnée pour la défense du statut général des fonctionnaires, portée concrètement avec une constance et un courage peu communs par notre camarade Pascal THIERY, nous a conduit à nous frotter aux super-bureaucrates syndicaux du Conseil Supérieur de la Fonction Publique.

Cette expérience, à défaut de répondre d' une quelconque manière à son objet premier, nous aura en revanche instruits sur tous ces oiseaux en les prenant la main dans le sac!, c' est à dire à des année- lumière d' une quelconque préoccupation ouvrière, par rapport au massacre que l' on sait*

Cette expérience fut en fait pour nous la vue d' un flagrant-délit de complicité!

Nous n' aurions donc pas d' excuse de ne pas percevoir ce même modèle dans l' évolution du monde actuel.

Le schéma est pourtant évident.

La structure politique mondiale du capitalisme est bel et bien en cours de constitution.

Et si les choses traînent tant soit peu, ce n' est qu' à cause de la difficulté pour établir une hiérarchie des pouvoirs donc des "bénéfices" acceptable par toutes les parties de cette mafia.

Un gouvernement impérialiste du monde est entrain de s' édifier sous nos yeux, véritable forteresse cogitant des directives, des oukases qui doivent descendre jusqu' au moindre recoin de la planète pour piloter, manipuler et soumettre, degré par degré, des continents, en passant par les pays, jusqu' au niveau le plus intime des individus... aux seules fins d' engraisser la petite partie supérieure de la pyramide.

Pour qui n' en serait pas convaincu, il n' est besoin que d' être attentif aux discours qui entourent les fameux sommets du G8, G20, Davos, colloque de ceci, conférence de cela, dans lesquels on ne se gêne même plus pour utiliser le terme de "gouvernance mondiale, assignant l' humanité à de véritables commandements.

D 'ailleurs, tout récemment, notre SARKOZY national (qui n' en rate décidément pas une) disait textuellement en parlant des difficultés du G 20, " qu' on ne pouvait tout- de-même pas ne se retrouver qu' à deux pour diriger le monde".

Et ceux qui ont l' équipement nécessaire pour tâter des médias internationaux, sont à même de constater l' unicité, l' identité mondiale du battage autour de ces instances.

Soit-dit en passant, nous ne pourrons éviter dans nos textes d' aborder cette question de l' identité médiatique mondiale. Nous devrons dénoncer la vraie nature et le rôle évident de ce terrible instrument que l' on a eu l' occasion de voir à l' œuvre dans le scandale de la "pandémie fantôme du H1N1!

Est-il besoin d' aller plus loin dans la démonstration des principes?

Ce n' est pas pour rien que l' on peut parler de pyramide pour qualifier l' édifice politico-économique en constitution.

Ce terme est tout à fait adapté à son but et à sa nature: la domination impérialiste du monde, déjà fortement marquée dans la fameuse "Société des Nations" créée au lendemain de la 1ère guerre mondiale et exprimée à un niveau encore plus ambitieux, (notamment par l' avènement de la puissance militaro- industrielle des Etats-Unis) dans "l' organisation des nations unies" au lendemain de la deuxième.

Sur le coup naturellement, cet appétit impérialiste avait une limite infranchissable, précisément l'existence du bloc socialiste, limite qui, ont ne le soulignera jamais assez, constituait rien moins qu' un soutien aux intérêts du prolétariat mondial.

Mais vu les visées initiales qui présidèrent à la fondation de cette instance dans les plans du bloc capitaliste, on imagine sans peine son évolution politico-idéologique depuis les deux dernières décennies.

Il s' avère aujourd'hui ce à quoi elle était destinée in fine dans l' esprit des chacals du capital. Un passage de l' article " recyclage des déchets sous le capitalisme" figurant dans notre blog définit on ne peut mieux son rôle désormais effectif :

"...Au plan mondial, maintenir une structure de domination pyramidale monstrueuse concentrant la plus grande partie des moyens et des ressources au niveau de la pointe(en gros le G8 et ses quelques états lèche-bottes de seconde zone), le reste de l ' humanité étant maintenu de force, soit aux niveaux inférieurs d' un développement soumis et dépendant, soit carrément dans l' oppression chronique, c' est à dire la misère et le sous-développement organisés. Autrement dit la base se nourrissant des excréments de la pointe.

Au niveau de la dite "pointe" pourrir toujours plus la vie des populations pour le maintien, la défense bec et ongles des privilèges de classe qui y règnent."

(Tiens, d' après cette description faite il y a environ 10 ans, ne se croirait-on pas dans les coulisses de "Copenhague").

A ce propos, on ne saurait négliger la création sous le contrôle de cette gouvernance "onusienne" de multiples structures ou missions intégrant une certaine science embarquée, tel que par exemple le fameux GIEC (groupement international pour l' étude du climat) à l' origine de la psychose planétaire que l' on sait.

Quant à ses prétendues missions militaires de "paix"( bien que l' utilisation de ce mot soit en l' espèce assez mal choisi), il suffit de l' avoir observée dans le drame Haïtien, en Afrique, ou encore de voir à l'œuvre son substitut "OTAN" américain affirmant les "valeurs de l' occident" au moyen orient , mettant l' ex-Yougoslavie à feu et à sang, et civilisant l' Afghanistan à coup d' Oradour sur Glane etc.. pour démasquer sa vraie nature de gendarme du capital, gardien des intérêts de la "pointe"

Autour de cette ossature de l' O.N.U gravitent les fameuses organisations humanitaires, souvent proclamées non-gouvernementales mais qui constituent, à l' évidence autant que par certains faits avérés, des têtes de pont d' action douce(renseignement ou autre) assurant le contrôle préventif des populations des régions du monde plongées dans le drame ou la misère, et notamment, la surveillance du sous-sol!

On voit dans ce phénomène comme une espèce de mutation politico-économique du monde, dont la tendance évidente est celle d' un super -Etat qui doit regrouper vers le haut, centraliser et fusionner en quelque-sorte comme une espèce de forteresse du pouvoir mondial unique, les éléments antérieurement nationaux.

Inutile d' expliquer la place dans ce schéma du F.M.I, des O.M.C, O.M.S, O.C.D.E...et autres organismes mutés genres B.I.T.

L' ironie du sort voudrait donc que 5000 ans après, l' oppression renouât avec l' architecture pharaonique.

Ainsi, ceux qui ramènent ce juste terme de mutation à une misérable dimension nationale, pour ne pas dire nationaliste, même avec l' excuse d' avoir habité sur Mars et sans nouvelles de la planète pendant des décennies, gagneraient en lucidité à réfléchir sérieusement à cette présentation des choses...

- La nouvelle donne du combat de classe

Il est clair, certes, que vue selon l' esprit de cloisonnement qui a dévié jusqu' à le conduire dans l'ornière actuelle le mouvement prolétarien d' obédience révolutionnaire, (c' est à dire marxiste-léniniste) une telle présentation peut apparaître effrayante.

Mais c' est se laisser cacher la forêt par l' arbre. Car la dialectique veut précisément que l' existence d'une forteresse unique, indique elle-même et d' autant mieux la nécessité de son attaque par tous ceux qui n' y sont pas. D 'autre part, en tant que sommet circonscrit et identifié de l' oppression générale , elle ne peut avoir qu' un effet unificateur sur ses assaillants.

Cette nouvelle donne, derrière son apparence inexpugnable est donc en réalité une nouvelle opportunité.

En fait, la phase historique actuelle n' est que la suite logique des proches périodes antérieures au cours desquelles les affrontements entre les forces d' émancipation et les forces réactionnaires se sont éparpillés dans l' espace combiné "temps -géographie" puis se sont dilués soit dans le renoncement, soit dans l' échec.

La nouveauté de la phase actuelle est que désormais on est entré dans une ère de lutte généralisée et ininterrompue qui a l' instar du pourrissement travaille le monde entier sous les formes les plus diverses, mais dont le moteur, conscient ou non*, affirmé ou pas, est commun: le rejet du vieux dogme de la domination et de son corollaire, l' exploitation de l' homme par l' homme comme système périmé et malfaisant.

Il s' agît à présent d' une lutte à mort dans laquelle il faut bien comprendre que le camp de la réaction est prêt aux pires fourberies, aux pires exactions, aux pires escroqueries de toutes natures (philosophiques, politiques, scientifiques, religieuses) etc.. pour "garder la main"*

Car c 'est la liquidation générale du capitalisme installé à son stade suprême impérialiste, qui est en ligne de mire, même si le prisme du développement inégal du capital continue de parasiter la vision du monde et de produire ainsi des aspirations encore fortement décalées selon les peuples, selon les pays.

Et c' est précisément là que le pourrissement général indiqué au début de ce rapport découvre son double caractère: inévitable et nécessaire.

Tout comme le soulignait Friedrich ENGELS dans sa théorie des crises:

"La crise est inévitable, la crise est nécessaire"

Ce pourrissement est à voir comme le phénomène ultime de conservation du système.

Il s' en suit qu' il n' y a pas de priorité plus évidente pour les masses exploitées que celle de combattre ce pourrissement dans ses propres rangs.

A ce stade, et afin de ne pas se cacher les difficultés d' une part, mais d' autre part de ne pas gaspiller les forces dans des tâches et combats illusoires, il faut aborder la configuration complexe, à la fois concrète et abstraite, de l' image "pyramidale du monde actuel, laquelle configuration révèle une hiérarchie(déjà vaguement évoquée) des masses exploitées...

De ce point de vue, il importe de ne pas regarder l' édifice à la va-vite c' est à dire d' une manière simplement populiste, dépourvue de toute position de classe.

On vient de dire plus haut que le vieux dogme de la domination est sur la sellette mondiale et que son rejet est bel et bien le moteur général des luttes.

Il s' en suit indiscutablement que l' édifice pyramidal dont nous parlons est la voie incontournable de sa défense.

Mais il ne s' ensuit pas que l' entière rouerie de la clique du haut, y compris et en particulier des tenants des appareils ouvriers passés dans la pointe, détermine de facto l' entière innocence au sein des masses exploitées, loin de là.

Quiconque connaît l' admirable analyse de LENINE sur l' impérialisme, sait que celui-ci ne peut s' établir et survivre qu' avec un minimum de complicité, de corruption faut-il dire dans les masses elles-mêmes.

Ainsi convient-il d' examiner la hiérarchie de l' exploitation capitaliste mondiale, c' est à dire la position respective des peuples dans cette exploitation.

On s' aperçoit alors que les peuples des pays du G8 dont les dirigeants exploiteurs constituent la grande majorité de la fameuse "pointe de l' édifice en constitution", perçoivent pour leur part une petite redistribution de ce qui a été arraché à ceux du bas.

De toute évidence, au regard des faits, il est clair que cela ne suffit pas (et suffira de moins en moins en raison de la baisse tendancielle inexorable du taux de profit) à éviter que la gangrène de la paupérisation, de la misère, épargne ces populations.

Mais cela suffit pour soutenir en leur sein même l' idéologie de la viabilité, et qui plus est de la légitimité du système.

Ainsi, dans la mesure où ces peuples connaissent l' agitation sociale (théâtrale) que l' on sait, ils gagneraient en compréhension sur les ressorts réels de leurs problèmes très immédiats en pensant à la célèbre devise de Karl MARX, selon laquelle: " un peuple qui en opprime d' autres ne peut pas être lui-même un peuple libre".

On se rend compte de cette manière que cette vérité qui semblait être passée dans la conscience collective au cours de la période de lutte contre le colonialisme semble à présent y être liquidée.

Inutile de s' étendre, afin de ne pas alourdir l' exposé, sur les idées pourries que ce reniement peut générer dans les masses en question.

Incontestablement il existe au sein même des masses exploitées des pays dominants une caution morale au système décrit.

Mais une fois de plus, ne retrouve-t-on pas ce schéma pervers dans la structure sociale des pays du G8 dont la France fait partie.

Ne voit-on pas par exemple, l' acquiescement des massacres successifs de la condition sociale (ouvrière en tête) gagner en force au fur et à mesure que l' on monte dans le niveau d' aisance économique?

Et pour arriver à faire accepter par les niveaux inférieurs toutes ces régressions, n' est-il pas indispensable que leurs appareils attitrés soient intégrés aux institutions du pouvoir afin de les cautionner, de les rendre crédibles.

Revenons à la pyramide mondiale et posons- nous la même question sur le processus en cours:

Pour faire accepter vers le bas le règne de l' impérialisme sur la planète, n' est-il pas indispensable d'intégrer à la "pointe" l' ensemble des dirigeants du monde afin de garantir à ses possédants un festin relativement tranquille.

Question annexe: peut-on décemment intégrer n' importe-qui sans que la crédibilité voir la respectabilité du système en souffrent?

La conclusion de ce chapitre ne peut être inattentive aux remouds actuels du moyen orient dans lesquels on surprend la gens médiatique(tiens encore elle) à se prendre subitement d' une passion débordante pour le bien des peuples.

On y verra peut-être la réduction par la force de ce dont la ruse et l' activisme n' auront pu venir à bout.

Ainsi serait-il profondément erroné de voir une quelconque convergence entre la tâche essentielle, prioritaire, du militantisme ouvrier international, qui est bel et bien le minage de la pyramide en vue de son explosion, avec les manœuvres souterraines de ses maîtres d' ouvrage.

Nous verrons dans les chapitres suivants comment ce nécessaire minage définit les tâches des éléments sains du mouvement ouvrier et en particulier syndical, dont nous nous revendiquons

IV) LA SITUATION ACTUELLE DU SYNDICALISME DE CLASSE EN FRANCE

LES ATOUTS DE LA. RECONSTRUCTION.

"COLS BLEUS ET COLS BLANCS", UN PEU DE THEORIE)

LA QUESTION SPECIALE DE LA F.S.M

Nous venons de faire l'indispensable examen du décors général dans lequel se pose la question de la reconstruction de tout appareil approprié à la nouvelle donne de la lutte économique de classe et dont la vocation est de prendre la trahison à contre-pieds.

La séance de l' assemblée a clairement noté le retour en force de la dimension internationale dans la situation vécue aujourd'hui par les masses exploitées. C' est dire à la fois la pertinence et l' opportunité de notre tract distribué ce même jour. (intitulé: un monde en éruption)

Pour ce qui nous concerne, la partie immédiate de ce décors s' appelle la FRANCE et c' est seulement selon cette vision, celle d' un combat qui ne peut plus être autre qu' international, qu' une quelconque action localisée dans un périmètre national a un sens.

En dehors de cette vision des intérêts économiques de classe scrupuleusement internationaliste, (et l' on sait par ailleurs de quelle puissance dispose désormais l' adversaire de classe pour étouffer tout mouvement privé de cette essence) on tombe inéluctablement dans le nationalisme, catégorie éminemment bourgeoise, et qui plus est, plus réactionnaire que jamais, domaine dans lequel le mouvement ouvrier n' a strictement rien à faire.

C 'est seulement à partir de là qu'on peut parler de la spécificité du sujet dans notre pays, donc des tâches immédiates qui le concernent.

Pour commencer, n' ayons pas peur de caractériser notre tâche D.P.I.O selon l' image allégorique qui en a été faite à l' assemblée générale, celle de la" guerre du feu"

Tant il est vrai que cette image est très représentative de notre situation de groupe militant.

Loin de se soucier du déclenchement d' un quelconque incendie, nos fameux hommes primitifs dont il est question ici avaient surtout pour premier impératif de conserver jalousement leur modestes brûlots dans des cages tant qu'ils ne parvinrent à trouver le moyen pratique et répétitif de produire une combustion à partir d' éléments éteints...

Il y a dans ce roman préhistorique dont nous avons parlé, chers camarades, à défaut de véracité établie, une école de lucidité certaine dont nous pouvons tirer à la fois patiente, sérénité et surtout pertinence dans la définition de nos modestes tâches, celle de la conservation d' un héritage idéologique, en vue d' une tâche bien plus grande qui sans aucun doute devrait tôt ou tard nous dépasser.

Mais tout minuscule que nous sommes, nous pouvons contribuer sans crainte ni vertige ni lassitude à cet avènement ultérieur.

Il est vrai que, vu notre éparpillement et notre petit nombre, et le temps qui passe sur nos destins individuels, nous sommes actuellement dans une espèce de position de repli quant à la situation ordinaire d' un syndicat, et même quant à celle du syndicalisme local que nous pratiquions il y a quelque années.

Nous n' avons donc d' autre choix que de convertir toutes les tâches habituelles du syndicalisme, en action de propagande.

La situation actuelle du syndicalisme de classe (pour peu que l' on puisse encore utiliser ce mot autrement que part convention abstraite), doit de toute manière s' analyser sous deux aspects:

1) Ce qui est censé faire fonction d' appareil, de structure militante.

2) l' audience captée par cet appareil.

Il ne peut plus être question, en effet, d' examiner ce syndicalisme selon le schéma dont nous nous réclamons dans nos textes statutaires, c' est à dire en tant que masse de salariés relativement homogène et dont le moteur est la conscience de classe propagée et entretenue par un appareil dirigeant issu des rangs et investi de leur confiance.

Non, ce type de syndicalisme dont le cadre historique d' origine fut la C.G.T, s' est comme nous le savons liquidé dans la trahison. Et ce qui lui a été substitué n' est plus qu' une espèce de vitrine commerciale parmi tant d' autres, retenant de manière surtout occasionnelle, l' attention d' une masse variable et flottante qui lui est extérieure.

D' où la présentation sous les deux aspects, d' une part la vitrine, d' autre part les chalands.

L'appareil

Voyons donc de quoi se compose l' appareil (la vitrine) de ce système dégénéré:

Nous ne nous attarderons pas à refaire ici le procès des dirigeants en vue dont nous avons déjà établi le profil complet dans nos textes statutaires, ce que le temps et les évènements ne font que confirmer toujours plus.

Quant au reste de la structure vers le bas de l' appareil (les moyennes et petites pointures comme nous le disons), d' une part il est acquis au réformisme, au parlementarisme syndical par l' intégration globale et programmée des fonctions syndicales au fameux concept du partenariat social (comme il est évoqué plus haut).

D' autre part il s' enfonce dans une constante décadence idéologique dans la mesure où un "chien avec un chapeau" (parce que l' on n'a rien d' autre!) peut faire office de candidat à une instance représentative et le cas échéant être consacré bureaucrate permanent ou semi permanent.

On peut comprendre sans difficulté, avec quelle facilité la classe capitaliste, peut par tous les moyens dont elle dispose, y compris financiers, inoculer dans ce système le venin de la collaboration, (récompense en contrepartie de la "sagesse" syndicale)

Personne ne peut donc dans ces conditions s'étonner ni de la dérive des mandats syndicaux vers les sinécures personnelles, ni de son corollaire: la léthargie syndicale générale dans laquelle la masse des salariés est en immersion permanente hors les scénarios bidons que nous avons décrits notamment à propos de la retraite.

En fait, ce processus est un phénomène de mutation des représentants ouvriers, quel que soit leur niveau, en véritable corps officieux de fonctionnaires syndicaux au service de l' Etat bourgeois! (lesquels sont théoriquement à classer dans un nouveau type de fonctionnaires de diversion!)

On baigne à cet égard en pleine corruption intellectuelle de tous ces milieux subalternes dont on peut observer les artisans sur le terrain (militants ou dirigeants locaux) formatés pour le cloisonnement et l' accompagnement des conflits vers leur échec.

A titre d' exemple, on peut se faire une idée de cette perversion ambiante en entendant au cours d' une "lutte" relative à la liquidation d' une entreprise (imprimerie Brodard à Coulommiers), la répartie suivante d' un porteur de brassard C.G.T:

" J' en ai rien à faire que les patrons s' emplissent les poches, mais il faut leur imposer des limites"

Quel marxiste n' aurait envie de botter les fesses à l' auteur d' un tel crétinisme?

Au total, on est en présence d' un système dont la tête est tenue par des renégats et dont le corps tout entier n' est plus qu' un conglomérat d' opportunistes, de bureaucrates et de filous.

Voilà comment il convient aujourd'hui de caractériser la "vitrine" du syndicalisme de classe.

Accessoirement nous sommes placés pour savoir qu' il existe dans une position ambigüe par rapport à elle (un pied dehors, un pied dedans comme nous l' avons dit) une certaine mouvance qui se revendique de l' obédience marxiste-léniniste et dont nous ne manquerons pas de régler le compte (ce que nous avons déjà commencé) dans nos textes en élaboration.

Il s' agît en fait d' une espèce de charnière dissidente, sous l' appellation ronflante "Front syndical de classe" située entre la fameuse vitrine et son audience (qu' elle a la prétention de lui ravir).

Transfuges des appareils pourris, CGT, FSU, dont le projet est précisément de régénérer le système en se substituant aux dirigeants en vue, nous avons démystifié ce milieu (des Foucambert et compagnie à l' occasion de la lutte anti-CPE).

Avec les points sur les i que nous leur avons déjà mis, on comprend leur riposte de nous avoir reproché de faire le vide autour de nous.

Nous l' avons donc reçu sans le moindre étonnement comme un grief du vice à la vertu quand on sait de quels serpents, intrigants et autres repentis, ce milieu est infesté et de quelles manigances de mélange des genres il nourrit sa démarche!

Mais il est à parier que leur refus d' approfondir les échanges (car ce sont eux qui ont rompu par le silence et pas nous) tient autant aux craintes d' y être confondus qu' au constat probable de la nature inopérante de leur méthode miracle.

L' audience du réformisme

Passons maintenant à la structure de l' audience, la clientèle qui se compose de simples syndiqués, de sympathisants (permanents ou occasionnels), et enfin du fonds de mobilisation, masse flottante variant selon les thèmes et selon les particularités corporatives ou conflictuelles, bref, toutes circonstances propices à l' exhibition des sigles, à la récupération de l' énergie dispensée en pure perte dans les luttes.

Les repliés en attente d' un messie:

Certes, on ne peut aller jusqu' 'à dire que le type antérieur du syndicalisme dit de classe ne subsiste pas encore peu ou prou dans cette audience bigarrée.

Il y demeure à coup sûr sous sa forme platonique inopérante, lambeaux de la "vieille école", il est facile de comprendre pourquoi.

Il survit ainsi d' une manière complètement abstraite, dans les générations anciennes ou du moins aînées, de syndicalistes n' ayant pas vendu toute leur conscience, mais disséminés dans les différents orbites de l' expectative, fonctionnant à " l' affectif", au souvenir mythique du passé , celui d' un syndicalisme ouvrier instruit, combatif, conquérant et en principe indépendant.

Tous ces gens là, malgré leur conscience plus ou moins claire du marasme indiqué et confirmé par le cours réel des choses et le doute sur les dirigeants, croient dur comme fer au retour en ces lieux et nulle part ailleurs du syndicalisme d' antan.

Ils sont le plus solide obstacle à la reconstruction que nous prônons, car ils cautionnent avec tout le poids d' une certaine respectabilité, la déviance contemporaine soit comme une erreur de "personnes", soit comme une espèce de repli stratégique momentané qui serait imposée par l' histoire, mais en aucun cas comme une coupable et irréversible dérive du système tout entier.

Par ailleurs, ils sont dans l' incapacité de comprendre qu' il faut pour se réapproprier l' héritage liquider sans état d' âme la dernière période du syndicalisme, celle qui précisément a conduit le mouvement ouvrier dans l' ornière actuelle.

C' est pourquoi il ne fait pas toujours bon s' accrocher avec eux au cour d' un discussion fortuite ou d' une opération de distribution de tract, nous en avons souvent fait l' expérience.

Et pourtant on ne peut les taxer de malhonnêteté ou mettre en cause leur sincérité.

Mais foin de cette honnêteté quand il s' agirait d' en faire le moteur de la reconstruction du syndicalisme de classe, puisque par principe, cet échantillon, à coup sûr "ultra maigre" est d' une part prisonnier de son surréalisme, et d' autre part dans une tranche d' âge où l' on peut encore vivre la poursuite ou l' aboutissement d' un combat difficile mais rarement l'entreprendre.

Naturellement, il est clair que cette caution à la trahison disparaîtra à brève échéance, tout bonnement par la disparition des générations en question.

Nous serions donc là face à une simple question de temps?

Loin de là, car la suite de l' analyse de cette structure dégénérée va montrer qu' on n'a pas seulement à faire à une situation figée mais bel et bien à un processus d' intoxication culturelle de la classe salariée.

Au surplus on va voir qu' il s' agît d' un processus produit et contrôlé par la phase actuelle du capitalisme et qui en conséquence colle à ses besoins.

Les concepts idéologiques de cette intoxication sont évidents:

1er volet: la condition générale des exploités s' est améliorée bien au-delà des capacités de la société. (en termes réels: les gens simples, le prolétariat en particulier, en ont pris un peu trop à leur aise)

2ème volet: l' effort, les sacrifices, donc le recul socio-économique consenti est désormais le prix à payer pour la sauvegarde de l' "intérêt général". (en terme réels, les gens simples doivent accepter la paupérisation comme socialement fatale et bénir le festin des ploutocrates et de leurs valets, lesquels ont la bonté de veiller au bien de tous).

Ces concepts empoisonnés, ne trouvant aucune école contradictoire sérieuse au sein des masses, engendrent en dégradé des strates politiques que nous allons décliner ici dans le foisonnement actuel des types de comportement en fonction du degré de corruption.

-Les troupes actives et convaincues.

Selon une vision diamétralement opposée pourrait-on dire à celle des aînés cités plus haut, c' est la partie des masses qui cautionne , pour sa part en les approuvant et en les comprenant comme telles, la dépravation et la pratique syndicale correspondante.

Il s' agît là de ce que nous avons déjà qualifié de "piétaille du réformisme", qui tout en acceptant les principes des impératifs capitalistes actuels, constituent la masse des troupes qui luttes pour contenir le recul de la classe salariée à un niveau "recevable".

Ils se situent donc dans un espace idéologique flottant, complètement dépendant des exigences de la classe possédante, et dressés à l' art théâtral des appareils traditionnels.

C 'est cette partie qui constitue les troupes actives qui normalisent de fait le concept du partenariat social, (terreau du corporatisme le plus débridé) promu par les stratèges de la bourgeoisie et adopté par l' appareil tout entier de l' ex-syndicalisme de classe.

En fait, si cette partie est devenue la substance essentielle du mouvement syndical désigné, son fonds de mobilisation, ce n' est que par mémoire collective de la force du syndicalisme de masse, force inexistante certes dans sa configuration présente puisque privée de son indépendance, mais portée par le fantôme de la notoriété d' antan, et dont on espère pouvoir récupérer quelques retombées bénéfiques.

Elle est essentiellement faite de gens d' âge moyen qui sont à sérieuse distance sinon en rupture totale du marxisme qu' ils considèrent avec autant d' ignorance que de suffisance. Ce qui fait que dans ce strate principal, il existe très certainement des gens qui à l' instar de Monsieur Jourdain, font du réformisme sans le savoir!

Mais attention: soyons bien convaincus que quiconque essaierait de les en détourner s' exposerait à de cuisantes déceptions.

A vrai-dire il est plus que probable que si au lieu de faire le beau devant les maîtres pour se rendre présentable aux yeux du petit-bourgeois*, le syndicalisme de classe avait conservé et continué à propager son identité révolutionnaire, ce n' est pas pour la plupart ces gens là, CETTE AUDIENCE LA qu' il aurait mais une autre, bien plus solide et en tous cas réellement apte à mener le combat aujourd'hui' nécessaire.

Installés sur leur deuil et les critiques libérales du socialisme, il n' ont en fait d' autre recours que de consommer la collaboration de classe que la vitrine leur a proposé sans aucune capacité de s' interroger sur la traçabilité de cette infecte marchandise.

C' est ainsi qu' il convient de démystifier le système "appareils-masses" qui semble perpétuer sans rupture le mouvement social et revendicatif antérieur, mais qui en réalité n' est qu' un système "vitrine-clientèle", produit de la dernière période historique, et qui dérive dans son ensemble vers l' allégeance à la classe dominante.

Pour être clair, à l' exception de la génération, disons des vétérans nostalgiques, en voie de disparition, éparpillés dans ce magma, l' indépendance de la lutte économique de classe, est désormais bannie de cet ensemble.

Autrement dit, tout comme il est à parier que l' inévitabilité "d' une réforme régressive des retraites" avait déjà pris pension au plus profond des consciences des acteurs de la rue, il est aussi à parier que de nos jours les manifestations contre les licenciements, fermetures d' entreprises et autres délocalisations portent les vociférations de pas mal de salariés ouvertement ou secrètement "actionnaires" !

Comment et pourquoi peut- on parler d' un ensemble à la fois muté (autant dans les chefs que dans les masses) et dérivant?

Pour une raison évidente que nous avons déjà exposée dans nos textes: si l' instinct de classe peut être spontané, la conscience de classe pour sa part, en tant que forme de connaissance politique chevillée au corps du prolétaire ne l' est aucunement. Elle procède de l' éducation en provenance unique des détachements avancés de la classe salariée.

Or l' école d' origine autant que la pratique du véritable syndicalisme de classe étant complètement liquidées, il est inévitable que la dérisoire transmission qui peut le cas échéant en être faite de bouche à oreille, par les "derniers des mohicans" est vouée à se perdre dans les conversations de comptoir.

Il est clair que dans cet espace en décadence, de nouvelles théories du syndicalisme fondés sur des intérêts ouvriers complètement défigurés, devront immanquablement apparaître pour conforter et sécuriser l' influence dominante du syndicalisme réformiste dans la société française dont toute l' histoire du mouvement ouvrier est pourtant pétrie dans la tradition de la lutte de classe.

On comprend immédiatement ce qu' il adviendra de la conscience de classe dans l' espace considéré.

Par ailleurs, l' impuissance patente de ce syndicalisme dépravé ne pourra qu' 'accélérer ce "dévissage" idéologique dans la mesure où au sein de la société moderne où nous sommes, le manque d' éducation venue de leur classe, c' est à dire indépendante, pousse plutôt les travailleurs, par crainte, vers une attitude conciliatrice envers le patronat.

Progressivement on y verra prendre droit de cité des partisans de la péremption PROCLAMEE du marxisme*. (ce qui n' est pas encore osé mais patience...), puis les strates des nouvelles générations élevées soit au lait du révisionnisme contre-révolutionnaire, soit carrément à celui du "libéralisme raisonnable".

Pour tout dire, il s' agira à terme d' une masse de gens étrangers aux vraies racines du mouvement ouvrier, et syndical en particulier, masse très flottante faut-il dire, qui ne fréquentera l' espace des luttes ou des organisations que par pur opportunisme.

Ce n' est donc pas pour rien que nous pouvons taxer ce pitoyable camp de "corruption passive" autant à cause de son état actuel que de son évolution certaine en forme de simple estomac de la classe salariée * (ceux qui ont aujourd'hui' hui de soi-disant scrupules vis à vis de l' auto proclamation verront alors que pour sa part le camp des renégats n' en aura aucun.)

En un mot comme en cent, chose qui se dessine comme le nez au milieu de la figure dans de cette évolution, CE système corrompu fera en son espace intellectuel totalement litière de l' arme suprême de la classe ouvrière: la grève générale!

Comment mieux démontrer que par cet exposé détaillé sur la situation du syndicalisme de classe dans notre pays, le sérieux de nos thèses sur la reconstruction, au moins au niveau de son principe incontournable qui préconise l' avènement d' une structure totalement déportée du marais qui vient d' être décrit.

Rassurons-nous camarades, il n' y a aucun pessimisme mais rien que de la lucidité dans cet exposé. Il est simplement utile à déterminer sans se fourvoyer l' audience potentielle et naturellement en premier lieu l' espace où gît la matière première fiable pour l' œuvre à accomplir, c' est à dire: à qui s' adresse la propagande de la reconstruction et dans quel état se trouve cet espace qui se situe à l' extérieur de ce que nous avons décrit plus haut.

Car même si l' on ne doit pas renoncer à l' existence possible de déçus qui se sont simplement "mis au vert" pour voir comment les choses évoluent, mais qui se sentent de plus en plus mal à l' aise et sous-pression dans cette solution de facilité, il ne doit faire aucun doute pour nous que c' est à eux que s' impose le chemin vers nous et pas le contraire.

S' ils existent vraiment, les initiatives que nous pouvons prendre pour conscientiser et le cas échéant attirer les éléments saints là où nous considérons qu' 'ils se trouvent, atteindrons à plus forte raison cet échantillon supposé.

Il sera alors de leur responsabilité, et non des nôtres, de nous faire signe.

Ceci pour dire que nous n' avons même pas à nous en soucier pour déterminer nos tâches.

La galaxie des salariés en débandade

Non, notre cible principale, si l' on peut dire, est d' une tout autre dimension: l' immense masse inculte (du point de vue marxiste s' entend) du monde salarié extérieur au marais. Ce que l' on pourrait définir comme les non-inscrit du mouvement ouvrier, le terrain en friches que la reconstruction doit investir.

N' ayons surtout pas le vertige en voyant cette galaxie du monde salarié tel qu' 'elle est car elle l' est, à son corps défendant, uniquement par la carence culturelle des dépositaires historique de l' éducation ouvrière.

Elle constitue, pour ironiser sur l' expression connue, une sacré "biodiversité" de comportement social qui va de l' instinct de classe le plus fort, apte à basculer facilement dans la conscience et pourquoi pas ayant déjà fait un certain chemin dans l' autodidactie, à la déliquescence de l' actionnariat ouvrier, du boursicotage et autres pièges capitalistes techno-financiers en tous genres.

La tâche tranquille que nous pouvons nous assigner, c' est précisément de saboter cette biodiversité qui fait les beaux jours actuels de la bourgeoisie.

S 'agissant de la nature de ce sabotage, c' est à dire l' effet recherché par notre discours, nous en avons maintes fois discuté et notre assemblée générale n' y a pas échappé: Nous nous adressons à priori aux capacités intellectuelles de la classe salariée. Nous ne lui tenons pas un langage de b-a-ba revendicatif, mais une propagande ou agitation de haut niveau visant exclusivement l' incitation à l' organisation.

Au surplus, la référence assidue à la nécessité de la grève générale et la relation implicite de celle-ci avec la reconstruction.

Voilà la position sur laquelle nous devons nous camper tant qu' aucun évènement nouveau ne soit susceptible de l' élargir.

C' est ici qu'il est opportun d' introduire le rappel et le développement de la discussion que nous avons eu à propos de la fameuse et traditionnelle distinction entre cols bleus et cols blancs. (voir importance de la théorie)

Classe ouvrière, classe salariée, Prolétariat.

Cette discussion (éminemment théorique) est d' une extrême utilité pour comprendre précisément l' importance de la connaissance théorique autant pour l' action que pour le discours militant.

En effet, si l' expérience montre une nette différence de comportement au sein même du combat économique entre les cols bleus (ouvriers d' usine ou de chantiers, travailleurs manuels en général) et les cols blancs (travailleurs des bureaux, comme le dit le raccourci de langage), elle n' apporte qu' un constat mais pas d' explication.

La différence de comportement social dont il est question ici, notamment par rapport au fait syndical, ne recouvre ni une opposition foncière de condition économique, ni encore moins une opposition d' intérêts.

Elle est simplement liée à une différence notable de situation pratique dans le travail. Mais différence qui égare la perception de la réalité capitaliste bien au-delà du cadre de l' exploitation, dès que la pression de l' éducation ouvrière se relâche.

Ce serait une grave erreur de croire qu' il ne s' agirait que d' une vue de l' esprit. Car elle se vit quotidiennement dans le monde du travail. Combien n' en avons nous-pas vécu les séquelles aux ex-PTT par exemple?

Ce serait une autre erreur, peut-être encore plus sérieuse de s' en accommoder comme d' une fatalité, sans en comprendre les racines, afin d' y remédier.

Car le retour au syndicalisme de classe ne se fera pas dans l' ignorance du rétablissement minimum (pour commencer) de l' unité ouvrière au sens large, unité défaite autant par la forfaiture des syndicats pourris que par les manigances

L' explication gît dans l' étude théorique de l' évolution historique des rapports du travail au capital, laquelle étude expose du même coup les significations respectives des deux termes : classe salariée et classe ouvrière.

On verra qu' il ne s' agît pas d' un simple flottement de vocabulaire, certes, mais qu' en l' espèce, la nature du problème réside surtout dans le manque de rigueur.

A leur époque, Karl MARX et Friedrich ENGELS, utilise la plus part du temps l' expression "classe ouvrière" et seulement parfois celle de "classe salariée".

On peut relever notamment l' utilisation assez éloquente de l' expression " la grande classe des salariés" faisant écho au terme "prolétariat", tant dans le texte du Manifeste du Parti Communiste de 1848 que dans celui du " Capital"

C 'est ainsi que dans le manifeste, le prolétariat est ni plus ni moins que comparé à la plèbe de la république romaine, masse de population expropriée et exclue de tout.

Il est clair que cette image porte surtout à travers les siècles et sous une autre forme historique le symbole fort de l' expropriation.

C 'est dire la portée universelle et très générale, même dans le temps, du terme prolétariat.

En fait, c' est bien le mécanisme d' expropriation des masses au bénéfice d' une minorité dont le capitalisme pousse l' ampleur et la violence à leur paroxysme qui va devenir le support initial de l' étude économique de nos deux maîtres militants.

On peut lire dans les caractérisations "choc" qui foisonnent dans le capital à propos de l' accumulation primitive, ceci:

"Si l' argent vient au monde avec une tache naturelle de poussière sur l' une de ces faces, le capital, pour sa part, y arrive en suant le sang et la boue par tous ses pores"

A ce stade, à cette époque, aucune classe sociale n' est mieux placée que la grande masse des travailleurs manuels, bêtes de somme hommes, femmes, enfants des grands centres industriels miniers, etc.. pour identifier la classe des expropriés, le prolétariat.

De proche en proche, l' étude va démontrer que ce phénomène d' expropriation est indissociablement lié aux rapports du travail au capital.

C' est ce qui révolutionnera le sens habituel de l' économie politique:

un système tâtonnant dans l' empirisme, imprégné de religion et de philosophie métaphysique, distillé jusque-là par les classes dominantes, qui devient brusquement une arme scientifique au service des exploités.

Mais à cette époque, le capitalisme a à la fois si l' on peut dire, tout à détruire et tout à construire.

A l' origine, le prolétariat, création de la bourgeoisie dominante est soumis dans son ensemble au régime "ouvrier", quasiment unique.

A ce stade, les choses sont claires: la classe ouvrière (nos fameux cols bleus) se définit comme l' ensemble des travailleurs directement acteurs de tout procès de production, quelque' en soit le résultat, à destination de la consommation (personnelle ou productive à nouveau).

L' action de l' OUVRIER face au capital est toujours une action de CREATION DE VALEUR, sanctionnée qui plus est par l' expropriation d' une partie de cette valeur au bénéfice du capitaliste.

Autrement dit: pas d' ouvrier, pas d' expropriation, pas de capital. Ce rapport est indéracinable et ce n' est qu' partir de lui que l' on peut élucider la question posée par l' essence même du capitalisme: les rôles respectifs des diverses catégories de SALARIES dans la production et l' échange de valeurs marchandes.

La question se pose donc de savoir où et dans quelle proportion peuvent bien se situer à l' époque nos fameux cols blancs?

A vrai dire au niveau d' un besoin naissant, relativement limité, Régisseurs, comptables, et autres chefs, commis ou gratte-papier en tous genres qui ne représentent parmi la masse croissante d' ouvriers aspirés par la montée du capitalisme qu' une infime partie des personnels sous la coupe du patron.

Là, on peut encore mettre à part les considérations particulières que requiert les ingénieurs que l' on retrouvera plus loin dans l' exposé.

Par ailleurs cette fonction est le plus souvent occupée par des gens dont le milieu d' origine n' a rien de commun avec celui de la classe ouvrière, et parfois même occupée carrément par des membres de la famille ou des rejetons de seconde zone descendus des couches supérieures de la société.

Reste le secteur du commerce et de la finance qui existe nécessairement dés cette époque, ET POUR CAUSE d' une règle capitaliste: dualité véritablement organique entre le capital argent et le capital productif.

C' est précisément sur la base de cette complémentarité que Marx et Engels démontrent la différence entre l' activité productive de la société et l' activité non productive qui se développe parallèlement. En gros ce qui se présente d' une part comme la production, là où la valeur est effectivement créée et d' autre part comme la circulation, là où la valeur ne fait que circuler, c' est à dire simplement changer de main sans changer de valeur.

C 'est ainsi que se discernent à la base le travail productif (personnifié par les cols bleus) et le travail improductif (personnifié par les cols blancs).

Résumons donc:

A la base et disons du même coup à l' origine du capitalisme, les salariés que l' on dénomme de nos jours "col blanc" sont en proportion insignifiante.

Sans préjudice de leur utilité sociale, ils sont toutefois nettement à part du procès de production, donc de toute création de valeur (consommée ou accumulée par la société).

A cette étape du système, il est clair que la création de valeur est vite localisée et qu' en conséquence, la question posée ici est encore "dans l' œuf"

Et c' est bien à cette étape, pour quiconque en douterait, que la seule classe ouvrière en titre (nos cols bleus) par l' énergie et la conscience de ses meilleurs éléments, et sur l' instinct de sa condition propre, enracine le syndicalisme de classe dans l' histoire.

Mais par la suite, on assiste à des rebonds "endiablés" entre le développement des forces productives, la diversification à l' envi des activités et des produits, la division, l' organisation et la spécialisation du travail, la disparition le renouvellement et l' avènement incessant des métiers (qui deviennent plus exactement des emplois).

C' est l' essor fulgurant du fameux secteur tertiaire,(ceux que l' on nomme les employés), nécessité par la gestion et l' administration du système.

Tout ceci, joint à la structuration accentuée de l' encadrement au sein même de l' appareil productif, donne lieu à l' avènement d' une catégorie de salariés improductifs qui, pour cette raison, ne peuvent plus être qualifiés d' ouvriers au sens économique du terme, mais plus vaguement au sens générique.

Il faut revenir aux points de repères : expropriation, nature du travail, salariat, pour déterminer ceux que l' on doit classer spécifiquement comme ouvriers ou plus généralement comme salariés, les apparences présentant dans certains secteurs un brassage inextricable du travail productif et improductif.

Inutile de dire la nouvelle complexité apportée par l' avènement des différentes branches du fonctionnariat.

Pourtant, mise à part la différenciation qu' 'il convient de faire eu égard à la position des uns et des autres par rapport à la création de valeur, ces deux catégories conservent la caractéristique fondamentale et unique du prolétaire: l' expropriation.

A une réserve près toutefois: l' ouvrier est doublement exproprié puisqu' il est par principe exclu de toute propriété des moyens de travail qu' il anime et qu' au surplus, il lui est extorqué une partie de la valeur qu' il crée.

Pour sa part en revanche, le salarié non-ouvrier que nous avons décrit d' une manière générale n' est exproprié que des moyens de travail.

Il ne saurait l' être en effet au titre d' une quelconque valeur produite, puisqu' il n' en produit aucune.

A part cette réserve, nos deux compères se retrouvent identiquement dans le régime du salariat, c' est à dire la vente au système de la seule marchandise dont ils disposent, la force de travail.

Et jusqu' à ce point l' analyse économique des classes ne se préoccupe ni de savoir ce qu' est le niveau de salaire ni ce qu' est le rôle véritable du salarié dit "col blanc"

Elle donne simplement le fondement des variantes terminologiques, Classe Ouvrière- Classe Salariée, (Prolétariat).

Naturellement, la classe ouvrière en titre, et la classe salariée en général demeurent après comme avant, aisément identifiables dans une bonne partie de l' activité économique.

Mais dans le brassage indiqué plus haut, il peut se faire que par endroits, l' identification ne soit plus possible qu' individuellement, par le résultat et la destination du travail de chacun.

Dans cette configuration, on arrive pratiquement à une espèce de fusion des termes dans un espace donné.

Par ailleurs, l' analyse doit se faire de plus en plus rigoureuse, autant pour ne pas confondre le productif avec l' improductif ,( notamment dans le secteur des services où le procès de production est immédiatement consommé sans apparition de quelque objet concret que ce soit ( exemple: transport, service à la personne, etc.) que pour ne pas ignorer l' apparition de multiples nouvelles fonctions dont on ne peut contester le caractère productif (ingénieurs, techniciens, agents de méthodes etc.)

En tant que main d' œuvre de la phase antérieure au procès d' exécution du produit proprement dit, (études, conception, calculs, plans etc.) ces types de salariés appartiennent au procès de production global de la marchandise et à ce titre, participent à la création de valeur.

La difficulté apparaît qui est: soit de décider où classer ces derniers (dans les cols blancs ou dans les cols bleus, image qui dans ces conditions particulières prend l' allure d' une désuétude) soit de considérer qu' il s' agît d' une nouvelle catégorie de travailleurs productifs.

A vrai dire la raison autant que la logique du matérialisme scientifique plaident pour les voir comme les ouvriers en col blanc d' un procès de production évolué.

Quand on observe, donc, les statistiques sociologiques de la bourgeoisie, on ressent toujours leurs souci d' exprimer sous forme de triomphe la diminution de la classe ouvrière dans la masse des salariés.

On voit à quel point l' actualisation moderne élargit le champ réel du travail productif et corrige cette vision étriquée.

Cela dit, cette diminution est effectivement une tendance maladive du capitalisme à son stade butoir dans lequel d' une part, une masse de valeur croissante est détruite en pure perte ou à des buts dérisoires face aux besoins essentiels de la collectivité (ex: armement, publicité, etc.) et où d' autre part des masses de capitaux sont littéralement stérilisées dans une boulimie d' activités improductives (brassages financiers, bureaucraties gigognes qui s' alimentent les unes les autres, instituts et structures de gestions et de conseils en tous genres, etc.)

Dans cette tendance, il convient de retenir deux composantes:

D' une part, le développement du travail improductif est lié à celui du travail productif sous quelque formation sociale que ce soit, en tant que nécessité d' administration en général.

Mais d' autre part, sous le capitalisme cette nécessité prend rapidement une forme parasitaire dévorante, exclusivement inhérente à la propriété privée du capital. (afin de ne pas nous éloigner du sujet nous ne rentrerons pas ici dans les explications)

On imagine ce que tout cela représente de surcharge à la condition d' existence du prolétariat, et en premier lieu à celle de la classe ouvrière.

Ainsi, après avoir vu en dernier lieu qu' au sein des "cols blancs" il surgît pratiquement une catégorie de travailleurs productifs que l' on doit considérer comme appartenant économiquement à une branche particulière et nouvelle de la classe ouvrière, on tombe inévitablement dans la réflexion politique.

D 'abord, il faut encore faire quelques réserves pour ces gens là en ce qui concerne leur condition particulière par rapport à la classe ouvrière en titre.

Quand bien même serait-il dérisoire d' ergoter sur le caractère productif de leur activité on ne peut en aucun cas comparer leurs conditions générales de travail ni souvent leur plage de salaire à celles des ouvriers. On comprend pourquoi.

Ensuite, l' ouvrier est un travailleur dont on attend le fruit du travail pied à pied, et dont on attend surtout, par principe, le fameux fruit du surtravail, la plus-value, ce qui n' est pas le cas des autres salariés productifs indiqués.

Quelques remarques importantes.

1) une certaine évolution (à portée éminemment politique) se pose à la fois comme une tendance stratégique impulsée par le patronat et comme un phénomène lié au développement matériel lui-même: les grandes concentrations de milliers d' ouvriers sont vouées à la réduction et à l' éparpillement.

2) Nous avons vu plus haut que jusqu' à un certain point la vente de la force de travail comme unique ressource d' existence qui détermine le salarié en général n' implique pas de savoir ce que le capitaliste fait de cette force de travail, ni, cela va de soit, la mesure au millimètre du niveau de salaire (tant il est vrai que le débat sur le niveau de salaire nous entraîne dans une autre analyse)

Il est clair toutefois que deux raisons vont essentiellement piloter le comportement politique et social de cette catégorie de travailleurs. Mais raisons qui peuvent aussi soit délimiter, soit altérer l' appartenance au prolétariat, au sens où pour être un terme plus large que la classe ouvrière il n' en garde pas moins une exigence politique.

a) Concernant le salaire, il convient de faire une réserve quant à la redistribution d' une partie de la plus-value sous quelque forme et pour quelque raison que ce soit, qui déborde du domaine du paiement nominal de la force de travail.

b) Il convient aussi d' examiner le rôle effectif du col blanc, à savoir s' il est plutôt utilisé en tant que simple rouage neutre de la division du travail ou s' il l' est en tant qu' agent des intérêts du système.

Enfin, s' il est un proverbe bien connu qui dit :"la façon de donner vaut mieux que ce qu' on donne", il ne serait pas exagéré dans ce débat sur les cols bleus, les cols blanc, la classe ouvrière, la classe salariée, d'en inférer que la façon de penser peut valoir mieux que ce qu' on pense.

Tout ceci pour dire que lorsqu' on fait ce genre d' analyse au plan du syndicalisme de classe, ce n' est pas simplement pour le plaisir de réaliser une classification sociale, mais pour évaluer et connaître le degré de fiabilité des différentes forces potentielles, face à l' adversité de la lutte de classe.

Nous avons déjà montré la supériorité de la conscience sur le simple instinct..Cà c' est une chose. Mais l' instinct, lui-même (nous voilà en plein matérialisme scientifique qui montre par déduction que c' est le cours de la pensée qui dépend du cours des choses et pas le contraire) ne se crée pas par hasard, il dépend étroitement de la condition vécue, et en dernier ressort de la perception que l' individu en a.

Ainsi est-il peu probable que l' on convertisse au mode de pensée prolétarien, un cadre supérieur qui trempe dans les stock-options.

A l' opposé, tout a fait au bas de l' échelle, l' expérience montre qu' il est très hasardeux de mettre sa confiance entre les mains d' un pointeau (celui qui fait les comptes, entre autres, des ouvriers au rendement).

En somme, la condition particulière du col blanc est ce qui module assez largement son instinct de classe. Et nous ne rentrerons pas ici dans les exceptions qui ne feraient que confirmer la règle.

Et nous voila retombés malgré nous dans la problématique des rapports cols-bleus cols blancs, après avoir parcouru toutes les composantes, disons théoriques, mais pour arriver cette fois à l' explication du comportement pratique.

La question est alors: pourquoi et comment le travailleur lambda se sent (au degré que l' on voudra), ouvrier, salarié, ou rien de ce qui a un quelconque rapport avec cette classification, et partant, sera ou pas apte à s' intéresser au combat syndical de classe.

On aura beau tourner et retourner la question, on retombera toujours dans les considérations immédiates: les conditions matérielles qui forgent l' état d' esprit lesquelles dissimulent toute l' analyse que l' on vient de faire.

A savoir pour les cols blancs: outre le niveau de salaire jamais trop à la traîne, leurs conditions de travail en relatif confort par rapport à celles des ouvriers en titre, sans oublier (chose assez navrante mais pourtant profondément vraie) leur tenue vestimentaire ou leur absence de noir sous les ongles!

Tout cela, c' est un fait, en même temps qu' un relatif tassement de la masse des ouvriers a créé une masse de travailleurs dont les réflexes sociopolitiques donc l' attitude à l' égard du syndicalisme de classe, ont été plutôt influencés par l' idéologie de la classe dominante. Ceci montre, soit dit en passant, l' ineptie de l' aparté boiteuse des cadres au sein d' une organisation syndicale de classe (ex: CGT-CADRES) sans commentaires.

De proche en proche l' étude nous aura de toute manière montré , ce qui est d' une importance politique de taille, que avant comme après:

1) c' est le travail productif et lui seul, (lequel désigne essentiellement la classe ouvrière) qui crée l' intégralité du produit-valeur (c' est à dire valeur nouvellement créée par rapport à un exercice annuel par exemple) lequel n' est autre que l' ensemble équivalent des revenus (salaires et profits consommés) augmenté du fonds affecté à l' accumulation (plus-value convertie) pour toute la société.

2) dans cette création de valeur, même si l' on peut concéder que la classe ouvrière (dans son entendement originel) a cédé un petit iota de sa place d' origine, elle occupe toujours la quasi totalité du terrain.

3) qu' un certain travail simplement utile mais non créateur ou dont la réalité créatrice n' est qu' accessoire, est entré de plus en plus dans la danse.

4) qu' en sachant bien ce qu' elle est on est encore mieux armé pour redresser autant que de besoin ce que cette dernière catégorie pense d' elle-même.

Telle est l' analyse basique nécessaire à la compréhension de la question posée, dans la mesure où le mouvement syndical de classe a toujours la nécessité que toutes les catégories de prolétaires prennent leur place sans réserve dans les grands combats décisifs.

Et le fait est que si d' un côté, nos fameux cols blancs sont devenus partie prenante du syndicalisme de classe plus tardivement que les cols bleus, on doit pour une large part attribuer ce retard à la montée en nombre plus tardive de cette catégorie.

Mais d' un autre côté l' influence négative de leur position particulière par rapport aux cols bleus reste toujours l' épine au pieds à extraire.

C' est là précisément que réside le sens profond du combat pour "l' unité ouvrière au sens large"

Telle est la question pendante que la reconstruction devra embrasser.

Ceci étant dit, il découle de notre exposé une conséquence évidente, qui par ailleurs est le fer de lance du Marxisme Léninisme, c' est que par définition, dans cette société capitaliste basée sur la production et l' échange de valeur, c' est bel et bien les travailleurs qui produisent cette valeur, les travailleurs productifs, donc les ouvriers, qui détiennent l' arme stratégique la plus puissante pour faire plier les capitalistes.

C 'est en effet l' arrêt de la production, que l' on appelle la grève, qui est le coup le plus redoutable que puissent porter les travailleurs au capital. (sujet traité dans nos textes statutaires).

Le discernement de terminologie "ouvrier, salarié", s' il n' est pas à prendre dans son sens sectaire et attardé ne traduisant en fait qu' un ouvriérisme éculé n' est donc pas sans utilité.

Outre le débat sur la fameuse masse salariale (arme de contrôle et d' écrasement de la condition générale des salariés) que nous n' engagerons pas ici, il explique beaucoup de thèses mal comprises ou méprisées à tort dans le mouvement ouvrier lui-même (politique ou syndical) notamment sur la question du rôle dirigeant de la classe ouvrière dans le mouvement social et à plus forte raison dans le mouvement révolutionnaire.

Car, à titre indicatif, il ne faut jamais oublier que c' est dans le milieu des cols blancs, aux ex-PTT! (la honte) que le syndicat F.O fut fondé avec les dollars de la C.I.A en 1947 afin de briser le mouvement anti-plan Marshall.

Bien que piloté par un certain Léon JOUHAUX, âme damnée du péché réformiste de la C.G.T, on a du mal à imaginer à cette époque, une quelconque création de ce genre chez les ouvriers de la métallurgie par exemple! (sauf si ses promoteurs avaient eu envie de finir aux potences de Billancourt)!

En tous cas, on comprend après cela la rouerie manifeste des thèses syndicales actuelles autour des questions de la grève générale et autre grèves du samedi qui posent par principe la mise en reste de la force majeure qu' est cette classe ouvrière donc qui liquident d' office les chances de succès.

Les atouts de la reconstruction

Ce n' est pas par hasard que la discussion sur la terminologie "classe salariée, classe ouvrière est venue à l' assemblée générale. Cette réflexion, remue nécessairement les consciences, tout comme les multiples points de théorie qui se posent à la classe salariée contemporaine et surtout à ses détachements soucieux de sortir de l' ornière.

Des échanges de ce type mais concernant cette fois le rôle et la place de la théorie dans le mouvement ouvrier ont eu lieu à nouveau à notre bureau de janvier dernier ce dont le présent rapport ne manquera pas de faire état.

Mais pour en revenir à cette discussion terminologique précise, elle est pour sa part en prise directe sur la question capitale de l' unité ouvrière (mise à mal comme on le sait par les pratiques syndicales de la trahison), question sous-jacente à celle de la grève générale.

Et comme nous nous faisons fort de démontrer que la reconstruction du syndicalisme de classe est indissolublement liée à celle de la grève générale(démonstration qui est au programme de nos textes en cours d' élaboration sur le BLOG D.P.I.O), nous voilà à l' examen d' une cascade d' argumentation qui doit nourrir notre propagande.

Et cette cascade, pour conserver cette image symbolique, termine sa chute à un endroit bien précis: la plate-forme revendicative commune que nous évoquons au début de ce rapport, dans la critique de la phase de lutte contre le massacre de la retraite.

Mais attention, quand on parle de plate-forme à la D.P.I.O, il ne s' agît pas de tomber dans la mode des litanies revendicatives parquées dans le périmètre réformiste (nous n' en n' avons ni l' intention ni les moyens) mais plutôt, de perspectives revendicatives de haut niveau théorique, à la hauteur de l' époque, visant l' affaiblissement du capitalisme vers sa fin, comme pendant à notre propagande organisationnelle.

C' est ainsi que se présentent les atouts de la reconstruction, dans la mesure où le syndicalisme de classe outre la refonte totale de ses structures et de son fonctionnement , ne saurait se satisfaire de reprendre les sentiers battus de la revendication, mais devra aussi révolutionner ses objectifs. (n' en ébauchons-nous pas quelques contours dans nos textes statutaires sous le titre évocateur "les revendications ouvrières modernes", d' une part, et d' autre part, au travers de la critique des institutions dites "représentatives").

Mais si nous disons que l' appareil à reconstruire doit l' être à partir de la base et que les talents pour cela sont à extraire de la masse des exploités d' aujourd'hui, ce n' est pas que pour produire une ronflante formule.

C' est aussi et surtout parce que s' impose à la reconstruction le recentrage de la lutte économique de classe par rapport à ses forces traditionnelles, forces que la trahison, comme nous le savons, a mis délibérément sur la touche pour épargner le capitalisme.

Car mener la propagande idéologique, la critique de la faillite syndicale, selon une observation la plus rigoureuse possible des principes marxistes-léninistes ne suffit pas , il faut aussi cibler avec un soin particulier son auditoire de première ligne.

Et cet auditoire est bel et bien la classe ouvrière en titre, ceux que nous appelons les cols bleus.

Ceci ne fait nullement injure au reste de la classe salariée.

Par ailleurs, il est clair que la différenciation de base "ouvrier-salarié" au regard du travail productif ou pas n' est que la base d' un examen complet du monde du travail dans notre société moderne.

De toute évidence, le domaine de l' activité industrielle n'est pas le seul à devoir être pris en considération même s' il garde le premier rang dans une telle étude.

L' activité économique, sanitaire, sociale, culturelle, etc. comprennent bien d' autre domaines de détermination de la classe salariée qu' il y ait ou non (selon les cas) lieu d' appliquer le discernement "ouvrier-salarié"

A commencer par l' agriculture où personne ne contestera l' existence de ceux qu' on appelle les ouvriers agricoles que l' on ne saurait voir sous le même angle que les employés de coopérative, et surtout que l' on ne saurait confondre ni avec le paysan, ni avec le fermier ou "cultivateur" et encore moins avec le propriétaire foncier( tout comme on ne saurait confondre l' ouvrier avec l' artisan, ni l' employé de commerce avec le petit commerçant indépendant)

Ajoutons que ces dernières catégories(de paysan à propriétaire foncier) donnent lieu à leur tour à un métissage de conditions et de positions économiques passablement touffu mais qui heureusement ne concerne plus l' analyse en question.

Quant à l' examen des catégories de salariés disons "à la lisière" ou carrément impliqués dans l' appareil répressif, l' absence de débat réellement inscrit à une quelconque de nos discussions statutaire n' autorise pas à aborder le sujet ici.

Mais même si ce sujet n' est pas de la première urgence et qu' il relève plus de la réflexion spécifiquement politique qu' économique, il faudra obligatoirement l' aborder tôt ou tard.

Idem pour ceux que Karl MARX désigne en son temps par le vocable "capacités du régime" c' est à dire médecins, avocats, notaires etc.

Quoi qu' il en soit, la question de l' unité ouvrière au sens large, et partant, de la reconstruction du syndicalisme de classe, ne peut se poser en d' autres termes que ceux du recentrage indiqué, fraternel certes, mais incontournable en tant que remise de la lutte économique à l' heure des pendules ouvrières.

Sinon , on se demanderait pourquoi notre intitulé aurait intégré l' expression "intérêts ouvriers"

Dans cette discussion analytique, il y a au moins une certaine façon de se rendre compte du sens générique que nous avions tenu à donner à notre initiative.

Comme le soulignait très justement en son temps, le camarade OULIANOV, il faut savoir différencier avant d' unir tant il est vrai que différencier n' est pas opposer et qu' au contraire, l' ensemble de la classe salariée, le prolétariat moderne, a tout à gagner dans cette remise en ordre idéologique.

La bonne compréhension des mécanismes réels de l' exploitation et de ses différents degrés, ne peut qu' apporter de l' eau au moulin de l' unité en la sortant de l' état de morale abstraite, voire illusoire, auquel elle a été réduite par des décennies de fourvoiement.

Il y a là également un coup à porter à la défiguration de la solidarité ouvrière qui sous son visage religieux de simple soutien "condescendant" est devenue la "botte de Nevers" pour transformer tout élan de grève générale en grève par délégation!

Cette perfidie, comme on le sait, est véhiculée ouvertement désormais par le discours scélérat des syndicats traditionnels, ce qui a particulièrement sauté aux yeux à l' occasion des évènements de Guadeloupe 2008-2009.

Elle est devenue une tactique systématique des médias bourgeois depuis 1995.

Par ailleurs, la bonne compréhension d' une différence non pas d' intérêt mais de position dans le statut commun d' exploité, doit alimenter un souci permanent pour la reconstruction, selon lequel le caractère de classe de l' appareil ambitionné ne se suffit pas du discours , il se fonde en même temps sur la situation économique effective de ses membres. (Nous aurons probablement d' autres discussions très importantes à ce sujet).

En vertu de quoi et au regard de l' exposé qui précède, oublier ou négliger dans le processus de reconstruction, la plus large participation possible d' éléments de la "classe ouvrière en titre", c' est bel et bien négliger une précaution essentielle quant à la solidité idéologique de la démarche.

C' est risquer de retourner le plus sûrement du monde à la déviation que nous dénonçons.

Mais surtout, c' est peut-être ne pas prendre en compte qu' avant l' adhésion éventuelle aux thèses de la reconstruction, il y a peut-être ici ou là une étape intermédiaire à accomplir pour les détachements concernés de la classe salariée: la liquidation des réflexes routiniers d' organisation dont bénéficient encore les sigles traditionnels.

Mais revenons à l' importance de la plate-forme.

Effectivement, si nous sommes de ceux qui à bon droit donnons à ce jour la priorité à l' outil, partant du principe que "pas d' outil pas de travail" nous savons aussi qu' en dehors du "travail" auquel il est destiné (c' est à dire l' entrée en lutte sur les bases d' une plate-forme revendicative générale commune à l' ensemble des salariés), l' outil n' a ni sens, ni utilité.

Ainsi, dans la démarche de la reconstruction, la question n' est pas de séparer le discours revendicatif du travail au développement de l' organisation ou encore moins d' y surseoir.

Elle est:

1) de donner à ce discours le même niveau intellectuel élevé.

2) de guetter avec attention le moment tactique où l' outil et son travail peuvent commencer à s' articuler et à se fortifier mutuellement.

En définitive, chers camarades c' est selon cette vision un peu plus fouillée que les atouts de la RECONSTRUCTION se présentent: sur le terrain d' une confrontation du "bordel" organisationnel actuel et du marxisme léninisme solidement tenu par ses racines.

Il revient en fait aux camp de la reconstruction de démontrer à tous les esprits honnêtes et volontaires, que c' est DANS SON INTEGRALITE, que le marxisme demeure bien, pour la lutte de classes, tant dans le domaine économique que dans le domaine politique, l' arme la plus MODERNE et la plus EFFICACE de l' arsenal prolétarien.

La question de la F.S.M.

Bien que notre mésaventure avec l' association FSM-France soit une page tournée, elle a eu le mérite de nous rappeler l' existence de la F.S.M tout court, dont le siège se trouve à Athènes.

Apparemment, cette organisation, dont nous avons réexaminé le parcours historique depuis sa création en 1946, jusqu' à sa situation actuelle, n' est guère intéressée au débat avec des groupuscules indépendants tels que la D.P.I.O.

Serait-ce qu' elle n' accorde d' importance aux arguments que sous condition qu' ils aient déjà une certaine recevabilité dans les milieux militants internationaux qui prônent la reprise du flambeau du syndicalisme de classe?

En conséquence de quoi, nos thèses seraient irrecevables dans ces milieux?

Et au fait, quel est le pédigrée des gens qui les composent..? Autant de questions capitales pour la "sécurité syndicale" à venir, laquelle est pour nous le pilier principal de la reconstruction.

En tout état de cause, cela ne justifie nullement d' écarter par un méprisant silence le débat que nous avions tenté de lancer.

Cette attitude donne finalement la même impression que celle du fameux P.R.C.F, violemment critiqué voire honni par Joseph LOP lui-même mais dont on retrouve un peu plus-tard une pleurnicherie dans les colonnes du canard "initiative communiste"!

Bien curieux comportement que celui de tous ces gens dont on a du mal à décoder parmi tous leurs flottements, les intentions et les principes réels.

En fait, le silence des instances militantes quelles qu' elles soient, à toujours été le signe caractéristique d' une tour d' ivoire bureaucratique.

Mais il faut surtout en conclure la forte probabilité que cette F.S.M contienne également en son sein des éléments de la trahison "reconvertis" ou repentis.

Sa dimension internationaliste et sa fustigation de la trahison sont peut-être de bons moyens de dissimuler ce fait, mais il ne sont pas suffisant (la preuve!) pour attester d' une adhésion à l' idée de reconstruire les appareils félons par la base et sous son contrôle permanent.

C 'est au pieds du mur que l' on voit le maçon!

Ceci étant dit, la Grèce sous l' empire particulièrement dur de la crise, est le siège d' une constante agitation sociale et politique (manifestations grèves, etc.)

Joint à cela, elle connaît l' intense activité d' un parti communiste (K.K.E) dont on ne sait trop comment il se situe par rapport au marxisme léninisme, mais qui semble en tous cas avoir une forte emprise sur la masse de la population, y compris par une chaîne de télévision satellite intitulée "902"

A ce titre, ce pays peut demeurer dans notre champ d' observation et d' information militantes , surtout en ce qui concerne le bois dont se chauffent ses organisations syndicales

V) COMMENT STIMULER LE POUVOIR DE COMMUNICATION DU BLOG D.P.I.O

Ce problème a suscité une intéressante discussion pour l' assemblée générale.

Tant il est vrai, comme notre initiative nous en a apporté la preuve, que les moyens modernes de communication sont par essence beaucoup plus ludiques et manipulateurs, que facteurs de créativité ou de curiosité indépendantes.

Il est certain que l' état actuel de la société rend assez peu probable l' existence de telle conscience ouvrière isolée imaginant à priori un blog internet genre D.P.I.O, et partant à sa recherche volontairement!

En sens inverse, nos propres recherches ne débouchent que sur des sites tenus par de vieux chevaux de retour remaquillés, séquelles de la vieille vendetta Stalino-Trotskiste, usée jusqu' à la corde, ou comme nous le disons fréquemment, intrigants dans les oripeaux prétendus saints de la trahison.

On en est donc pour notre part à constater, au delà de tout ce que nous pouvons initier sur le contenu du BLOG, pour en faire une bonne artillerie lourde, que la condition sine qua none de l' entrée en lice de cet instrument est qu' il se constitue une audience libre, et surtout qu' il parvienne à capter son audience propre, en divorce radical avec le marais, ce qui n' est le cas jusqu' à ce jour ni pour l' une ni pour l' autre.

Cela nous ramène donc au recours aux moyens de communication traditionnels (tracts, réunions publiques, etc.) pour déclencher le fonctionnement des moyens modernes!

Mais l' action pour faire connaître notre BLOG n' est un préalable ni à sa mise en forme la plus incisive ni au souci de son abondance.

Et d' un côté comme de l' autre, c' est à dire qu' il s' agisse de le faire connaître ou de l' alimenter, nos discussions de l' assemblée générale aboutissent au fait que la participation active de tous les camarades, librement et selon les capacités de chacun, est indispensable. Y compris en ce qui concerne la simulation d' intervenants extérieurs à la D.P.I.O.

S' agissant de faire connaître le BLOG, il y a déjà un moyen immédiat et gratuit: en parler autour de soi à toute occasion propice et sérieuse, bref, "se mouiller un petit peu", en publier l' existence par affichage (idée à creuser), et par voie de tracts.(spécifiques ou non) Il y a peut- être aussi la relance de principe des panneaux syndicaux, quand c' est faisable sans trop de problèmes.

Nous sommes tous en principe fournis en un ou deux exemplaires de notre brochure statutaire (qu' il ne faut pas hésiter à redemander si nécessaire).

Expérience faite récemment, les deux tracts que nous avons distribués le jour de l' A.G, n' ont fait aujourd'hui que prendre de la force. Ils ont été actualisés par une petite formule en surimpression qui les convertit en quelque sorte en texte de fond intemporel, dépassant les évènements qu' ils traitent.

Ils sont encore opératoires pour un moment dans des circonstances de militantisme individuel. Quelques exemplaires seront adressés à tous, à toutes fins utiles.

S' agissant de la forme et de la vie du BLOG, notre camarade Grégory DELL va prendre les dispositions offertes au système pour augmenter les chances d' y atterrir sans recherche volontaire.

Mais indépendamment de tous ces efforts, Il nous faut poursuivre notre tâche littéraire suspendue à ce jour au stade de la critiques des réformismes. Pour la mise au point définitive de cette deuxième tranche , la participation collective est indispensable.

Un "tour de table" sera fait par le secrétaire.

Nos tâches pratiques

Essayons autant que nos forces et notre énergie nous le permettent:

-d' accentuer nos diffusions vers les entreprises à effectifs importants.

-de surveiller les circonstances les plus saillantes et les plus propices à la dénonciation de la trahison pour placer notre propagande de la manière la plus judicieuse et la plus incisive possible. Notre tract à propos du fameux "conseil d' orientation des retraites est un modèle du genre.

-mais aussi, placer des interventions en dehors de toute actualité ouvrière sur des points de pratique ou de théorie,

Dans toutes ces occasions, faisons systématiquement notre propre publicité pour le blog D.P.I.O

Enfin, les déboires que nous avons eu jusqu' à ce jour dans nos contacts avec d' autres horizons militants(et que nous ne manquerons pas de relater dans nos textes en cours) ne doivent pas nous dissuader de persévérer dans ce sens.

Car d' une part, l' éventualité d' un hasard heureux ne doit pas être exclue et d' autre part, l' existence de nos positions sur l' échiquier peut toujours déstabiliser les mauvais calculs.

De ce point de vue on peut s' autoriser une petite consolation en constatant que les partisans de la récupération des "oripeaux" dans le marais traditionnel ne semblent pas plus que nous avoir réussi à percer la glace, ce dont nous aurions immanquablement les échos!

VI) THEORIE ET PRATIQUE DU MARXISME- LENINISME.

LE RAPPORT ETROIT ENTRE ELLES d' une part ET AVEC L'HISTOIRE SOCIALE OUVRIERE EN GENERAL.

LES CONTORSIONS IDEOLOGIQUES ACTUELLES DU CAPITALISME

ETUDE ET DEMYSTIFICATION

(Le camarade Marie-Ange vide son sac sur les "verts")

Notre discussion du 2 octobre a inévitablement soulevé les questions d' histoire, d' idéologie , de théorie en économie-politique, bref, autant de sujets qui sont le propre du marxisme-léninisme dont nous nous réclamons.

Le rapport entre la théorie et la pratique du marxisme n' est autre que celui de la théorie avec l' expérience.

L' histoire, la vie, n' apprennent à la classe salariée que ce que ses détachement les plus avancés, c' est à dire organisés, apprennent eux-mêmes, puis diffusent autour d' eux.

L 'expérience produit des faits la plupart du temps non reproductibles trait pour trait certes, mais qui contiennent toujours des rapports, des modèles de principe qui ont une essence identifiable à toute époque.

La théorie marxiste en tant qu' instrument de l' intellect d' une classe déterminée,( le prolétariat) c' est la démarche qui réalise cette identification, collationne et donne une cohérence utile à cet ensemble de rapports.

A partir de là, l' expérience du passé ou du présent, caractérisée, dépouillée de ses détails sans importance pour le phénomène, devient pour ainsi dire le patrimoine, la théorie du futur.

La théorie n' est sans doute qu' un instrument d' aide au militantisme, mais on ne peut comprendre et encore moins agir de manière tant soit peu pertinente sans elle.

On est exposé à une réflexion arbitraire, sans règles autres que l' émotion, le sensationnel, etc.

Ainsi avons-nous évoqué et fait la critique de la page des canuts lyonnais en dehors de son contenu dramatique, dans le parcours initial du mouvement économique de notre pays.

Ainsi avons-nous étudié l' évolution progressive de la classe salariée dans son ensemble, et le discernement qu' impliquent les termes respectifs "classe ouvrière-classe salariée" en dehors de toute passion ou à priori, mais simplement selon qu' il y a ou pas production de valeur (discernement qui n' a pour motivation que le souci de rigueur au service de l' unité générale du prolétariat moderne).

Il est connu que cette rigueur fait rarement bon ménage avec les tabous et autres préjugés de toutes sortes, anciens ou nouveaux. Mais plus que jamais, notre époque appelle le retour de la première au détriment des seconds.

C' est dans cet esprit que nous avons visité la critique marxiste du capitalisme contemporain c' est à dire à son stade suprême de l' impérialisme, observé dans ses manifestations les plus saillantes, et sous le règne duquel, précisément, sont inoculés dans l' opinion les vaccins de la vérité officielle.(par la seringue des Médias)

Indiscutablement le thème de l' écologisme (politique) est une de ces manifestations conservatoires du système ne devant être confondu en aucune manière avec la science montante appelée écologie qu' il ne fait qu' instrumentaliser.

Et c' est bien en cela que réside le danger dans le cercle du monde développé, et en conséquence sensible, par réaction au mal vivre qu' il produit, au romantisme réactionnaire, véhiculé par la propagande verte.

Réfléchir dans le présent en dehors de ses émotions, de ses sensations de ses peurs, de ses passions etc., et qui plus est sous la pression d' un matraquage permanent, c' est en cela que réside la supériorité de la réflexion marxiste.

En fait, l' écologisme a déjà été épinglé à ses racines dans la critique du matérialisme de FEUERBACH (extrait de "l' idéologie allemande" de MARX et ENGELS milieu du 19ème siècle, lu à l' assemblée générale)

C' est un fait qu' en dehors de la réflexion marxiste on est facilement trompé par la séduction incontestable que rayonne le discours de l' écologisme.

Son caractère bourgeois ultra exacerbé disparaît derrière cette séduction.

On ne parvient pas à voir l' arme anti-ouvrière et même anti populaire qu' il est au fond, la société d'" experts et de décideurs tout-puissants qu' il nous prépare sous couvert du "bien planétaire".

Pourtant il suffit de se demander si les thèmes centraux de l' écologisme et leurs dérivés ont la moindre nature de revendications ouvrières opposables aux capitalistes. C 'est à dire, par exemple:

1) les faire cracher au bassinet pour la réparation de toutes leurs saletés.

2) Et surtout, poser la question ( nécessairement hors du capitalisme) du pouvoir économique direct des salariés.

Aucun risque de ce côté pour la ploutocratie. On a tôt fait de constater qu' à priori les objections et les préconisations écolos se parent de l' habit de l' intérêt général, résolument au- dessus des classes. Là, il y a déjà un doute pour l' esprit averti.

Mais si l' on gratte encore le vernis, l' écologisme s' avère alors, derrière sa théologie d' épouvante naturaliste, à la limite du fanatisme, (qui aurait peut-être même fait sourire DARWIN), être le porte parole du néo-capitalisme. Celui d' une bourgeoisie à visage "propre" mais en réalité regonflant à mort son taux de profit aux abois, par le "fliquage" de la consommation et surtout, par le "fliquage" d' ensemble de la vie et du monde.

Il faut être vraiment inattentif pour ne pas le voir, pour ne pas remarquer dans son butinement de droite à gauche, son soutien actif aux aventures militaires impérialistes la caractéristique typique du réformisme.( à ce propos, on a pu prendre dernièrement un certain COHN BENDIT en flagrant délit d' applaudir .Bruno GOLLNISCH en personne!

Et l' on résumerait volontiers l' écologisme politique par la formule: faire ravaler la M.... du Capital par le Travail.

Dans son œuvre "Le Capital", MARX conduit pas à pas la démonstration selon laquelle, sans égard aux besoins effectifs des masses qui ne sont satisfaits qu' accessoirement, et encore quand ils le sont, la production capitaliste IMPOSE à la fois les produits et leur mode de consommation!

La profonde vérité de cette formule s' aggrave encore ici dans le passage d' une imposition par la force du marché à une imposition par décrets politiques directement en provenance des cogitations stratégiques de la haute bourgeoisie.

Un boulevard donc, que cet écologisme, pour les nouvelles productions à vocation dominante, imposables à coups de pieds aux fesses, mais aussi pour la gadgetisation (pour ne pas dire catéchisation) hystérique de la société, au nom du vert!

Il suffit aujourd'hui de se planter devant les rayons de lampes (véritables pétaudières) pour se faire une idée lucide de ce qui préside globalement à tout cet hypocrite commerce. Orgie du fric, mépris et irrespect, tant du bon sens que du "consommateur".

Et le moins que l' on puisse dire en l' espèce, c' est que ces nouvelles sources de lumières sont bien plus destinées à obscurcir les consciences qu' à éclairer les yeux, dans cet ordre impérialiste-dirigiste mondial tel que décrit dans ce rapport, aux antipodes évidemment de toute remise en cause (et pour cause!) de la propriété privée des moyens de production et d' échange.

Un boulevard surtout pour l' édification de monopoles tentaculaires dans l' économie de réseaux (genre Veolia: assainissement, traitement et distribution des eaux, travaux publics, déchets ménagers et autres, transport, téléphonie, énergie...etc.)

Il faut bien être conscient que dans ce domaine, on en est au stade où la promotion des lois opposables au citoyen lambda, résulte directement des normes et produits initiés et étudiés par les grands groupes capitalistes, lesquels récupèrent in fine l' attribution des marchés publics pour les mettre en œuvre!

Comment ne pas comprendre les torrents de profit drainés par ce système envahissant (qui s' est déjà confortablement installé dans le domaine de l' assainissement).

Telle est l' étoffe réelle de cette société verte et vertueuse, prosternée aux pieds de dame nature, et qui n' oublie pas de se décorer d' un côté "social"

En somme, comme nous l' avons déjà indiqué: le tigre végétarien en public qui dévore le buffle en secret.

Un niveau politique qui n' est guère supérieur à celui des peuplades primitives où les grands prêtres préconisaient les sacrifices de vierges pour calmer la colère des dieux!(incroyable mais vrai à l' époque de la conquête spatiale)

Et quand l' écologisme nous décline son faux altruisme en grattant la corde sensible du monde laissé aux générations futures, le marxisme conséquent répond banco!: que la masse des exploités, classe ouvrière en tête, réfléchisse effectivement à l' urgence de la révolution sociale pour éviter à sa descendance l 'héritage effrayant d' un monde infantilisé par la dictature du pédantisme. Et qu' il lui lègue de préférence la dictature du prolétariat ( infaillible cette fois).

Bref, sans aller plus loin sur ce sujet à propos duquel il y a des tonnes de choses à dire, (et nous ne pourrons y échapper notamment en rentrant vigoureusement dans les données physiques du débat clé: l' énergie) on peut convenir que l' amour de la planète et l' apologie du "rétro" ont bon dos pour masquer les véritables enjeux qui se posent aujourd'hui à l' humanité.

Et ces enjeux présentement n' ont rien d' une limite absolue qui ferait du développement une menace en tant que telle, face à une espèce de divinité planétaire, discours d' une indigence dialectique peu commune, soutenu par une certaine science embarquée, qui prospère hélas sur le terreau de la crédulité publique* comme le fit la charlatanerie des 17ème et 18ème siècles.

Non, ces enjeux sont une tout autre limite, celle de toute raison humaine, explosée celle-là par le capitalisme depuis longtemps. En fait celle de la forme imbécile du développement.

Système qui veut, entre autres absurdités, que les ressources gaspillées dans le seul luxe insolent de la jet-set Etats-unienne, suffiraient très largement à nourrir et éduquer les 10 millions d' enfants qui meurent de faim chaque année.

Mais les contrastes révoltants qui prolifèrent sur cette planète soi-disant trop industrieuse n' épargnent pas les pays dits développés, où l' on voit s' installer comme de véritables institutions les soupes populaires et des ribambelles d' emplois salariés dont les titulaires sont réduits à dormir à la belle étoile!

Il va de soi que cette situation mondiale plaide pour le développement et non pour sa retenue. Mais évidemment un développement maîtrisé cette fois par les besoins réels, à commencer par les plus essentiels, et passant sous la volonté et le contrôle des masses jusque là exploitées.

Arrivé là, on revient à l' inévitable question de la propriété signalée plus haut.

En un mot comme en dix, le marxiste-léniniste n' a rien à gagner à jouer les piques- assiettes dans les diversions idéologiques de l' adversaire de classe.

A titre indicatif de la rouerie de l' écologisme, un extrait d' article du "Monde diplomatique" (organe de presse internationale mensuel, février 2011) en dit long.

Voici:

Sous le titre "Fourmis, Papillons et Lithium" on y surprend un certain David CHOQUEHUANCA, ministre des affaires étrangères bolivien défendre dans un discours prononcé le 20 avril 2010, la fameuse conception indigène du monde en ces termes:

"le plus important, ce sont les rivières, l' air, les montagnes, les étoiles, les fourmis, les papillons (....) l' homme vient en dernier"

A ce stade du discours, le lecteur pourrait ne faire que s' indigner en décodant la marque du fameux tourisme écologiste réservé aux friqués! et qui serait exprimé en la circonstance par un homme de paille converti. (car le tourisme industriel est aussi en train de poser ses jalons dans cette Amérique latine y compris par les raids maritimes sur l' antarctique à prix d' or!).

Mais c' est encore bien pire, car une semaine plus tard on retrouve notre homme donnant son accord à un certain groupe BOLLORE, pour l' exploitation des gisements de lithium (les plus importants du monde en l' occurrence).

Il semble tout de même que les BOLLORE , les SARKO, les BORLOO, les HULOT et consorts soient loin d' être à couteaux tirés! non?

Mais ce que ne dit pas le reportage de ce canard, c' est que l' exploitation de ces gisements, visée de longue date, donnera lieu à l' expulsion radicale de populations indigènes ancestrales éparpillées sur les immenses superficies d' extraction, (situation fréquente de nos jours et de par le monde, qu' il s' agisse de créations autoritaires de réserves dites naturelles ou d' interdits quelconques..à la dévotion du G8)

Comme quoi, l' écologisme et ses séquelles veut bien du "naturel" et du rétro" pour amuser la galerie, mais pas jusqu' à la souveraineté des hommes sur leur propre sol!

Mais qu'on ne s' inquiète surtout pas, tout ça sera pour la bonne cause des voitures "propres"!

Dans ses critiques du pacifisme bourgeois, Lénine à produit une magistrale formule:

"La propagande de paix sous le capitalisme n' est que poudre aux yeux des peuples des Etats belligérants".

Quiconque confondrait cette déclaration avec une espèce de mépris pour la paix devrait se rappeler que le premier acte politique de la révolution d' octobre 1917 ne fut autre qu' une déclaration de paix aux Etats et aux Peuples du monde.

Dire de nos jours que l' écologisme politique, sous la capitalisme, n' est que poudre aux yeux des peuples des pays développés n' a rien d' un mépris ni pour la nature, ni pour la propreté du globe terrestre. Ce n' est que dénonciation d' une nouvelle fourberie.

VII) TRESORERIE ET ELECTION DU BUREAU

Il y a peu de choses à dire sur ces deux sujets.

S 'agissant de nos ressources financières, (qui oscillent autour de 1000 euros) on peut répéter que paradoxalement ce n' est pas notre premier sujet de préoccupation, puisqu' aussi bien, le nerf de notre guerre est pour le moment tout autre chose que l' argent.

Chacun sait que la substance que nous cherchons à amasser, c' est plutôt la volonté militante désintéressée, qui apparemment ne cours pas les rues en cette période.

Et c' est bien cette substance qui conditionne le développement de l' initiative D.P.I.O, les ressources financières devant y retrouver automatiquement leur compte.

Pour le moment, les cotisations compensent à peu près les menues dépenses, et c' est très bien ainsi.

Il ne reste aux camarades reconduits au Bureau Central d' Organisation qu' à continuer à se montrer dignes de leurs responsabilités et de la fraternité qui règne en notre groupe.

VIII) PROLONGEMENT DE L' ASSEMBLEE GENERALE PAR LE BUREAU DU 13 JANVIER

Le bureau du 13 Janvier dernier a repris les thèmes de l' A.G.

Essai sur les rapports science-théorie- expérience

Nous avons eu notamment un rebond très intéressant sur la question des rapports entre théorie et expérience militante.

Il est parfois tentant de minimiser le rôle de la théorie par rapport à l' expérience, et surtout d' attribuer à l' expérience ce qui est le fait de l' éducation purement livresque.

Inutile de redire ce qui a été déjà dit à ce sujet un peu plus haut, mais on peut l' exprimer sous une autre forme:

la théorie en tant que fruit de la science, n' est en définitive que la synthèse d' expériences fécondées par la réflexion, le tout dans une forte concentration du temps et de l' espace.

Un théorie acquise, par la simple lecture, et voilà des dizaines, parfois des centaines d' expériences accomplies sans coup férir. (pour le militant, voilà la fantaisie, le sophisme ou la fourberie d' un propos démystifié)

C' est une vérité universelle qui ne vaut pas exclusivement pour l' éducation ouvrière mais pour toute éducation.

Mais dans le domaine de l' éducation ouvrière, on entend parfois opposer les sciences dites "exactes" aux théories marxistes qui ne le "seraient pas". Ce qui équivaut à nier en bloc leur nature scientifique, réduire la science à la seule science des chiffres et confondre connaissance économique et politique avec opinion. C' est au total confondre l' objet de la science avec la méthode elle-même.

Et surtout c' est ne pas voir la grande échelle de temps et d' espace imposée à la science historique (que constitue le matérialisme) en comparaison par exemple d' un phénomène physique représenté de façon péremptoire par une formulation mathématique.

C 'est sans doute aussi méconnaître la complexité des phénomènes de la lutte de classe dans lesquels l' erreur (qui apparaît sous forme d' échec, puisque ce qui est étudié est en même temps vécu) n' est pas séparable du mouvement.

C 'est oublier en l' occurrence que même une formulation mathématique n' est que l' expression idéale des choses, ce qui fait que dans la réalité, la science dite exacte est elle aussi parfois amenée à "négocier" entre théorie et pratique.

C' est ainsi que la science dite "exacte" a connu elle aussi tout au long de son histoire (et continue encore aujourd'hui à connaître) pas mal de controverses, quand ce ne sont pas des démentis.

Tout ceci pourrait faire dire si l' on n' y prenait garde que les sciences dites exactes ne le sont pas vraiment, et nous retomberions dans l' empirisme.

De proche en proche, nous voilà de déduire qu' en définitive la science, quelle qu'elle soit, ne serait qu' un genre d' ésotérisme? Bien sûr que non. Que toute science, à commencer par celle du mouvement ouvrier, se tienne à l' abri de ce reniement.

Bref, il faut se garder de prendre la science pour ce qu' elle n' est pas, c' est le meilleur moyen de lui conserver toute son utilité et surtout de ne point en réduire dommageablement le champ.

Science, théorie, ne sont en fin de compte qu' un aide mémoire, au service de la discipline cérébrale. Une pure création du genre humain. A la fois résultat et instrument de l' action humaine, on ne peut lui demander mieux que de confirmer, enrichir ou démentir ses acquis à la lumière des faits. Mais il n' y a pas de domaines exclusifs pour lui faire cette demande. De ce point de vue, l' attribut "exact" devrait être considéré comme spécieux plutôt que sérieux.

Enfin, il est un principe fondamental selon lequel il ne peut exister d' action révolutionnaire sans théorie révolutionnaire. Comment en effet envisager que la maîtrise du moindre fait économique, politique ou social, puissent être subordonnée à sa seule réalisation?

N 'ayons donc pas de complexes à reconnaître et à faire connaître la qualité de science à part entière du Marxisme-Léninisme, qui comme toute science s' apprend et se comprend.

Et c' est à juste titre que nous venons de souligner dans nos textes, et même dans un de nos tracts les plus récents, la solidité confirmée par l' actualité de cette période, de l' analyse marxiste du capitalisme, l' universalité qu' y prend la lutte des classes, "même inconsciente et non éclairée par l' idée" comme le formulait si bien LENINE dans sa critique du populisme.

C' est dire la fiabilité que l' on peut accorder sans crainte, aux enseignements tirés par les grands militants et intellectuels du mouvements ouvrier.

Education et auto-Education

Il résulte immédiatement de ce qui précède une priorité pour tous les adeptes de la reconstruction à commencer par nous-mêmes membres de la D.P.I.O, et qui est bien sûr, antérieure à notre tâche d' éducation vers l' extérieur: nous instruire nous-mêmes, dans la mesure du possible.

Un certain Pierre MONATTE qui fut fondateur du périodique "la vie ouvrière" en 1909 mérite malgré son itinéraire assez tortueux, que l' on accorde crédit à certains de ses préceptes sur la valeur militante.

S' agissant notamment de ses positions sur l' auto éducation des syndicalistes comme condition à leur solidité et à leur crédibilité, il préconisait carrément l' étude livresque comme tâche individuelle.

Dans ce souci de l' éducation, on reconnaît les principes tant soulignés bien avant lui par Eugène VARLIN, syndicaliste héros de la Commune de Paris.

En fait, l' éducation des rangs militants ouvriers est autant le moyen de l' efficacité au combat contre l' adversaire de classe que du maintien de l' intégrité et de l' honnêteté interne d' une organisation.

Un militant instruit ne s' en laisse conter ni par l' adversaire, ni par d' éventuels agents faibles ou "agents doubles" de l' intérieur.

Et de ce point de vue, ce Pierre MONATTE, errant dans le doute à partir de 1924 (mort de LENINE), puis tombé dans l' oubli jusqu' à sa mort en 1960, fit partie d' une espèce de militants qui ont cruellement manqué aux organisations traditionnelles pour combattre leur dépravation.

Notre étude sur les canuts lyonnais, a remarqué, subsidiairement, les difficultés initiales pour l' accomplissement de l' unité ouvrière, difficultés qui étaient au fond de nature culturelle, puisqu' elles traduisaient des perceptions différentes du même futur proche de la part de deux branches ouvrières dont les passés n' avaient rien de commun.

Le premier besoin de la classe salariée d' aujourd'hui, dans son ensemble, est également un besoin culturel. Le besoin d' éducation, ne serait-ce qu' au stade de l' initiation, sur la communauté de servitude qui au-delà de sa diversité d' apparence, fonde sa condition de classe exploitée.

Et du même coup doit lui apparaître la communauté d' intérêts, et partant, l' unité d' action, seules susceptibles de la guider sur le chemin de son émancipation.

On voit la place que devrait prendre l' éducation dans notre activité.

Pour cela, envisageons la création de notre petite "bibliothèque D.P.I.O, à disposition collective.

L' action particulière de la D.P.I.O, (liée à sa nature inédite)

Poursuivons.

De longue date nous avons convenu du rapport étroit entre le développement d' un syndicat et l' action revendicative sur le terrain.

D' ailleurs les meneurs de la faillite syndicale eux-mêmes ne perdent pas ce rapport de vue, affectant de grimer leur incurie par un niveau maximum de présence médiatique et de mise en scène.

Malgré nous, nous traversons une période particulière où ce rapport général n' a pas de sens. Mais rassurons -nous, il n' a de sens pour aucun militant, autre que DPIO, qui prendrait à ce jour fait et cause pour la reconstruction.

Puisqu' aussi bien, l' action revendicative (du moins la façade revendicative de la trahison) ne peut être actuellement que le monopole verrouillé des organisations traditionnelles. Au cours de nos 25 années d' existence, nous en avons parfois fait l' expérience à nos dépens.

Nous ne sommes plus à l' époque en effet où nous pouvions, tous petits que nous étions, tenir la dragée haute sur le terrain et parfois même mener le jeu. La vie réelle a liquidé pour la D.P.I.O cette possibilité qui ne pourra réapparaître sous cette enseigne ou sous une autre que sur la base d' une reconstruction effective, assez solidement implantée sur les sites de travail.

Mais de plus aujourd'hui, cette prise en otage de l' action revendicative lui confère un caractère contradictoire que nous expliquons parfaitement sous la forme du dilemme exposé dans le texte qui figurera désormais à la page d' accueil de notre blog, inutile donc d' y revenir ici.

Mais est-ce à dire que nous serions complètement privés de la fameuse nourriture de l' action, et en conséquence condamnés à crever de faim. Certainement pas.

Notre nourriture est pour le moment une nourriture de survie: la propagande que nous sommes capables d' impulser d'une part au titre des initiatives organisées, d' autre part autour de chacun de nous quand nous le sentons utile et possible, et enfin dans nos distributions périodiques de tracts, chose difficile pour nos maigres forces mais à laquelle il est impensable de renoncer.

De ce point de vue, l' assemblée générale a fait le constat que nous menons cette dernière tâche à une hauteur très honorable pour nos forces.

Des distributions sur le nord de la seine et marne, voire en Seine Saint Denis vers les "Citroën", sont d' ailleurs prévues pour continuer à fustiger l' arnaque syndicale sur la question des retraites.

La place du marché de Coulommiers a été honorée récemment

Par ailleurs, en ce qui concerne Feu les P.T.T c' est à dire France-Télécom et la Poste, le niveau de décrépitude syndicale et sociale que nous y connaissons ne devrait pas nous conduire à une coupure totale d' avec ces salariés à la dérive.

Du point de vue tactique en effet, il faut peut-être encore considérer que ce secteur reste, bien que très édulcoré, un semblant de réseau corporatif sur tout le territoire.

Et il ne faut rien négliger de ce qui peut devenir ou redevenir un système de propagation au plan national.

S' agissant de la propagande que l' on peut faire individuellement, c' est à chacun d' entre nous d' en saisir l' occasion quand il l' estime utile, voire génératrice d' un possible effet sur notre audience, sachant que nous disposons d' un support concret non négligeable: notre brochure statutaire (dont le tirage est relancé).

A nouveau la question du BLOG

Enfin notre fameux blog qui bénéficie d' un travail remarquable de mise en forme et d' organisation de la part de notre jeune camarade Grégory DELL.

Entre parenthèses, une bonne option pour le devenir de la D.P.I.O serait l' afflue d' une bonne dizaine de jeunes.

Notre A.G a souligné la nécessité de propager de toutes nos forces et par tous les moyens l' information de son existence, et l' invitation à le consulter.

On comprend en effet que si son contenu peut constituer une auto-publicité et un stimulant à sa consultation par le bouche à oreilles, il n' agît en aucune manière pour créer le déclic vers l' extérieur et atteindre le niveau critique de consultation susceptible de produire son véritable rôle public.

Il reste jusqu' à ce jour un moyen interne si l' on peut dire.

Nous avons certes parlé de simuler des consultations pour en entraîner d' autres, ce que nous ne manquerons pas de faire et qui par ailleurs est un excellent moyen d' entraînement littéraire pour nous même.

Dans cet esprit, pour accueillir toutes les contributions extérieures comme intérieures, traitant de n' importe quel sujet de préoccupation ouvrière, syndicale ou pas, une rubrique intitulée "RUBRIQUE à BRAC" a été créée.

Nous allons aussi essayer d' exploiter la possibilité de séquences vidéo.

Puisque notre cheval de bataille est la grève générale autour et par la reconstruction, nous ne pouvons échapper à l' élaboration publique d' une plateforme revendicative sur les fondamentaux de la classe salariée.

Inutile de souligner la formidable portée que peut avoir une telle initiative.

Sur ce point il faudrait que tout le monde soit de la partie et donne ce qui lui passe spontanément par la tête tout simplement.

Mais tout ceci ne peut faire effet qu' une fois la glace de son isolement brisée. Nous revoilà donc de retour à la case départ, le développement obligatoire sous toutes les formes qui nous viendrons à l' esprit, de notre propre publicité.

Dans le prolongement de notre A.G , le bureau de janvier dernier a retenu un certain nombre d' initiatives directes ou indirectes pour en développer les chances.

C' est ainsi qu' un contact a été lancé en direction du L.K.P de Guadeloupe avec un message de soutien et que conjointement nous avons fait l' acquisition de trois exemplaires du livre concernant ce mouvement de 2008 -2009.

Nous avons par le camarade Grégory la possibilité d' établir un pont avec la jeunesse, ce que nous pouvons tenter.

Nous pouvons également explorer des contacts au niveau du mouvement associatif qui concerne en particulier les milieux sociaux les plus exposés.

Nous spéculons ici, essentiellement, sur l' intérêt éventuel de ceux qui mènent l' activité de ces associations, sans exclusive pour autant, pour les gens dont ils s' occupent.

Enfin ce blog va être remanié pour se rapprocher de l' équivalence d' un site dans les chances d' accès. Cela doit se traduire par une modique redevance annuelle et des conditions nouvelles dont le "blogueur" en titre nous informera d' après ses investigations.

Tout un programme susceptible de donner toute sa portée de levier idéologique a notre texte de fond en cours d' élaboration et que nous conduirons à son terme avec le concours de tous.

Il va de soit que certains passages de ce même rapport sur notre A.G du 2 octobre peuvent trouver une place dans le BLOG.

Pour le Bureau , le secrétaire, Le 25 Avril 2011

COMMUNIQUE DU SYNDICAT D.P.I.O (Défense et Progrès des Intérêts Ouvriers)

Les travaux de la 12éme Assemblée Générale de L' organisation D.P.I.O qui s' est tenue le 2 octobre 2010 à Provins ont renforcé la conviction de ses membres dans la nécessité toujours plus pressante de la reconstruction d' un véritable syndicat de classe, seul moyen d' assumer le niveau suprême de la lutte économique en attente: la grève générale

Cette session s' est tenue en effet durant la dernière phase du scénario 2010 ponctuant une nouvelle étape (mais non dernière, hélas) du massacre du système de retraite.

Un pied dans le "conseil de démolition" du Medef, (officiellement présenté sous l' appellation: "Conseil d' orientation des retraites") l' autre dans leur mise en scène sociale à grande échelle, mais dans tous les cas à fleuret moucheté, les syndicats traditionnels, toutes chapelles confondues, nous ont gratifié une fois de plus de leur art d' éviter le pire (pour le capital s' entend), c' est à dire d' éviter à tout prix la levée en masse qui s' impose à l' ensemble des travailleurs depuis des années.

Cette stratégie de lutte "doucereuse", visant strictement l' imagerie médiatique en vue du racolage syndical réformiste, et recourant notamment aux manifestations inoffensives du samedi est véritablement la honte de l' histoire du mouvement ouvrier.

En particulier dans la période ou la pression de l' exploitation capitaliste inflige des blessures toujours plus douloureuses.

On est effectivement livré à la honte si l' on compare cette odieuse stratégie de collaboration à la magistrale leçon administrée par le L.K.P guadeloupéen dans le mouvement des 44 jours à la charnière 2008/2009.

Inutile de démontrer, au regard de tels constats, la ridicule fourberie qui gît dans la bouderie d' un certain Bernard THIBAULT à l' adresse d'une cérémonie présidentielle.

Nous le redirons donc sans relâche: il ne tient qu' à ceux des travailleurs qui sont conscients du bourbier organisationnel dans lequel le prolétariat français, entre autres, s' enlise depuis des décennies, de prendre sans attendre la tâche de reconstruction syndicale à bras le corps.

Pour informations, bienvenue sur le blog: http://syndicat-dpio.over-blog.org/

adresse postale: Syndicat D.P.I.O BP, 106. 77649 Chelles Cedex

ESSAI A PROPOS DES CANUTS LYONNAIS

Chers Camarades,

Lors de notre assemblée générale, la révolte des canuts lyonnais a été évoquée et à cette occasion le rôle dégoûtant d' un des plus répugnants personnage de notre histoire: Adolphe THIERS.

Le présent dossier est de nature à éclairer, bien modestement certes mais utilement, le caractère initial ambivalent, du mouvement ouvrier dans ses premiers pas.

En définitive il n' est pas exagéré de dire que le mouvement ouvrier est fortement marqué à son origine de l' empreinte réactionnaire de la petite production face au développement à la fois progressif et destructeur de la grande industrie capitaliste.

Le vecteur marquant de ce développement est l' introduction du machinisme sur les

bases de l' énergie montante du 19ème siècle: la vapeur.

A vrai-dire, le mouvement ouvrier naissant se compose de deux branches différentes quant à leurs origines mais qui se rejoindront peu à peu et se fortifieront mutuellement dans leurs luttes:

1) la première branche est plutôt portée par l' origine corporative des métiers qui pour beaucoup, auront déjà évolué dans des structures d' ateliers avec des outillages rudimentaires et autres machines à force manuelle.

Cette configuration de la production que l' on retrouve alors presque exclusivement dans les grandes villes (ex, Paris, Lyon etc) autorise la survivance d' une organisation et des rapports travail/salaires et ouvrier/patron, très particuliers.

Rapports plus proches de l' artisanat (familial à l' occasion) que de l' industrie entrain de prendre son essor, et selon lesquels de petits nombres d' ouvriers sont sous la direction de "chefs" qui, petits patrons propriétaires de quelques machines, ont en fait une position de petits capitalistes "sous traitant" pour de gros fabricants.

Ce sont ces rapports de petite production, descendants directs de l' ordre corporatif et qui tout au moins en conservent l' esprit, qui sont frappés d' alignement par le nouveau machinisme industriel et qui opposeront la résistance la plus farouche au premier stade du capitalisme.

On connaît à ce sujet les mécanismes capitalistes qui président à toute modernisation de la production: déclassement des métiers, écrasement voire baisse directe des taux de salaire, etc

Par ailleurs on sait comment les effets en retour, plus ou moins décalés, parfois même relativement rapides de la surproduction, engendrent le chômage et la misère correspondante, à une échelle plus ou moins massive.

On comprend immédiatement pourquoi dans cette branche ouvrière, le progrès des forces productives est vu comme la bête noire, en tant que cause fondamentale de dégradation de la condition ouvrière.

Dans l' esprit de cette famille ouvrière , la machine tue l' ouvrier, un point c' est tout.

Notons bien que ce sophisme à racines petites bourgeoises est toujours en vie et toujours disponible pour le dédouanement du capitalisme!

2) La seconde branche ouvrière se constitue de la multitude des miséreux et autres sans métiers attitrés, pour partie d' origine urbaine mais surtout transfuges de la disette des campagnes, qui louent leurs bras à la demande mais essentiellement dans la grande industrie. La situation de ces derniers est comparable à celle de bêtes de somme, ce qui ne manquera pas d' inspirer les écrits d' un certain Victor HUGO.

On sait que le développement du capital comporte dès le début une contradiction sociale:

-d' un côté il porte en lui un appel au développement de l' emploi, (prolétarisation)

- de l' autre il crée les conditions d' une exploitation et d' une paupérisation croissante

des masses ouvrières.

On peut donc comprendre qu' aux yeux de cette deuxième branche, prolétarienne en puissance, le système qui lui permet de manger maigre, même en le harassant, alors qu' il crevait de faim peut apparaître comme une forme de progrès au premier abord, mais que rapidement ses effroyables effets l' emportent, créant des conditions sociales explosives.

La révolte des canuts lyonnais du 19ème siècle se situe en quelque sorte à la jonction historique des deux composantes ouvrières décrites.

Tout d' abord, l' analyse marxiste de cette épopée sociale ne focalise pas sur la seule explosion des années 30 du 19 siècle. Ce serait négliger le rôle essentiel du développement matériel dans l' avènement et le déroulement du mouvement ouvrier.

Les canuts sont entre autres et de longue date des ouvriers très "considérés" de la soierie (activité manuelle qui tutoie l' art, effectuée sur des métiers à bras).

Dès le début du siècle l' introduction du métier Jacquard a suscité leur hostilité au point qu' ils n' hésiteront pas à conduire des opérations de destruction publique sur ce type de machine, qui supprime en gros quatre emplois sur cinq.

Au fond, ces ouvriers (de la première branche) n' acceptent pas la menace d' une dévalorisation d' un déclassement "mécanique") de leur profession, ce dont on ne saurait contester la légitimité.

C 'est pourtant sur cette nouvelle donne que l' industrie de la soie lyonnaise va prendre un essor sans précédent en rapport avec un bon formidable de la productivité et en même temps l' avènement de produits inenvisageables par les moyens antérieurs.

A partir de là la production va se structurer dans d' immenses ateliers mécanisés regroupant de petites unités ouvrières sous la direction de maîtres, défroqués des corporations, et que l' histoire dénomme les "chefs d' ateliers."

Ce qualificatif est d' ailleurs assez justifié, par rapport au sens réel qu' il affirmera peu à peu dans l' industrie, puisqu' aussi bien de nos jours, ce grade de salarié d' usine à tout à fait conservé son rôle initial de porte faix des intérêts des fabricants, ayant simplement troqué la propriété contre la "récompense".

Mais faisons une parenthèse sur ce que l'on appelle les "salaires" dans la situation considérée.

En fait, les salaires, au sens concret de cette configuration lyonnaise, se déclinent comme suit:

Tout d' abord, le salaire en tant que tel, est versé à l' origine par les gros commanditaires fabricants en même temps que la remise de la matière première aux fameux chefs d' ateliers. Ces derniers n' en versent qu' une partie à leurs ouvriers et consacrent le reste à leur propre revenu d' une part et à l' entretien, la maintenance, et le renouvellement si nécessaire de leurs machines.

On peut juger facilement que le broyage à terme de ce système socio-professionnel était contenu en lui-même.

Les années trente vont amener le retour de bâton des fameux marchés conjugué au exigences des plus gros fabricants, et autres requins de la finance.

Des conventions salariales antérieurement acceptées par les fabricants sont brusquement reniées.

Et pour cause, le recul d' activité a déjà engendré un chômage important dans le secteur et ainsi permis pour le patronat une pression très profitable sur le taux des salaires.

Pourquoi se gêner et ne pas aller toujours plus loin?

Ce reniement des accords passés, goutte d' eau qui fera déborder le vase, est naturellement soutenu par le gouvernement de Louis-Philippe. On ne s' en étonnera pas.

Nous parlions plus haut d' une empreinte réactionnaire dans le mouvement ouvrier naissant. Cette observation peu paraître impertinente pour quiconque n' aborde une lutte ouvrière qu' en termes de spontanéité de légitimité, ou encore plus souvent, en terme de niveau de détermination.

Il est vrai qu' un combat tel que celui des canuts lyonnais qui rebondira en 1834, préfigurant vaguement la commune de Paris (éducation politique en moins), et qui atteint donc le niveau de l' insurrection armée, peu tromper l' observateur sur ses ressorts profonds.

Mais penchons nous sur une affiche diffusée par la commission des ouvriers (voir document joint) qui exprime une revendication au sujet des magistrats et autres syndics

Rapport relatif à l' assemblée générale D.P.I.O. 2010

Il est vrai qu' il est étonnant pour l' époque et surtout dans le régime que l' on sait de voir figurer dans des revendications ouvrières le contrôle de la nomination de ces gens là.

On pourrait presque penser à une revendication politique d' avant-garde!

En fait, il n' en est rien, car cette revendication porte bel et bien la marque de l' organisation ancienne des corporations sous contrôle des jurandes et de leurs maîtres, issus du rang et élus par leur pairs à cette magistrature, chargée ni plus ni moins des règles économiques et autres et de la discipline imposées aux ouvriers.

Or l' expression "mouvement ouvrier naissant" emporte d' office celle de "classe ouvrière naissante". Et comme l' expose le marxisme léninisme, "les traces de l' ancien état des choses subsistent encore longtemps dans le nouveau".

D' où l' utilité de présenter comme base de cette étude les deux branches ouvrières différentes.

Car si la seconde est à la fois étrangère à la classe capitaliste montante et coupée à priori de tout lien avec la petite bourgeoisie des métiers, ce n' est pas le cas de la première, qui navigue toujours dans l' esprit des corporations bien que les jurandes aient été supprimées en 1791!

Pour les prolétaires de la deuxième branche, parias ravalés au rang de droit-commun la revendication indiquée concernant les magistrats, n' a évidemment aucun sens.

Mais pour ceux de la première, à laquelle appartiennent les canuts, elle en a un: la reconnaissance et la confiance à l' adresse d' une autorité particulière, professionnelle, schéma hérité des jurandes de l' ancien régime.

En dépit même de la dérive anti-ouvrière ultime de ces dernières !

De ce point de vue, les canuts lyonnais, comme beaucoup d' autre à l' époque sont victime de leur héritage culturel.

Bien qu' il faille un manque peu commun de lucidité pour confondre les fameux argousins magistrats de Louis Philippe et de sa bande (Thiers, Guisot et compagnie) avec ceux des jurandes du passé, même les plus pourris, nous dirons que le première âge du mouvement ouvrier excuse largement cette méprise, ce qui n' est plus le cas de nos jours.

Ceci pour expliquer ce que l' on entend dans le terme réactionnaire, s' agissant de luttes ouvrières: lutter pour des revendications dictées par un passé périmé.

Ceci pour dire aussi que seul l' examen minutieux et approfondi des revendications exprimées dans une lutte permet d' en caractériser l' essence véritable.

Et bien qu' elle s' inscrive de droit dans la montée du mouvement ouvrier du 19 ème siècle, cette lutte des canuts lyonnais éclate indéniablement dans un esprit de révérence au passé, de dépendance de classe , de subordination politique au régime en place de son époque. Au total, si elle a tout de légitime, elle n' a en revanche, tant sur le plan technique que juridique rien de progressiste.

Ceci pour dire enfin que de nos jours, il convient d' aborder avec la plus extrême circonspection les discours ambiants, genre anti-mondialisation, anti- Europe, écolos en veux-tu en voilà qu' il convient mieux d' appeler « arnacolo, anti-capitaliste » etc... qui

ont manifestement deux traits communs:

1) le regard soutenu vers le passé

2) la répudiation unanime du mot "communisme"! Mais n' est-ce là qu' un hasard ?

Soit-dit en passant, au cours moyen du règne de Louis Philippe, tandis que le "boum" des machines à vapeur arriva entre cinq et six mille, les ouvriers de la première branche étaient encore au nombre de 3 millions alors que ceux de la seconde n' étaient que de 1 million et demi. Le développement du capitalisme en France, bien que plus lent et plus tardif qu' en Angleterre, se chargera d' inverser rapidement et fortement la proportion. Mais on peut lire dans ces chiffres la difficulté idéologique et politique qui présida à la constitution et à l' unité de la classe ouvrière moderne.

Enfin, une dernière remarque significative pour tout le mouvement ouvrier, depuis sa naissance jusqu' à nos jours: On notera le comportement des fameux "chefs d'ateliers" engagés initialement dans ce conflit des canuts, comportement qui symbolise et résume à merveille pour les hiérarchies leur rôle, leur mentalité, leur penchants et la vision de leurs intérêts dans la société capitaliste.

Note de lecture pour le livre sur le mouvement Guadeloupéen

des 44 Jours

Cher Camarade,

Voici un exemplaire des trois que la D.P.I.O a acquis pour en savoir plus sur le mouvement social en Guadeloupe. (décembre 2008 - février 2009)

Dans la première tranche de nos textes récents, nous avons qualifié ces évènements

d' "admirable leçon du petit papillon".

Ce livre, écrit par deux auteurs qui ont vécus cette lutte sociale, ne dément pas cette qualification, au point que dans une certaine mesure, l' idée est pratiquement exprimée par les auteurs, sinon, toujours sous-jacente au propos.

Il ne dément pas non plus ce que nous avions subodoré quant aux principes organisationnels qui étaient nécessairement attachés à la force et à la détermination d' un tel mouvement.

Par contre, en nous documentant à la source sur la structure réelle du "LKP", sur l' histoire particulière (y compris la plus récente) de la Guadeloupe il nous apprend beaucoup de choses qui expliquent ce que l' on aurait pu prédire sans conteste : que cette formidable et admirable épopée soit vouée à retomber dans l' ornière actuelle du mouvement ouvrier international. Mais l' ornière n' est pas l' oubli!

Précisément, cet ouvrage soulève entre autres, les mêmes questions que celles qui nous animent, indiquant à la fois la justesse, la pertinence, mais aussi les limites du mouvement considéré.

Quant à l' angle privilégié sous lequel il évoque toutes les saletés de l' impérialisme français et par ailleurs les opportunismes les plus méprisables que cette lutte guadeloupéenne a pu susciter, il est permis de dire qu' il n' y a pas vraiment de quoi être fier de notre fameux "sarko-ségo" drapeau tricolore.

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9 janvier 2016 6 09 /01 /janvier /2016 16:45

Petit chant de Noël à l’ attention des voyous du capitalisme allemand

qui expérimentent une nouvelle forme de déportation sous le manteau de « l’ humanisme »

C’ est dire toutes les saloperies que peuvent cacher les mots les plus nobles

dès qu’ ils sont utilisés dans le discours de l’ impérialisme.

REFRAIN

Petite Mama Merkel

Tu es descendue du ciel

Avec des migrants par milliers

Qui déposent dans les p’tits souliers,

Du patronat allemand

Un énorme chèque en blanc

On sent dans cette « humanité »

Des relents de wagons plombés.

COUPLET

On a dit qu’ la chute du mur de la honte

Nous ouvrait la voie du salut

Mais en vérité si l’ on fait les comptes

C’ est bien les prolos qui l’ ont dans l’ cul !

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26 novembre 2015 4 26 /11 /novembre /2015 17:58

S’il est coutume journalistique de parler des fameuses « Trente Glorieuses » pour qualifier la période d’ après la seconde guerre mondiale, celle inaugurée par le concordat pourri de 1981 ne devra-t-elle pas pour sa part supporter l’ appellation  de « Trente honteuses » dans l’ histoire du mouvement ouvrier.   

 

Dans ce registre  la période  que nous traversons est celle d’ un  impérialisme* aux  prises à la fois avec ses contradictions économiques grandissantes et qui, ne connaissant plus aucun frein, y ajoute les contradictions non moins problématiques de ses plans de domination  absolue sur le  monde. Domination pour laquelle il affirme des volontés définitives  aussi stupides qu’ illusoires.

Pour  soumettre les masses à sa dépendance il a à sa disposition un formidable instrument de manipulation :

l’ appareil médiatique moderne, structuré  ramifié et sous contrôle étroit de la classe possédante.

Un instrument propre à faire et défaire l’ opinion selon les besoins (immédiats ou permanents) du système aux abois et chargé de la diffusion d’ en haut de la vérité officielle.

Pour tout esprit lucide et attentif, la mission des médias est absolument évidente :

Occulter la cause profonde des maux qui affligent toujours plus notre pauvre planète :

-le maintien bec et ongle des privilèges liés à la propriété privée du capital social.

-pour cela l’ entretien permanent de l’ illusion sur les possibilités d’ amendement du système.

Autrement dit, la croyance au « Tigre végétarien »

 

Nous avons déjà décrit la situation mondiale  dans un article intitulé « Un monde en éruption »

La densité autant que la gravité des évènements (nationaux ou internationaux)  qui ponctuent l’ actualité de ces cinq  dernières  années, ne fait que confirmer cette analyse et doit mettre en alerte parmi les détachements les plus avancés des masses exploitées, ceux qui ne sont pas tombés dans la marmite de la capitulation.  

 

Naturellement, ce monde s’ examine sous divers angles selon les questions et faits considérés.

Mais ils sont tous (sous peine de se laisser égarer, précisément par le tintamarre médiatique) à situer et à comprendre dans le sinistre puzzle de CETTE domination impérialiste  G7 OU G8 selon l’ ambiance du moment.
C’ est ainsi que l’ on peut faire l’ approche  rationnelle des évènements,  c’ est à dire dépouillée de l’ habillage , pour ne pas dire du masque pathétique, que tente d’ imposer les faiseurs d’ opinion,  chantres  de cette vérité capitaliste « officielle »

C’ est dans ces conditions seulement qu’ on peut avoir une vision juste des tenants et aboutissants du bordel mondial actuel dans lequel toute malfaisance peut se donner  la légitimité dont elle à besoin.

C’est ainsi , notamment, que l’ on peut le mieux caractériser ce qui surchauffe et domine toujours plus l’ ambiance politique de cette période, ce qu’on appelle «  le terrorisme » mot qui  assimile une catégorie désignée d’actes violents, à l’ existence passablement mouvante et floue d’ un camp idéologique organisé ou basé çà et là dans le monde.

C’ est ainsi que cette plaie contemporaine peut et doit être vue comme une nouvelle sorte d’ empire émergeant, animé principalement,  par une espèce  d’ obscurantisme médiéval, certes MAIS, (il y a un mais de taille) qui se paye qu’on le veuille ou non  une certaine influence sur les esprits vulnérables, grâce (si l’on peut dire) au banditisme exercé  par le dit G7 ou 8.

Banditisme fait d’ affirmation et de consolidation de privilèges autant à l’ encontre de ses propres  peuples qu’ à l’ adresse du reste du monde. La boucle est bouclée.

Voilà donc les masses populaires principalement prolétariennes d’ un côté  autant que les masses misérables ou arriérées de l’ autre,  emprisonnées dans le cercle vicieux, infernal, d’ un affrontement qui n’est pas le leur, qui n’ a rien à voir avec leur intérêts vitaux, un affrontement entre deux empires, l’ un se supposant établi définitivement et ne concevant aucune limite à ses ambitions et l’ autre en érection, (à démystifier aussi dans sa complexité) lui disputant  un « territoire humain » dont il revendique l’  intouchable propriété.

Que l’ on ne s’y trompe pas. Il n’ y a pas de solutions viables et durables, dans le cadre du capitalisme, à toutes ses calamités induites qui assaillent les peuples, et en particulier présentement le peuple français.

Et ce ne sont ni les rodomontades de nos gandins-présidents, s’ étripant hier et s’ embrassant aujourd’hui en appelant à la fameuse union sacrée, sous le drapeau national, ni les matraquages en boucle de nos sinistres torche-fesse médiatiques  qui y changeront quoi que ce soit.

La bourgeoisie française fait partie du club des exploiteurs en cause, exploitation dont les  dommages sévissent autant à l’ intérieur  qu’ à l’ extérieur( voir  « l’ HIROSHIMACRON »  qui pilonne aujourd’hui la classe salariée de notre pays).

C’ est bien sous cet angle que le prolétariat français, comme tous dans ce chaos mondial  se trouve dans les rets de l’ impérialisme, et pour sa part, sous le feu des présumés « miracles capitalistes » qui ne font que l’ enfoncer toujours plus dans la galère.   

Et comme le lot de tout prolétariat national  est avant tout de se sentir partie indivisible et solidaire de la grande communauté ouvrière du Monde entier, ses tâches ne sont pas de se mettre à la remorque des intérêts  de sa bourgeoisie , même  apparemment divisée   dans le choix de ses coups fourrés,  de ses exactions.

Non, elles sont simplement de s’ éduquer, et de lutter sans concession en liaison avec les masses prolétariennes internationales pour le bien de sa propre condition, et d’ entretenir ainsi la dynamique pour le progrès général de la condition ouvrière mondiale et, à ce titre, pour l’ assomption de son rôle  social et historique.

Dans cet esprit, il se garde de prendre les vessies de l’ idéologie dominante pour les lanternes de la bien séance, de la justice et du progrès.

 

Ce sont les intérêts des possédants et rien d’ autre qui pilotent nos gouvernements quels qu’ ils soient.

Non, la seule bonne direction à prendre pour les masses laborieuses est celle de la reconstruction du mouvement ouvrier de classe, anéanti, à commencer par celle d’ un mouvement syndical hors de l’ emprise du système….

 

Ainsi se justifie le développement thématique qui va suivre pour  bien cerner autant les opportunités que les difficultés  de « l’ environnement  général» dans lequel doit se produire la reconstruction véritablement  révolutionnaire dont nous nous réclamons.

  

Au sommaire donc pour le lecteur :

- Les médias modernes : Instrument de manipulation massive.

- Réflexions sur le terrorisme.

- Impérialisme, tensions et désordres internationaux permanents, migrations   géopolitiques...

                       - L’ audace de la « Macron-Economie », une politique économique d’ extrême-droite.

                       - La tâche incontournable :Reconstruction du syndicalisme de classe.

Dans ce parcours thématique, nous nous attacherons précisément, à montrer les liens étroits (et désormais incontournables) qui existent entre les dimensions nationales et internationales de la lutte pour l’émancipation humaine

Mais tout d’ abord, le lecteur trouvera une aide préliminaire précieuse  en parcourant sur notre site les quelques articles ci-indiqués :

Un monde en éruption       rubrique : Coin marxiste

Ou donc est passé le syndicalisme de classe    rubrique : Tracts & Communiqués

Les délinquants en cravate  aux commandes du capitalisme   rubrique : Tracts & Communiqués

Le dilemme     rubrique : Accueil 

Le Monde, la crise , la France. rubrique : Tracts & Communiqués

La DPIO, Pourquoi ?      rubrique :  Accueil

 

 

 

THEME I : LES MEDIAS

Recommandations préalables au lecteur :

La conception marxiste ( matérialiste) de l’ histoire diffère fondamentalement de la conception idéaliste en ceci qu’ elle pose que le cours de la pensée résulte du cours des choses et non le contraire.

Pour comprendre cette thèse, il faut envisager le rapport à long terme  entre la pensée humaine et l’ évolution  historique de l’ humanité.

Il y a dans cet examen, une espèce de relativité du temps et de l’ espace qui joue.

Si l’on parcourt l’ histoire sur une courte période,  il semble en effet que c’ est le genre humain  qui

fabrique son histoire de toutes pièces par l’ entremise d’ individus «  supérieurs ».

Mais sur l’ ensemble de l’ histoire connue de l’ humanité, on dégage  plus exactement une interaction entre le cours des choses et l’ action humaine, interaction où le développement matériel se pose à priori par rapport à la pensée, laquelle ne fait que refléter le cours présent des choses et dans ces conditions ne fait qu’ y réagir. 

Contrairement aux apparences, la pensée humaine n’ est pas principalement créative, mais simplement réactive, ce qui est déjà énorme.

Lorsque le marxisme, et partant, le marxisme-léninisme, étudie une question, il la situe donc d’ abord par rapport à l’ ensemble du développement historique, puis dans le cadre strict et immédiat de la formation sociale ou elle se manifeste.

Ainsi, le développement de l’ humanité se trouve  aujourd’hui dans le stade impérialiste, c’ est à dire le stade suprême du capitalisme, une formation sociale  pourrissante.

Les questions qui s’ y posent s’ examinent donc :

  1. en fonction de l’ héritage historique général d’ une part.
  2.  en tant que phénomène propre à CE stade du capitalisme.

Pour le marxisme, il n’ existe pas, en effet, de question dites « sociétales » au sens où l’ humain aurait ses exigences ou son itinéraire propres, au dessus de toute matière, y compris celle dont il est lui-même constitué et dépendrait  plutôt d’ on ne sait quelle sentence abstraite pilotée soit par les élites de l’ espèce soit par une quelconque divinité,  et indépendante de toute matérialité ; et surtout indépendante de LA société du moment, laquelle ne ferait donc qu’  obtempérer au fur et à mesure.

Le marxisme laisse cette conception aux brouillards de l’ idéalisme et de la religion.

Ainsi, sous son habit de décision humaine purement abstraite, l’ apparition dans l’ histoire d’ UN SYSTEME PERMANENT D’ INFORMATION vers tout ou partie des membres de la société est un fait matériel  à cause non moins matérielle,(nous insistons sur ce mot à dessein)  lié à un stade de développement donné.

On n’ imagine difficilement en effet qu’ il pût naître  à l’ âge des cavernes, sous l’ empire romain etc…avant même  l’ invention de l’ imprimerie.

Mais dès lors qu’ il est apparu, disons par nécessité politique, donc de manière réactive au cours des choses, il est devenu un accessoire  définitif de la société de classe. 

Et la sinuosité de son parcours par rapport au pouvoir politique, le fait qu’ il ait été , même à certaines époques, investi par les intérêts populaires en général ou plus précisément par les intérêts ouvriers, ne change absolument rien à sa nature foncière d’ organe d’ expression des intérêts de la classe dominante, à quelque stade que ce soit. 

C’ est ce que nous allons nous attacher à montrer.

 Ceci étant dit, loin de nous l’ intention de prétendre  nécessaire ou possible de corriger cet état des choses.

Il est au contraire, inévitable, entièrement normal. Ce qui est plutôt anormal c’ est que les masses du peuple s’ imagine le contraire.

L’ hypothèse d’ une  information neutre, « objective » comme l’ on dit, n’ est qu’ une pure vue de l’ esprit.

Tant que les classes sociales existent,  le pouvoir politique, quel que soit sa forme, représente toujours la dictature de la classe dominante du moment et on voit mal comment le système d’ information pourrait ne pas lui être relié dans les principes essentiels, et constituer en quelque sorte une espèce de contre-pouvoir idéologique.

La question du libéralisme ou de l’ absolutisme de l’ information (du laxisme à la censure), conditionnée par les remous ou les bouleversements sociaux ou politiques est un autre débat que nous n’ aborderons pas ici et qui ne remet nullement en cause la nature profonde dont nous parlons.

Cette nature profonde, c’ est à dire ce lien de famille avec la formation sociale considérée, valant d’ ailleurs aussi bien pour les domaines de l’ art de la culture et de la science …etc. Nous reviendrons sur ces domaines dans la suite de l’ exposé examinant les « ingrédients médiatiques actuels »

C’ est ainsi que nous ne confondons pas CE « système d’ information dédié aux intérêts dominants » et auquel il est coutume d’ attribuer aujourd’hui  le nom de « Médias » avec l’ expression partisane , ou les individualités, réellement indépendantes de l’ ordre en place.

Quoique les John REED*  et autre Albert LONDRES* ne courent  plus vraiment les rues du système, et que l’ on voudrait bien savoir où sont passés  les partis réellement adversaires  du capitalisme, et attachés à assumer son renversement  c’ est à dire les partis qui furent dans une certaine période qualifiables de révolutionnaires.

Il est également indiscutable que dans certaines périodes de tension, de tumulte qui  objectent ouvertement à l’ ordre en place,  il se produit une faille au sein même du système d’ information dont une partie se trouve alors en divorce proclamé avec le pouvoir.

Dans ces circonstances particulières, on sait quel genre d’ attitude est  observée par le pouvoir à l’ égard de cette fraction, ainsi qu’ envers ceux qui l’ animent comme le montra la période précédant notre révolution bourgeoise de 1789 ainsi que celles entourant les révolutions de 1848, la commune de Paris… etc.

Mais là encore, il ne faut pas confondre ce qui a pu se passer avant l’ impérialisme et ce qu’ il en est advenu à partir de son avènement véritable à la charnière des 19 ème et 20ème siècles.

1) Il faut discerner les phases  historiques durant lesquelles un certain journalisme hostile s’ installe littéralement dans la société du moment par faculté intellectuelle (allant de la dénonciation du système au prône de son renversement) choses qui abondent  du 2ème tiers du 19ème siècle jusqu’ au début du 20ème  , du discours à caractère purement pamphlétaire, réformiste ou autre, qui peut y élire domicile par simple opportunisme, tout simplement parce que le mécontentement dans le peuple représente un fonds de commerce journalistique.

Cette fraction-ci reste intégrable au système dominant. Dans la mesure même où elle est utile à accréditer l’ illusion  de la liberté d’ expression et de pensée.

2) mais à partir de la charnière indiquée plus haut, il faut en plus discerner la nature  légale ou illégale de l’ information et en définitive  le contenu de classe qui l’ anime et les visées qu’elle professe en permanence, conduisant le cas échéant à la révolution ce qui  nous amène effectivement à la grande révolution prolétarienne d’ octobre 1917.

C’ est alors que le phénomène normal s’ appliquant, la presse illégale, ennemi juré de l’ ordre précédent devient l’ organe, le système d’ information de l’ ordre suivant, l’ ordre révolutionnaire. Tandis que dans le reste de l’ Europe et notamment en France, le  début du 20ème  siècle connaît fréquemment la censure et toutes formes de répression de l’ expression  ouvrière, politique ou syndicale.

Ainsi, au-delà de son avènement  dont nous allons ici simplement évoquer l’ origine historique (au moins pour la France) nous analyserons le formidable et dangereux instrument de manipulation qu’ est devenu désormais le système permanent d’ information ( sous le vocable  habituel de « Médias ») pour le compte du capitalisme.

 Système qui mérite plus précisément  le titre de :

                                               « JOURNALISME EMBARQUE »

C’ est dans cet esprit que nous invitons le lecteur à parcourir l’ exposé qui suit.

 

 LES MEDIAS DE LA SOCIETE BOURGEOISE. RACINES…

Théophraste RENAUDOT, médecin du roi Louis XIII, journaliste, préteur sur gage etc….

 Au 16 et 17éme siècle, avait commencé la mutation du pouvoir politique, induit par le grand bon du développement matériel de l’ époque connue sous le terme de « renaissance ».

En fait, on baignait déjà dans le pré-capitalisme période  dans laquelle le marxisme situe l’ « accumulation primitive » en concluant par la phrase suivante, particulièrement éloquente:

« Si l’ argent vient au monde avec une tache naturelle de poussière sur une de ses faces, le capital y arrive pour sa part en suant le sang et la boue par tous ses pores »…

Continuons….

Entre la traque des huguenots dont la richesse pouvait faire de l’ ombre au pouvoir de droit divin  , la guerre de trente ans à l’ encontre de l’ Allemagne, en passant par les créations,   disons hanséatiques,  aux Antilles et Caraïbes, à la Réunion et en Afrique et surtout la centralisation et la consolidation de l’ Etat, en rupture définitive avec la féodalité, enfin la maîtrise des corporations ouvrières  en plein essor, le fameux cardinal RICHELIEU se trouvait face à des bouleversements à la fois matériels  et culturels (donc des contraintes)  dont l’ envergure appelait un assentiment intellectuel, une certaine implication hors du cercle fermé des institutions du royaume.

Il devenait donc inévitable (comme la « fronde » le démontra) d’ injecter la politique « officielle » dans la  population, à commencer par son   échantillon  le plus déterminant (  le haut du pavé  de la société de l’ époque) ,

pour s’ efforcer d’ emporter son adhésion morale comme tremplin vers l’ acceptation générale.

Sans cette injection, suscitant en quelque sorte dans le peuple l’ accompagnement des ambitions de développement de la royauté, la monarchie ne pouvait plus avancer.    

il fallait pour cela une espèce d’ institution nouvelle qui diffusât le plus largement possible la publicité, les informations et le discours appropriés, en somme, quelque chose comme l’ éducation à la « communauté  nationale ».

En somme, créer une agitation littéraire permanente pour provoquer en suffisance, la pensée collective SOUHAITEE, ce qu’ on appelle de nos jours « l’opinion publique »

Dans une période de fortes tensions autant civiles que religieuses, RICHELIEU avait sans aucun doute perçu     l’ énorme appui que pouvait représenter  la diffusion régulière d’une littérature publique attachée au pouvoir politique. 

Trois siècles plus tôt , la monarchie,  plongée dans la guerre incessante n’ avait-elle pas été déjà échaudée  par la périlleuse  configuration d’Etienne MARCEL et des jacqueries , parce que trop isolée du peuple ...

On prête à Théophraste RENAUDOT (qui est à considérer comme le fondateur du journalisme, ou plus exactement du « journalisme embarqué »), la devise suivante « il faut toujours faire courir de faux bruits pour empêcher les vrais de circuler » On reconnaît bien là les gènes du système médiatique actuel.

Et il est à parier que ce ne fut pas pour ses seules capacités de médecin que ce RENAUDOT  bénéficia de la protection de  RICHELIEU  et de son éminence grise le célèbre « père Joseph » .  

C’est ainsi  que RENAUDOT édita  sa première « Gazette » …sous la bienveillante attention du cardinal.

Certains textes encyclopédiques caractérisent cette initiative (inspirée à RENAUDOT au cours d’ un  voyage en Italie), comme « INSTRUMENT DE GOUVERNEMENT » C’ est tout dire !

Plus tard, sous  Louis XIV, le persiflage du théâtre, des fables critiques fait son apparition comme accessoire culturel , une mine d’ or pour  les gazettes et autres brochures qui commencent à apparaître…. pas toujours en faveur , mais toujours en osmose puis en symbiose avec le pouvoir royal, souvent même utilisé par lui pour rabattre le caquet des ambitions concurrentes de la noblesse. Le décor de base était planté.   

Toutefois, la remarque qui va suivre nous aidera pour la critique comparée de ce  stade initial et du stade actuel, contemporain de ce qu’ on appelle les attaches idéologiques de l’ information.

Il est clair qu’ à l’ époque de Louis XIII, le niveau d’ éducation du peuple (hors la cour) était relativement peu élevé, et partant, la pensée  du peuple dans les domaines , social, politique et économique  ne pouvait être encore que dans les limbes, quand on pense que l’ invention de l’imprimerie avait tout juste deux cent ans.

On perçoit ainsi l’ effet contradictoire de cet instrument nouveau, enrôlant d’ un côté mais  stimulant et créatif  de l’ autre. Instrument qui en fin de compte comme l’ histoire l’ atteste et contrairement aux attentes de son créateur, contribuera à creuser peu à peu la tombe de la monarchie…et passera alors  au pouvoir de la bourgeoisie.

Ce danger de retournement de situation provoqué le cas échéant par l’ « information » elle-même  n’ a pas échappé aux tenants des médias contemporains.

Où en sont donc, dans cet ordre d’ idées , les médias, le journalisme embarqué, dans l’ impérialisme du 21éme siècle ?

Mais d’ abord, voyons un peu ou en est ce triste monde :

 Après le mélange amer de cataclysmes et d’ espoirs échoués que nous a apporté le 20 siècle, l’ impérialisme  reprenant du poil de la bête, a supposé avoir désormais devant lui un boulevard ouvert à toutes les audaces.

Mais rapidement, il se rend compte que ce supposé boulevard s’ avère plutôt un véritable bourbier.

En fait, pas plus qu’ à ses stades antérieurs , le capitalisme à son stade suprême ne peut sortir de la voie que lui impose ses propres contradictions.

Celles où lui font périodiquement obstacle les limites économiques et politiques de l’ exploitation, limites qu’ il lui faut sans cesse repousser  par les seuls moyens dont il dispose : Corruption, soumission, destruction.

Il n’ en a et ne peut en avoir  d’ autres.

Jusqu’ à un certain point, et depuis son avènement, ces obstacles rencontrés par l’ impérialisme  n’ avaient pas la forme d’ une remise en cause de fond,  mais seulement de difficultés passagères.

Mais à présent, ce dont l’ histoire du 20ème siècle a posé les bases, elles se présentent d’ office comme des objections tenaces à sa pérennité.

Et, désormais,  la destruction prenant toujours plus le pas sur la corruption ou la soumission, il s’ en suit que le retour  inexorable, des limites indiquées  apporte des  problématiques toujours plus périlleuses que les précédentes.

Ainsi, le capital, dont la seule (bien que  coûteuse) vertu fût à l’ origine le développement, est devenu une monstruosité qui n’ exprime plus que ses tares congénitales : l’ écrasement, la destruction des obstacles, pour imposer désormais la domination universelle, la régression des masses , au plans politique économique et social.

Comment dès lors, avancer dans ses desseins sans le concours de l’ instrument de conditionnement dont le rôle, in fine, est d’ une part de faire accepter les conséquences par les masses dans l’ attente hypothétique d’ un mieux être qui doit tôt ou tard venir  …. et d’ autre part de contrecarrer toute velléité de rupture ?

La conditions sine qua non  demeure certes l’ assentiment , bon an mal an, de l’ opinion publique, mais le niveau d’ éducation publique de l’ époque impérialiste du Capital dicte des principes foncièrement différents de            l’ « embryon » de RENAUDOT.

L’ éducation , politique sociale et économique, n’ est plus à promouvoir, elle  est à tromper, à suborner.

La pensée indépendante n’ est plus à  stimuler, elle est à interdire à l’ avance.

Tout  indique donc dans ces conditions, que la seule façon de s’ acquérir l’ opinion ne peut être que de la créer de toutes pièces.

Et les moyens pour y parvenir  s’ annoncent  sans commune mesure avec la malheureuse gazette initiale…

C’ est bien pourquoi de nos jours, l’ opinion publique n’ est pour les forces du capital rien d’ autre qu’une «auberge espagnole » (on y trouve ce que les médias y ont apporté), ce qui, soit dit en passant, contribue pas mal à la réalisation des fameux sondages électoraux.

Nous paraphraserons  ici la formule de MARX citée plus haut :

Si la « gazette » est née avec une dose naturelle de mensonge et de rouerie dans  ses pages, les Médias  actuels , pour leur part, élèvent la pourriture capitaliste au rang de morale officielle.

A partir de là, la définition des médias coulent de source :

Ensemble des moyens de « production » et d’ entretien de l’ opinion publique.    

          

A PARTIR DE L’ HERITAGE  DE  RENAUDOT, LES MEDIAS MODERNES

Pour donner le ton, notons ce que dit dans la deuxième moitié des années  soixante un certain DELPERRIE de BAYAC(non soupçonnable de marxisme)  dans un passage de son ouvrage sur le front populaire ou il parle précisément des  médias  des années 30 du 20ème siècle, face a la situation internationale de l’ époque. 

« panique, tentation de l’ irrationnel :radios et journaux ont leur part de responsabilité dans la propagation des transes. La peur, l’ horreur, la magie se vendent  bien, beaucoup mieux en tous cas que le dévoilement du réel.

Parce qu’il est fondé sur le profit, le capitalisme est naturellement enclin à exploiter les préjugés, à attiser les fièvres, à promouvoir la sottise, et cela est particulièrement sensible dans le domaine des moyens d’ information » (sans commentaires)

Même si au regard des médias modernes la « presse » de RENAUDOT n’ apparaît à présent que comme  un pitoyable embryon, et qu’ en comparaison de la hauteur du génie des MOLIERE et LAFONTAINE, les 99 pour  100 du milieu  artistique que nous inflige le système seraient bien plus utiles dans des travaux d’ intérêt général,  on ne saurait prendre pour l’ analyse,  meilleure  base que l’ embryon indiqué.

 …La situation du monde actuel découle de la faillite générale du mouvement ouvrier et notamment de l’ effondrement des Etats socialistes qui se sont édifiés dans les vicissitudes de l’ histoire à partir de la grande révolution d’ octobre 1917. Les médias contemporains, quels qu’ ils soient et  quelque soit leur appartenance nationale sont tous étroitement liés au retour en force de l’ impérialisme.

Tout ce gentil sérail journalistique roule pour la même cause : l’ hégémonie  mondiale du Capital en général et de façon graduelle, celle du  G7-8-20 en particulier, la mise au pas du prolétariat mondial, et des pays de seconde zone (ex : COP 21)

Les questions subsidiaires de savoir :

1) quel  bloc ou quelle tendance, quelle proportion  de bourgeoisie internationale ou nationale inspire tel ou tel appareil médiatique dans le monde

2) de quel bois se chauffent exactement les pays comme la Chine, la Corée du nord, le Vietnam, Cuba, bien que ne manquant pas d’ intérêt,  sont ici hors de propos. 

Quant à la chaîne « 902 » animée encore il y a environ 2 ans par le parti-communiste grec KKE elle ne pouvait pas résister  à la vague réactionnaire  des social-européens, et il ne faut pas compter sur le « collabo» TSIPRAS » pour la ressusciter ;

Nous sommes donc sûr de ne frapper personne d’ injustice en disant que  ce qu’ il faut observer avant tout, c’ est la trame nécessairement impérialiste de toute activité, de tout appareil médiatique actuel, sans exception. 

Quant à la « toile » c’ est à dire  la où vous êtes entrain de lire cher visiteur, elle ne fait pas exception aux caractéristiques des médias impérialistes, en tant qu’ exutoire, foire d’ empoigne , tohu bohu sans discipline de parti, sans idée ni proposition directrice, et qui  propage à peu près tout et le contraire de tout, mais surtout où la conscience de classe est marchandise orpheline.

D’ ailleurs elle est désormais investie par les  sondages interactifs et autre opérations de manipulations orchestrées directement par nos fameux médias, …que pensez-vous de ceci, croyez-vous en cela etc

Instamment par exemple, on a eu droit au fameux classique « faut-t-il débloquer les salaires des fonctionnaires », question à laquelle on est tenté de répondre par une autre, non moins  suggestive :« les  médias sont-ils une coterie de vendus ?… Mais « revenons à nos moutons » …

On ne peut faire mieux comme système  d’ intoxication asservi.

 Dans ce registre, on a pu apprendre sur la chaîne d’ outre- Rhin « n-tv » que la participation militaire de l’ Allemagne à la  « lutte antiterroriste » au moyen orient n’ a pas très bonne presse dans la masse germanique  (80 pour cent contre), mais surtout dans ce cas, ne pas compter que cela  affecte en quoi que ce soit les plans du système….  Beaucoup moins sans doute que lorsque qu’ un autre sondage (des mêmes) abonde dans le sens du gouvernement allemand pour mettre le peuple Grec à genou ! 

Simplement, cette  « toile » présente l’ intéressante possibilité d’ être  piratée dans sa fonction de diversion pour récupérer , réanimer et regrouper  les «  âmes » égarées  ou découragées. C’ est ce que nous faisons.

En fait, avant même d’observer la trame générale, les  matériaux, les acteurs, les méthodes,  le simple examen de   la propriété des moyens d’ information, de publicité et de communication suffit à réduire à néant  l’ illusion   d’ une information  libre, indépendante  des forces économiques dominantes.

 Pour le cas de la France, l’ actualité vient nous le rappeler à point nommé, dans l’ énumération du patrimoine de Bernard TAPIE,   (le célèbre croque-mort industriel), patrimoine dans lequel ne manque pas de figurer un beau petit quotidien provençal…

Tout le monde sait que TF1= BOUYGUES. Et les mieux initiés n’ ignorent pas la présence ponctuelle ou permanente, des « gros doigts », dans la presse, le livre, les magazines en veux-tu en voilà, genre LAGARDERE,  MATRA ,  LVMH,  BOLLORE, DASSAULT, L’OREAL etc…etc. 

Quant à ceux des médias audio-visuels qui se présentent derrière le masque hypocrite de service public,  ils s’ articulent insidieusement avec l’ intérêt commun à tout ce sérail : l’ intérêt du CAPITAL dont les figures de proue, journalistes les plus en vue voire omniprésents sur les écrans, (présentateurs, animateurs et autres amuseurs) ne sont  rien d’ autre que les fantassins de l’ intoxication et de l’ abêtissement.

Enfin, il suffit de passer au domaine de la communication,(dans lequel le groupe UNIVERSAL à déjà fait parler de lui) pour percevoir que de nos jours l’ activité médiatique a  atteint la dimension d’ une véritable industrie, autonome, partie de la division sociale du travail, dans laquelle on voit par exemple des chaînes de télévisions de géopolitique et de cotations boursières genre CNBC, BLOOMBERG etc

On est d’ailleurs pris d’ un sentiment de révolte en voyant les expressions dévorantes de tous ces parasites, bien à l’ abri des difficultés de fin de mois, faire leurs petits numéros sur les écrans, jouant les experts du système, mais à vrai dire se  gargarisant de bavardages dérisoires sur les vagues et les aléas insaisissables  du profit capitaliste. 

Faut-il en rajouter ?

L’ action  médiatique fait désormais partie de tous les rapports conflictuels qui travaillent la société capitaliste, que ce soit dans la dimension nationale ou internationale. Avec la déchéance des conquêtes et surtout des organisations du mouvement ouvrier et dérivés , le canal particulier propre à dégager  la vision du monde, disons,  prolétarienne , c’ est à dire véritablement indépendante des postulats fêlés de la bourgeoisie impérialiste, est pour ainsi dire liquidé.

 Les médias ont donc pour le citoyen ordinaire le monopole de la  connaissance publique.

Les situations, les évènements réels (donc le monde tel qu’ il est, autant dans son état que dans son mouvement)  sont ainsi condamnés  à passer, soit  à la trappe, soit  sous les fourches caudines de l’ instrument  médiatique.

Nous verrons en détail  dans la suite de cet exposé, les principes structurels et fonctionnels de cet instrument. ( Ambiance permanente, les ingrédients du conditionnement, les méthodes de  manipulation de  falsification, exemples, anecdotes, …. Etc)

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