" Un terrible dilemme hante la conscience ouvrière collective, en France notamment. Le voici:
1) Dans la perspective illusoire d' impressionner et de faire reculer l' adversaire de classe, entrer dans l' action "officielle" sous-contrôle, c' est à dire dans la comédie des syndicats corrompus passés à la solde des maîtres, ce qui évidemment exclut à l' avance tout bénéfice revendicatif, mais sert au contraire d' emballage "propre" aux reculs répétés de la condition ouvrière.
2) Pour ne pas redorer le blason de la trahison réformiste, se soustraire par principe à tous ces rituels périodiques, mais dans ce cas, cautionner et encourager sans en avoir la moindre intention les ambitions anti-ouvrières du capital.
Aujourd'hui, des millions de travailleurs supposent sans doute n' avoir d' autre alternative que celle-là...
Pourtant ce dilemme pourrait bien n' être en réalité que le reflet d' un manque patent de vitalité si ce n' est d' une certaine paresse de la part de cette conscience collective.
La préférence à la routine, à l' affectivité pour ce qui est tout fait et prêt à l' emploi, plutôt qu' à la rigueur idéologique militante, à l' initiative créative, à l' esprit offensif... en fait un manque pur et simple de lucidité, d' audace et de volonté désintéressée, une installation dans la croyance que d' autres le feront certainement tôt ou tard, qu' il faut des gens d' exception, etc. ...
Voilà peut-être les vraies racines de ce dilemme....
Pour des militants tels que nous la tâche présente est évidente. Elle consiste à convaincre que la reconstruction syndicale, sous quelque forme que ce soit certes, mais dans tous les cas à l' écart des structures traditionnelles existantes, est bien la seule manière d' en sortir au plus vite.
Elle consiste à rappeler l' enseignement fondamental du marxisme selon lequel "l' émancipation des travailleurs ne peut être que l' œuvre des travailleurs eux-mêmes", et nous ajoutons à cela que pour les ouvriers, l' initiative d' organisation n' est le privilège ni le fief de personne en particulier, fût-ce le plus élevé des esprits, mais au contraire l' espace libre dans lequel chacun peut et doit prendre sa place.
Sans crainte ici de paraphraser un certain Vladimir Oulianov dit "Lénine", nous dirons qu' il faudrait que tous le monde se sente un jour dirigeant au sens noble pour que jamais personne ne puisse le devenir au sens pervers.
Camarades, pour sortir du bourbier où nous sommes soyons convaincus que les dirigeants de la reconstruction que nous prônons ne sont pas à attendre dans les élites transfuges de Polytechnique, Science-Po et autres institutions de la bourgeoisie. Ils sont là parmi vous, parmi nous tous, masses grugées et humiliées d' aujourd'hui!
Car le besoin d' élites, ou de beaux parleurs est désormais périmé par celui des talents et de l' honnêteté et de la combativité dont la classe ouvrière est en définitive le plus précieux réservoir.
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REJOIGNEZ LA D.P.I.O dans la lutte pour
la Reconstruction syndicale de Classe
CHERS LECTEURS , PROLETAIRES , ET GENS DU PEUPLE LABORIEUX.
La situation actuelle de la France est l’ incroyable et double paradoxe d’ une lame de fond de révolte populaire, soudaine, brutale, spontanée, qui exprime une espèce de réveil d’ un long endormissement des masses exploitées dans leur lutte contre le pouvoir des riches, pouvoir que le suffrage universel vient pourtant d’ encourager il y a seulement 18 mois.
Réveil aussi qui se rend compte après coup, du jeu perfide, truqué, des institutions bourgeoises et de la manipulation médiatique.
Le premier paradoxe est que la période qui a précédé cette issue électorale, aussi bien que les discours, les agissements politiques et le pédigrée social de l’ homme de paille futur président ne pouvait laisser aucun doute sur les suites certaines qui découleraient de son élection.
Et de ce point de vue, force est de constater qu’il a été, au sens négatif, le premier président de cette cinquième république malade à tenir ses promesses !
Le deuxième paradoxe est que le mouvement populaire des gilets jaunes, au-delà des exigences économiques légitimes, un peu à la manière de Maître Jourdain, mène la lutte de classes sans le savoir, exprimant même sans s’ en rendre compte, des revendications à caractère révolutionnaire, honnissant pourtant toute politique de révolution sociale (et à plus forte raison socialiste).
Revendications qui naturellement ne peuvent aboutir à aucune traduction significative sous le règne du CAPITALISME, sachant que la situation économique et politique dénoncée et rejetée à bon droit n’ est rien d’ autre que son stade ultime , inéluctable, et que seul son renversement peut fournir la base appropriée à toutes les aspirations ambiantes de progrès et de justice.
On voit à quel point de délire de vocabulaire peut être arrivée la clique au pouvoir pour parler d’ insurrection !
Au total, ce mouvement des gilets jaunes est la recherche, honnête certes, mais désespérée et sans issue, du Tigre Végétarien !
Il est clair par ailleurs que ce mouvement supplée à une singulière et honteuse anomalie de l’ histoire contemporaine : la faillite, par trahison, des directions syndicale et politique du mouvement ouvrier.
On a donc à faire à un mouvement massivement soutenu par l’ opinion publique, initié, sinon largement dominé par la couche inférieure appauvrie de la petite bourgeoisie et tout au moins foncièrement imprégné de l’ esprit petit-bourgeois qui habite comme l’on sait la catégorie de population que le langage courant appelle pudiquement les « classes moyennes »
A cette couche se sont agrégés en nombre et surtout en vrac et en désespoir de cause des salariés des chômeurs des retraités etc…
Bref, un mouvement social à côté duquel, « toute honte bue », les organisations ouvrières traditionnelles, dites « de classe », (parti et syndicat), restent véritablement inertes, démontrant d’ une manière plus flagrante que jamais leur inféodation au système.
Et une fois de plus, les masses salariées du pays (et plus précisément la classe ouvrière), pourtant concernées au premier chef par le fond à la fois économique et politique de ce mouvement restent le bec dans l’ eau, dans l’ attente hypothétique du mot d’ ordre de GREVE GENERALE dont l’ impérieux besoin s’ impose périodiquement au mouvement ouvrier et par extension à l’ ensemble du mouvement social, et pour le coup, en tant que moyen le plus radical de mettre Macron et sa clique à genoux !
Tout ce dont la reconstruction du syndicalisme de classe est une des conditions incontournable.
Dans le prolongement de cette analyse succincte, l’organisation D.P.I.O qui milite depuis plus de trente ans pour la reconstruction du syndicalisme de classe, observe que cette révolte des gilets jaunes repose :
1) sur le rejet, consciemment ou non, d’ une politique économique dévorante, au strict service des monopoles industriels et de la haute finance, et initiée en réalité depuis 1995 au travers du fameux plan JUPPE, ministre de CHIRAC.(mise du salaire indirect intégralement sous contrôle d’ Etat pour éponger les conséquences de la désindustrialisation du pays et du chômage de masse ainsi entraîné)
2) sur la prise de conscience particulièrement marquée, du caractère pervers, dépassé, antidémocratique de nos institutions politiques mais en dehors de toute relation au système économique lui-même. Dans cet esprit, la situation géopolitique, les formes réactionnaires, oppressives et corrompues des Etats des pays développés tels que la France, tant au plan national qu’ international, restent inchangées depuis cette période.
Il en est de même de la coexistence inévitable des luttes sociales avec le délabrement culturel et social d’ une masse interlope et miséreuse croissante, frontalière elle-même avec la délinquance voire la criminalité, entraînant toujours le même schéma de discrédit sur tout mouvement d’ essence ouvrière et populaire : l’ entrée en scène d’ actes étrangers au mouvement, producteurs d’ imagerie et de propagande médiatique. La diversion habituelle destinée à l’ opinion publique. « Louche ou pas ?... » la vraie question n’ est- elle pas plutôt : Une réserve permanente de pain béni pour le pouvoir ?
Ainsi le texte que nous vous présentons a été publié pour la première fois en Mai 2002, dans sa première partie, par rapport aux incidents et violences urbaines de l’ époque alors que la démolition du service public P.T.T (inaugurée par la coterie social-traître de l’ ère MITTERRAND) , venue à bout de la branche télécom passait hardiment à la branche poste.
-réédité en 2005 avec l’ additif de la deuxième partie « Prendre de la hauteur ….» alors que ces violences se reproduisaient et que SARKOZY, ministre de l’ intérieur, préparait sa conquête de la présidence.
Le lecteur pourra voir que toute cette critique n’ a pas pris une ride.
Bonne lecture.
LA DELINQUANCE EN CRAVATE AUX COMMANDES DU CAPITALISME
(une " nouvelle" idéologique du Syndicat D.P.I.O)
Dans la période actuelle, on nous rebat les oreilles avec le thème mironton de l'insécurité, de la délinquance etc...
Il paraît que cela figure dans les principales préoccupations de l'opinion publique. En tous cas c'est ce que traduisent les discours électoraux et le matraquage médiatique.
Mais l'opinion publique n'est elle pas qu'une auberge espagnole, où l'on ne retrouve
finalement que la désinformation et la diversion permanente de la classe dirigeante, mais certainement pas le résultat de la réflexion sociale indépendante fondée sur les visions et aspirations authentiques de la classe exploitée.
Faisons donc l'effort de nous hisser au point de vue de notre classe, la classe salariée, au lieu d'avaler et de répéter comme des perroquets la pensée bourgeoise toute mâchée, et branchée sur le seul souci du maintien du taux de profit maximum.
Pour cela, accompagnons un des nôtres dans ce qu'il convient d' appeler une journée de galère qu'il n' est pas près d'oublier…
…L' effluve de son café avalé à la hâte, disperse son regard dans ses songes habituels. Il imagine malgré lui un monde sans cette course permanente et absurde, sans ce doute ni cette appréhension du lendemain, cette crainte, parfois jusqu'aux dérangements digestifs, des ennuis de toute origine et de toute nature qui émaillent le quotidien du prolétaire.
En cela aujourd'hui, il va être servi, le pauvre.
La pendule le tire brutalement de ses rêveries. Il faut courir, toujours sous la pression, pour vivre et faire vivre les siens.
Quelques instants affectifs toujours trop écourtés et notre homme fonce vers la gare. Ce n'est pas le moment de rater son train.
Il pressent comme une espèce de menace ambiante à la boîte, à laquelle d' instinct, il juge risqué d'en rajouter. Déjà, quand il a appris les plans de délocalisation de services il s'est estimé heureux de se retrouver seulement muté à plus de cent bornes de chez lui. " Ouf! on n'aura peut-être pas à déménager.
....
Arrivé au bureau, les ennuis se déclarent. Tout le monde est en effervescence . Cette fois c'est la pluie des licenciements et l' exutoire du plan social. Ca gueule, ça vocifère dans tous les coins. Ca pleure même. Ici , une femme lâche la bonde de l'émotion, des tas de projets patiemment mûris pendant des années avec le mari, les enfants...., une piteuse annonce
syndicale, et tout s'écroule en cinq minutes.
Naturellement , il est dans la charrette. Bien que cela ne l'étonne qu'à moitié, il ne peut
s 'empêcher de l'avoir amère.. cette précipitation matinale, pour rien, il repense soudain qu'il s'est fait flasher sur le chemin de la gare. Sans doute s'était-il un peu oublié sur le champignon.
Entre l'écoeurement et la détresse, il quitte le vacarme et ressort dans la rue. Il erre au hasard du quartier.
Insensiblement, il reprend le chemin du métro, de la gare, comme attiré vers son "chez-lui" par une sourde envie de se refaire, à l'abri de toute cette adversité qui l'écrase.
Il n'est pas au bout de ses surprises. Descendant du train, il aperçoit sur le parking les pompiers en action autour de quelques véhicules calcinés, encore fumants.
Il se rend sur les lieux en courant, (toujours et encore), tandis qu'un mauvais pressentiment lui tortille les viscères.
A grand peine et non sans se faire molester par la "poulaille", il réussit à s'approcher du périmètre du sinistre et là, c'est le bouquet, le coup de poing dans la figure pour notre ami qui n'avait vraiment pas besoin de cela.
Sa voiture fait partie de la casse, prise dans un des ces fameux " rodéos" si souvent vu aux actualités télévisées.
Hébété, notre homme ne sait plus où il en est.
Là aussi, les cris fusent de tous côté, les commentaires rageurs sur la délinquance, l' immigration etc, où comme par hasard, on ne retrouve autre chose que, l' opinion officielle, agrémentée de la bêtise populacière habituelle.
Délinquance! Un éclair de colère lui traverse le regard.
Mais cet éclair, bizarrement, lui rappelle celui du matin, cet éclat de lumière lui cinglant le "bien public" jusque dans sa voiture, avant qu'il la retrouve maintenant en tas de ferraille noirci.
Retiré à l'écart dans un coin du parking, il se sent bizarrement, plus réprimé que victime dans ce dernier avatar .
Oh certes, il n' a pas la moindre envie de dédouaner ces petits salopards d' incendiaires.
Ne retrouvera-t-on pas leurs "oeuvres" un autre jour, sur les restes d' un abri de bus ou dans un cambriolage ?
Comment peut-t-on vivre ainsi dans l' irrespect et la négation tous azimuts?
Mais dans les pulsions de rancoeur, voire de vengeance, qui assaillent son esprit, quelque chose lui dit que tous ces coups durs regroupés dans la même journée méritent un peu plus de recul que les thèmes castrés qu'on lui sert sur l'insécurité et l'ordre républicain .
Délinquance, un autre flash, de colère et d' indignation cette fois.
Il revit le tumulte de son arrivée au travail, ce matin. Mais au fait, ces écumeurs d' emploi, ne les retrouvera-t-on pas tôt ou tard dans une autre restructuration, dans une autre boîte peut- être, toujours à l'exercice de leur fameux "management presse-citron à l'américaine? Comment peut-on se regarder dans la glace en vivant de telles saloperies! "Quelle merde cette société!, les patrons , les voyous, les flics... toujours tondu ou battu ! pas un moment de répit, pour qui , pour quoi? Sans doute, notre ami a une conscience de classe.... aide précieuse dans sa quête d'une vision des choses lucide et indépendante, c'est à dire liée à sa condition de salarié et non à celle d' un propriétaire industriel...
Notre petit scénario, concentré sans aucun doute au point de pousser le malheur jusqu' au comique, ne manque pourtant pas de réalisme.
Aussi invite-t-il le lecteur à une approche de la délinquance dépassant les normes juridiques étriquées de la société capitaliste, qui ne voient de préjudice que selon les seuls critères de l'ordre établi, à une citoyenneté strictement définie par la propriété privée.
Du point de vue de notre homme, N' est-il pas clair que ses préjudices ont commencé dès le matin. Il perd son emploi, son moyen d'existence. Grave préjudice matériel et moral. Et en comparaison, force est d'admettre que le conseil d'administration de sa boîte, lui a porté bien plus de tort que le rodéo des loubards.
Qui dit que la charrette des licenciements ne risque pas d' être prélude au corbillard pour l' un ou l'autre. Plus il explore son infortune, et plus il se rend compte combien amputée est la notion de délinquance sur laquelle on focalise, avec laquelle, pour ainsi dire, on ne fait qu' amuser la galerie.
Et manifestement sa conscience de classe l' a conduit hors de sa conscience de citoyen, dans une globalité de sa condition qu' il n'avait pas encore soupçonnée.
Pour lui à présent, deux espèces de salopards se sont acharnés sur son sort au cours d' une même journée. Et cette unité de temps rend complètement dérisoire le discernement entre les uns et les autres de ces malfaisants, qu' ils soient en savates ou en cravate.
Les uns comme les autres ne respectent rien, ne se font aucun souci des conséquences de leur actes.
Les uns ont assouvi la soif du profit à tout prix pour une poignée de possédants sans scrupules, méprisant, au fond, l'humanité, jusqu'à en défier ses bases les plus élémentaires.
Les autres ont assouvi une espèce de jouissance bestiale, antisociale, contre ce monde qu' ils semblent défier aujourd'hui, mais que l'on retrouvera demain, dans le costume du "consommateur" comme tout le monde!
Que ce soit par profit ou par défi, les uns comme les autres ont détruit ou extorqué par la violence. Mais là, notre homme se dit qu'au fond celle de l'exploitation économique ne vaut pas mieux au bout du compte que celle du vandalisme ou du vol à l'arraché.
Singulière convergence en effet de ces deux couches sociales pour lui pourrir la vie.
Elles sont toutes les deux objectivement en divorce d' un monde juste et raisonnable tel qu'un esprit honnête et sensé peut se l'imaginer, absent de manipulations économiques, exactions, et autres trafics.
Tout bien considéré, l'incivilité, la violence et l'agression n 'est-ce pas aussi, n'est-ce pas déjà de jeter des salariés sur le sable?
Fort de sa découverte et s'il approfondit sa réflexion dans le sens où il l' a commencée, notre ami pensera à juste titre que les forces de police assiègent rarement les conseils d'administration, les massacres de la condition ouvrière restant à l' inverse des occupations d' entreprises bien à l' abri des matraques.
Et dans le labyrinthe de sa pensée, notre ami perçoit qu' au fond, la délinquance du "bas" n'est autre que' l'excrément de celle du "haut" dont il vient de prendre conscience, nul commerce politique, nul discours n' étant de taille à escamoter les responsabilités de ceux qui produisent par les exigences de leurs privilèges les distorsions matérielles et culturelles de la société.
Et du même coup la légitimité à combattre la délinquance du bas commence à lui apparaître un peu mince dans des institutions visiblement à la solde de "celle du haut".
Dans le système intellectuel qui vient de lui apparaître il trouve manifestement inconcevable, d'un côté de se gendarmer contre l' insécurité " officielle" et avaler ainsi l'idéologie dominante, et de l'autre de se coucher sous les agissements capitalistes " de maître à esclave"
Mieux, il lui apparaît une interactivité évidente entre le mouvement ouvrier et l'état général, la qualité de la vie dans cette société. A partir de là, comment ne pas conclure que la classe salariée est seule en position d' avoir cette vision politiquement complète de la délinquance, ce qui lui fait devoir incontestable, de combattre en premier lieu la délinquance en cravate dont elle subit continuellement les effets, ce que personne ne pourra faire à sa place.
Mais là, notre homme en a sa claque de "cogiter", il a passé, on en conviendra, une bien rude journée.. Peut-être espère-t-il que dans un avenir proche, les lecteurs de ces lignes poursuivent ces méditations pour leur propre compte, surmontent leurs illusions autant que leur peur sociale et se réapproprient enfin l'espace qu'ils n'auraient jamais dû délaisser : celui de la lutte de classes.
Car c'est là et seulement là , dans la réhabilitation et le progrès de la condition salariée que se trouve la vraie réponse à toute délinquance, celle du haut comme celle du bas, loin des expédients policiers qu' on nous préconise et qui ne sont, au fond, que chèques en blanc pour l'exploitation!
PRENDRE DE LA HAUTEUR POUR LE DEBAT DE FOND A PROPOS DES "VIOLENCES URBAINES"
Des voitures brûlées par centaines, voire par milliers dans la furie qui s' empare des zones de galère,(que le vocabulaire officiel désigne selon les cas en tant que "zones sensibles ou à éducation prioritaire" tout d' abord en ile de France puis faisant rapidement tache d' huile, avec la contribution évidente des médias, sur l' ensemble du territoire national.
Une réponse policière dont la stratégie semble plutôt viser la production durable d' images télévisées que l' enrayement rapide des troubles. Ce qui cadre assez mal avec les bavures ici et là, les arrestations à la louche, pour ne pas dire statistiques, souvent "après coup", quand ce ne sont pas les opérations du genre gestapiste.
Toute cette gabegie déclenchée , mort de deux jeunes à l' appui, par les frasques d' un personnage d' Etat dont les méthodes, le comportement et le langage ne le cèdent en rien au milieu des loubards, et surtout dont les mobiles sont visiblement dominées par des ambitions présidentielles dévorantes.
Qui ne s' interroge sur la nature irrationnelle de ces violences d' où toute conscience de classe est visiblement évincée par un douteux et indéchiffrable appétit de destruction insensée. Et en conséquence ne finit-on pas par supputer une part d' orchestration, au-delà des analyses bien rapidement ficelées par les "experts en communication de la bourgeoisie institutionnelle et de ses lèches-bottes....
Qui peut interdire de supposer par exemple, que cette phase française serait une pièce nécessaire au scénario d' oppression générale, politique économique et sociale, dont il faut être bouché à l' émeri pour ne pas subodorer les besoins en manipulation d' opinion? L' accentuation prévue de cette oppression n' implique-t-elle pas périodiquement une certaine "égalisation" pour pouvoir aller toujours plus loin.
L' humanité est depuis plus d' une décennie retombée sous la domination exclusive du capitalisme impérialiste pourrissant dans son mécanisme géopolitique d' asservissement et de soumission du monde par les bandits du G7(auquel se sont vendus les renégats du n° 8)?
Nous voulons dire: modelage ou destruction de la structure géopolitique antérieure de la planète, pour sa mise en conformité de gré ou de force aux stricts intérêts des groupes capitalistes dominants?
Lorsqu' on parle par exemple d' immigration aujourd'hui, n' est-il pas scandaleux comme le fait une certaine opinion, de porter accusation sur les immigrés eux-mêmes.
Ne convient-il pas de voir que désormais le monde est entré dans un cycle infernal de migration géopolitique, amplifiant les séquelles déja douloureuses de l' ancien colonialisme?
Au fait, ne remarque t' on pas à quel point il y a dualité entre les mouvements de capitaux et les mouvements inverses des flux migratoires massifs, souvent ponctués par les aventures militaires?
Ne remarque-t-on pas la complémentarité entre les intrigues internationales des Etats dominants, la pose et la dépose des gouvernements fantoches et des hommes de paille dans les zones mondiales sous-contrôle, les actions dites "humanitaires" qu' il serait plus juste d' appeler opérations de renseignement et d' ingérence, et la sarabande planétaire des flux humains plongés et maintenus malgré eux de génération en génération, et où qu' il soient, dans une existence de parias, un véritable régime de survie dans l' indignité.
Au total les mouvements de capitaux dans leur quête obsessionnelle des taux de salaires toujours plus bas, font autant de dégâts dans les régions d' où ils partent (délocalisations) que dans celle où ils atterrissent (déstabilisation politique et économique).
Est-il besoin de réfléchir beaucoup pour comprendre le redoutable effet multiplicateur de ce système ?
Par ailleurs, comment ose-t-on essayer de nous faire avaler que CETTE violence des quartiers sensibles puissent être représentative d' un quelconque rejet de CETTE indignité que l' Etat, que le "capital français" pour sa part fait payer comme prix de son banditisme international à des centaines de milliers de personnes molestées par l' histoire contemporaine, tandis que l'on pérore sans vergogne sur le thème mironton de l' intégration.
N' est-ce pas là un hypocrite tour de passe- passe pour jeter à la trappe le phénomène inévitable de différenciation de toute misère de masse "par le bas", c' est à dire l 'émergence et le développement d' une délinquance de bas-fond qui se sépare politiquement, pour ainsi dire, de la masse misérable, et y fait la loi à son tour. Une espèce de micro-Etat dont, au demeurant, les rapports réels avec l' ordre établi de la société, au-delà du cliché standard sur les zones de non-droit, ne sont pas nécessairement d' une parfaite clarté.
Non décidément, cet amalgame obséquieux de la violence maladroite qui serait censée exprimer une quelconque détresse, ne vaut pas mieux que les actes politiques musclés et autres brutalités verbales d' un Sarkorambo mélangeant et insultant tout le monde, se montrant ainsi pour ce qu' il est: un personnage indigne d' une fonction d' homme d' Etat de haut-rang!
Non, tout cela n' est que sophismes de même étoffe.
En définitive, les évènements de la dernière période ne sont rien d' autre que l' expression en crête d' une gangrène sociale particulière existant sous forme latente d' assez longue date, créée de toute pièce et partout dans le monde par le capitalisme pourrissant, totalement incapable de soigner ses maux d' endiguer ses horreurs, de maîtriser ses crises.
En un mot comme en mille, trêve de contorsions intellectuelles messieurs les bourgeois et autres réformistes avoués ou masqués: CETTE violence ne peut surprendre, qui n' a rien d' ouvrier ni de révolutionnaire. Elle n' est pas SUBIE par CETTE société, elle est PRODUITE inexorablement par elle, entre autres tares de ce système, en tant que partie intégrante des mécanismes capitalistes actuels. Car jusqu' à preuve du contraire, elle n' objecte en rien aux privilèges révoltants de l' argent, laissant soigneusement la paix dans l' espace des nantis et se confinant sur les lieux et à l' encontre et au préjudice même de la galère sociale!
Elle agît comme une espèce de flicage idéologique qui remet dans les mains de l' Etat bourgeois le contrôle d' une la situation qui menace de lui échapper, et de saper ainsi son autorité générale.
Ainsi, en tout état de cause, face à cet "incendie" et peu de temps après que dans la capitale même du pays, la pauvreté ait atteint son "point d' éclair", quel prolétaire lucide, ayant pris suffisamment de hauteur pour percevoir ce merdier mondial et ses incidences régionales dans leur ensemble, peut prendre au sérieux les résolutions bidons, les admonestations, les sermons et rodomontades, soi- disant en faveurs des laissés pour compte.
Ces discours dérisoires ne viennent-ils pas en effet des "casseurs et incendiaires du haut", casseurs professionnels de la condition ouvrière, de la condition sociale des masses au profit des ploutocrates!
De ce point de vue, le discours du président CHIRAC prend une connotation d' appel à l' union sacrée du temps de guerre qui résonne singulièrement avec le calendrier historique.
On remarquera en effet, que ces exactions urbaines cadrent avec la commémoration de l 'armistice du 11 novembre 1918, c' est à dire de la fin de la boucherie impérialiste de la première guerre mondiale.
Etat d' urgence, couvre feu! priorité à l' ordre ont dit à l' unisson politiciens bourgeois et réformistes, les mêmes qui en 1914, enrôlaient le peuple dans l' alibi de la " défense de la patrie", pour couvrir en réalité une guerre de rapine préparée par tous et de longue date!
Priorité à l' ordre public! s' exclame aujourd' hui tout ce joli monde, c' est à dire, retour à la situation républicaine "HABITUELLE",
se décrivant ainsi:
Trois millions de chômeurs avoués, ce qui veut dire au moins quatre en réalité, une masse effrayante d' indigents de sans abri, de morts de froid et de faim dans les rues, une multitude d' assistés à la soupe populaire, devenue peu à peu une institution, des jeunes, par milliers, par centaines de milliers peut-être, cassés par une jungle socio économique impitoyable, et
cédant à la "culture" du paupérisme ou au narco-désespoir, une classe salariée démolie, agressée en permanence par les exigences du profit et qui voit à présent laminés ses acquis les plus légitimes et les plus vitaux tels que la protection sociale,(santé, retraite etc), la croissance quasi exponentielle du mal vivre, à marche forcée vers la pauvreté absolue, l' endettement galopant et irréversible des ménages les plus défavorisés...
Mais en face: les fortunes toujours plus insolentes, le commerce du luxe et des objets d' art qui explose à des sommes fabuleuses, les châteaux, yachts de plaisance en palaces flottants avec équipages et orgies à bord...autant de valeurs à des niveaux pharaoniques soustraites au développement des forces productives, donc aux moyens d' une vie décente pour tous...,
rien que pour les beaux yeux d' une poignée de parasites privilégiés!
Voilà l' ordre que nos maîtres entendent continuer à assurer en reconnaissant comme s' ils découvraient que cette "république" pousse tout de même le bouchon un peu loin et espérant bien s' en tirer par quelques gadgets, quelques queues de cerises jetées par-ci par là, comme lots de consolation à ceux ....qui se sont fait brûler leurs voitures et qui, après comme avant
resterons de toute manière victimes de leur marasme!
Aucune illusion, la température civique des cités sensibles n' est pas près de baisser.
A l' occasion de la dite guerre de 14-18, pour y revenir, un grand pas fut fait par l' humanité.
Tandis que les dirigeants ouvriers, pour la plus part, se soumirent aux mensonges et aux horreurs de cet ordre social calamiteux, il fut prouvé qu' il était possible de le liquider pour marcher vers une société sans classes.
Depuis, certes, cette preuve grandiose à été dévoyée et éliminée par la rouerie de ses dépositaires autant que par l'hostilité de ses adversaires. Mais....
A bien des égards le schéma politico-historique du capitalisme actuel ressemble à celui de cet avant-guerre du siècle dernier :
un fond de crise du système, durable, incontrôlable, et qui produit le pourrissement dans tous les domaines, dans toutes les sphères de la société, une situation géopolitique en ébullition constante, des blocs impérialistes qui cherchent leur reconstitution, un prolétariat tondu et pressuré à l' envi, mais atomisé, désorienté par la trahison de ses appareils visiblement
passés à l' adversaire.
Voilà déjà longtemps, comme le dit une certaine dialectique, que ceux d' en haut ne peuvent plus vivre comme ils vivaient, mais réussissent toutefois à garantir leur pérennité en faisant plier les masses exploitées.
Le problème est que nonobstant leurs accès de colère ponctuels , ceux d' en bas semblent consentir à vivre de plus en plus mal..
Mais dans l' hypothèse où ceux d' en bas, renouant avec leur dignité de classe, imagineraient en nombre tout autre chose que l'ineptie et la honte du vandalisme incendiaire, peut-on actuellement concevoir une quelconque riposte sociale, prolétarienne à grande échelle, qui tournerait résolument le dos à l' ordre capitaliste prôné impudemment comme cause collective par ses gardiens.
En aucune manière. L' outil indispensable est absent, il est à reconstruire, ce qui ne saurait se faire avec les matériaux récupérés dans les ruines de la déchéance!
Prolétaires, miséreux de tous pays et de toutes origines, travaillons à rétablir ensemble, sous l' égide de notre héritage culturel unique et international, notre retour à la conscience de classe.
Vive la reconstruction syndicale (et politique) du mouvement ouvrier!
Voilà donc ce qui fut écrit en mai 2002 et réédité en décembre 2005
Rien de nouveau dans les principes, seulement l’ aggravation du mal !
ORGANISATION D.P.I.O CHELLES,
le 15 décembre 2018