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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 11:46
RECONSTRUCTION DU SYNDICALISME DE CLASSE:
         EVITER DESORMAIS LES COUPS D’EPEE DANS L’EAU
 
 
                Depuis le concordat pourri de Mai 1981, un long processus de décomposition des organisations ouvrières de classe s’est enclenché.
Certes, les virus du réformisme et du corporatisme étaient déjà introduits depuis pas mal de temps aussi bien dans les appareils dirigeants que dans leurs porteurs d’eau pervertis.
Mais le mal était encore contrôlable, le ressaisissement possible.
Le caractère grave du fameux "pacte" est son oeuvre de scellement définitif de la déchéance.
La liquidation programmée des principes de classe, constituants essentiels, traditionnels doit-on dire, du mouvement ouvrier, notamment en France, a accéléré le pourrissement.
C’est ainsi que, rapidement, tout redressement de l’intérieur s’est trouvé de fait voué à l'impuissance. 
Peu de gens ont perçu qu’un point de non-retour serait tôt ou tard atteint, mettant dans l’obligation les éléments sains de la lutte économique et politique, (c’est à dire les éléments réellement acquis au marxisme-léninisme (à ne pas confondre avec ceux s’en réclamant par opportunisme), de faire scission.
Mais la possibilité d’une scission n’ayant pas été saisie, elle s'est éloignée à son tour, définitivement. Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’avec le temps, l’indécision, l’hésitation, les spéculations et chimères fractionnistes deviennent ni plus ni moins que des complicités.
On devient à coup sûr complice d’une situation que l’on tolère, puisqu' on ne la combat pas avec l’énergie et la clarté qui s’imposent. On louvoie, on atermoie, on « grenouille » d’un clan à l’autre dans une médiocrité sans nom et sans jamais avoir le courage d’assumer ouvertement la rupture. On reste immergé dans la fange de la trahison, et l’on finit par s'en contaminer et en rependre la puanteur qu’on le veuille ou non.
Il devient par suite impossible pour quiconque a pris goût à cette soupe douteuse de s’en défendre d’un coup, comme si le marasme datait d' hier, d’utiliser en quelque sorte le mot"scission" comme un passeport d’innocence.
Telle est la base actuelle de la situation politique et économique du mouvement ouvrier:
-la faillite consommée, irréversible, irréparable en soi, des organisations ouvrières en principe dépositaires des principes et de la conscience de classe, face aux besoins toujours plus impératifs de la lutte,
-la scission devenue impossible, faute d’avoir été initiée à temps par les forces saines subsistant jusqu' à un certain point dans la sphère des organisations connues.
S’agissant du moins de la reprise effective du flambeau de la lutte de classe.
 
C’est bel et bien cette situation qui permet que se reproduise à l' envi l’échec d’importantes impulsions sociales invariablement stoppées au pied du mur de la grève générale.
De ce point de vue, le grand mouvement anti-C.P.E ne diffère pas des précédents, notamment 1995 et 2003, dans sa caractéristique essentielle: sa fin avortée permettant une sortie honorable au gouvernement qui n’est autre que la reconversion de la galère envisagée pour les jeunes salariés en avantages financiers au patronat!
C’est cela que le réformiste pur jus Bernard THIBAULT, et sa clique, habituelle ou de circonstance, ont eu le front de qualifier de "grande victoire de l’unité".
Cette conception cynique de la victoire est sans doute inspirée d' un état des lieux (social) ou les impayés de salaire indirect ( cotisations sociales) résultant des cadeaux de l' Etat au patronat atteignent à ce jour le niveau faramineux ( avoué) de 5 milliards d' euros!
(Et il s’en trouvera encore, dans la bêtise publique, pour penser dur comme fer que le déficit des caisses est la faute des "étrangers")
En outre, il convient d’observer que ce mouvement a montré une masse salariée contenue avec une facilité déconcertante (par ses syndicats) à la remorque voire en retrait du front "étudiant lycéen" sur une question les concernant pourtant au premier chef!
C’est dans ce cadre que nous nous proposons:
 -de rappeler que la crise actuelle n’est pas la première dans l’histoire,
-d'indiquer précisément par référence à l’expérience historique la seule voie honnête et fiable pour en sortir désormais. (Voie à laquelle doivent s’employer hardiment et sans craintes toutes les forces conscientes et volontaires du prolétariat moderne)
-de dénoncer toutes les formes d’activisme sournois qui sous couvert d’apporter des réponses
conciliantes à cette crise du mouvement ouvrier, ne font que la pérenniser en égarant les esprits honnêtes. Ne visant rien d’autre au total que la place du calife dans le système déchu!
 
Mais reprenons pour le moment le fil de notre exposé.
 
LA CRISE ACTUELLE N'EST PAS UN PRECEDENT HISTORIQUE
 
Certes, le moral combatif du prolétariat contemporain est mis à rude épreuve. Il est d’autant plus utile de faire savoir que comme toute situation historique, le mouvement social engendré par le capitalisme à connu périodiquement des alternances fastes et néfastes.
Comment, au fond, imaginer les choses autrement tant que l’humanité vivra sous le régime des classes, c’est à dire tant que les enthousiasmes, les peurs, les vertiges, les faiblesses, les méprises, et les corruptions auront la possibilité de s’entrelacer pour brouiller les pistes du progrès et de l’émancipation.
Est-ce une raison pour renoncer? En aucune manière, puisqu' aussi bien tout esprit attentif peut juger que le train de l' histoire avance, selon un itinéraire pénible certes, mais bien dans le sens convenu et qu' il ne faut jamais redouter les arrêts intermédiaires, et encore moins les confondre avec le terminus.
A ce propos, quel prolétaire tant soit peu averti n' a au moins une vague connaissance des espoirs, déboires et rebondissements attachés pour l' Europe au dates de 1848, 1871, 1905, 1912, 1917, 1936, 1968 etc...
Comment croire que la flamme de l’émancipation puisse s' éteindre sur une simple date?
Précisément, parmi ces dates caractérisant la marche générale du mouvement ouvrier, il en est deux, consécutives (1912 et 1917), qui ne sont que trop méconnues pour leur charge symbolique et leur portée didactique a propos de l’opportunisme qui infecte la période présente.
Expliquons-nous:
En 1912 eu lieu le congrès socialiste (la signification de ce terme est à replacer dans son époque, cela va de soi) de Bâle où furent prises des résolutions historiques majeures pour la classe exploitée.
A peine cet élan était-il pris que d’aucuns s’engageaient dans la voie méprisable de son reniement cautionnant ainsi la boucherie impérialiste de 1914-1918.
Le gant fût pourtant relevé en octobre 1917... et l’humanité, à commencer par la classe ouvrière mondiale doit à la phase qui s’en suivit un progrès sans égal, n' en déplaise aux esprits chagrins, aveugles ou malveillants.
Au moment où se présente la nécessité de reprendre le flambeau, n’est-il pas important d’avoir ces enseignements présents à l’esprit, dans la mesure, justement où la tâche à accomplir consiste essentiellement à surmonter la trahison, laquelle constitue aujourd’hui l’arme principale du capitalisme pourrissant.
Surmonter et vaincre la trahison "installée et soutenue dans son propre camp par l’adversaire de classe. Telle se présente la tâche dévolue actuellement aux détachements les plus conscients et les plus volontaires du prolétariat moderne, après le manquement aux deux niveaux de riposte successifs qui eurent permis de sauvegarder l’essentiel : l’héritage idéologique d' une part, l’outil (c’est à dire l’organisation) d' autre part.
 
ANALYSES ET OPTIONS. LE BOULET DU "RECYCLAGE BUREAUCRATIQUE"
 
 Le fait que la reconstruction reste en plan devant une telle urgence oblige à en fouiller les raisons dans la mesure, surtout, où il est quasiment certain que le minimum requis de forces militantes existe, disséminé dans l’attente d’un quelconque signal.
Et l’on est conduit dans les conditions indiquées, à comprendre l’effet négatif, dissuadant, car générateur d'illusions et d'attentisme, des gens qui, un pied dehors un pied dedans, (par rapport à la faillite) tout en se réclamant à grands cris de l’héritage, se dérobent, se refusent à assumer la tâche incontournable de la reconstruction d’une organisation à part entière, définitivement indépendante de la communauté capitularde, donc proclamée"à part".
Du moins, sentant bien que la question décisive de l’outil ne peut être complètement ignorée, ils y répondent par les pirouettes les plus diverses qui visent toutes la réhabilitation des structures traditionnelles par le moyen d’une secrète alchimie selon laquelle une certaine minorité restée saine redeviendrait victorieusement la majorité…à l’heureuse et sempiternelle faveur d’un prochain congrès, qui sait ?
Tout cela n' a d' autre effet que la pérennisation des appareils véreux et de leur claque réformiste de base, en dépit d' un environnement de critiques et d' attaques qui passe sur eux à peu près comme l' eau sur du beurre, puisqu' aussi bien, ils font à présent partie intégrante des institutions et rouages annexes de la république bourgeoise, baptisés officiellement "partenaires sociaux"et soutenues financièrement comme tels.
Au regard de l' urgence actuelle en effet, que peut-il sortir de tangibles comités, de collectifs, et autres "pôles" recherchant visiblement à se constituer une espèce de"cour" par la séduction d' une opinion moyenne favorable, ménageant par principe la chèvre et le chou, mélangeant pour cela opportunisme, révisionnismes, néo philosophie et discours radical, et à partir de là, autour des personnalités les plus habiles à cet exercice, réaliser une structure que l' on qualifierait tôt ou tard ( mais surtout pas à priori!) : ici de parti réanimé, là de syndicat réhabilité, mais seulement si les choses se déroulent sans accroc! Rien d’autre en quelque sorte que des méthodes "centristes" sans caractère.
Accompagner ce type de démarche, négation même de toute logique dialectique et de toute expérience historique, de déclamations sur l’attachement à ce que nous appelons "l’héritage" ne relève-t-il pas de la plus grande impertinence!, et pourquoi ne pas le dire de la plus grande malhonnêteté!
A la vérité, il s’agît là de l’exploitation insidieuse de la bonne foi militante autant que du spontanéisme des masses, hors de toute notion de direction du mouvement réel, simplement enjolivée par de la phrase.
Dans cette configuration, il ne peut s’établir aucun lien concret entre les masses en lutte et une quelconque enseigne connue pour sa permanence.
Il est donc impossible à plus forte raison de créer un quelconque point de départ à partir des périodes sociales chaudes, pour des rapports durables et une réorientation didactique de la classe salariée, puisque les mots d' ordres, pour peu qu' ils parviennent jusqu' aux oreilles des masses en lutte se trouvent nécessairement parqués dans le suivisme défensif, base de l' éducation quotidienne actuelle de la classe salariée, espace dans lequel la trahison règne précisément et définitivement en maître.
Or la solution du problème réside notoirement en dehors de cet espace à l’intérieur duquel, il est devenu totalement impossible de "ravir, de " séduire" pour ainsi dire. Puisqu' aussi bien, la matière essentielle à cette "séduction", à savoir la conscience de classe fondée tant sur une éducation à caractère définitif que sur la volonté de la mettre en oeuvre   y est plus que moribonde et que les masses qui embrayent dans ces ébullitions périodiques ne sont plus réceptives qu' à un seul langage: celui de la réforme, c' est à dire celui d' un capitalisme que l' on amènerait progressivement à la raison, un point c' est tout.
Ainsi avons-nous à faire dans cette longue marche de la décadence, à un véritable envoûtement des masses par le fameux syndicalisme d’accompagnement, c’est à dire ni plus ni moins que le trade-unionisme anglo-saxon né à la charnière des 19ème et 20ème siècles!
En conséquence de quoi ces laboratoires à bavardages ne font qu’alimenter le stratagème  des appareils corrompus : contrôler sans diriger ni éduquer.
Car à la différence des maîtres d’oeuvre de la trahison, les gesticulateurs que nous pointons ici du doigt, n’ont ni l’emprise sociale assise sur l’usurpation historique, ni les moyens médiatiques correspondant, et encore moins cela va de soi, le soutien en sous-main des valets et maîtres du capital.
L’observateur ne doit pas se tromper dans l’analyse de cette méthode de recyclage bureaucratique ni sur le compte de ceux qui l’animent, ni sur le compte de ceux qui sont destinés tôt ou tard à y souscrire.
Pour les premiers, ils sont effectivement de ceux qui pour initier une quelconque proclamation devraient au préalable avaler la soupe amère de l’autocritique et constater en définitive leur propre mise à l' écart pour cette entreprise de reconstruction.
C' est pourquoi ils ont opté pour une lente prise de distance sans trop de bruit ni de vagues.
On les retrouve aujourd'hui à la pointe de ce qui n’est qu’une dissidence, mais qui n’en finira jamais de couper le cordon ombilical, et pour cause.
Quant à ceux qui tôt ou tard viennent à y souscrire, on ne saurait trop rappeler les jugements sans concession selon lesquels Friedrich ENGELS lui-même qualifiait le prolétariat anglais de la fin du 19ème siècle de "Prostituée" de sa bourgeoisie.
On peut juger de ce que signifierait un nouvel appareil ouvrier alimenté par cette espèce de suintement insidieux, de bureaucrates et carriéristes de toutes envergures venant tout droit du corps de la faillite en décomposition!
Ceci pour dire que la gangrène est aujourd'hui profonde et que la lutte de masse n’est plus à l’heure actuelle une attestation suffisante de son propre caractère de classe.
Nous avons déjà développé cette thèse dans notre manifeste, soulignant notamment que la déchéance qui frappe le mouvement ouvrier à notre époque ne se résume pas, loin s’en faut, à la vision simpliste de l’opposition entre les chefs et les masses.
La trahison ne peut prospérer au niveau où elle se trouve que par l’existence d’une masse de "petites pointures" convaincues que l’histoire s’arrête tout bonnement à la lutte dans le cadre du capitalisme et strictement pour son amélioration.
Des multitudes de gens de cet acabit peuvent parfaitement agiter le drapeau de la condition ouvrière aujourd'hui et veiller demain à leurs intérêts de "petit porteur".
N’oublions pas que les actions de France Télécom ont fait un tabac dans le personnel.
A partir de là seulement, on peut raisonner sans se laisser abuser ni par les propos ni par les images médiatiques qui ne sont que poudre aux yeux par rapport à la réalité idéologique profonde des masses, de nos jours.
C’est bien de tout ce bourbier dont il est nécessaire de sortir et l'on doit pour ce faire être libre de tout hypothèque d’un passé que l’on entend répudier.
En conséquence de quoi, on a beau tourner et retourner la question. On en revient toujours à voir que l’option ci dénoncée pour le traitement du marasme, n’est pas qu’innocemment réfléchie, elle désigne nécessairement une nature profonde des gens et des objectifs. Il n’y a que tricherie à essayer d’accréditer le contraire.    
Il devrait donc être évident que la seule voie sûre qui demeure désormais à la disposition de tous ceux qui se refusent à jeter le manche après la cognée, est celle de la proclamation et de la RECONSTRUCTION patiente et méthodique dans un espace vraiment assaini.
Il va sans dire que l' effort est de taille et ne peut s' adresser qu' à des gens volontaires et situés dans l'échantillon le plus conscient et le plus déterminé du prolétariat, de la classe salariée dans son ensemble.
Il ne suffit donc pas de tours de passe-passe pour recycler la matière bureaucratique dégénérée et la resservir en guise d’appellation contrôlée. Il s’agît bien de rompre avec cette  cuisine malodorante pour revenir à la matière d’origine dans un espace débarrassé des miasmes de l’opportunisme et de la collaboration!
 
 
LES FAUSSAIRES A L’OEUVRE 
 
Nous allons voir à présent que, dans cette industrie du recyclage bureaucratique, certains ne rechignent pas devant les méthodes de faussaires qui pourraient bien, au fond, non seulement exprimer ce que l’on sait c' est à dire leur rejet de principe de la reconstruction, mais traduire au surplus une volonté affirmée d' en saboter toutes les chances. 
Il s’agît ici en particulier de gens qui se targuent de travailler à la renaissance du mouvement politique communiste, vocable qu’aucun salarié n’ignore et dont aucun en tous cas n’a à rougir, sauf pour faire le beau devant la bourgeoisie !
v
Mais leur activisme ne s’arrête pas au domaine politique. Leur vision, consistant simplement à régénérer l’espace corrompu par un discours ronflant proche du "marxisme légal" et le remplacement du calife, est également initiée vers le milieu syndical.
Les ayant clairement désignés par leur sigle PRCF, il nous faut dire en quoi la fustigation de leur démarche, la simple indication, même, de leur existence, peut bien venir faire dans le débat sur la reconstruction syndicale que nous prônons. Voici
Chacun doit savoir que le Bureau de la D.P.I.O ne reste pas les deux pieds dans le même sabot, à attendre sans bouger que la providence amène la reconstruction sur un plateau d’argent.
Notre organisation traverse une de ces périodes que nous avons déjà connues dans le passé ou l' activité organisatrice doit venir au secours d' une dépression de la lutte pratique, de l' action revendicative proprement dite, donc du rayonnement.
Dans cet ordre d’idée, le bureau s’attache à établir des contacts voir des liens avec d’autres initiatives militantes, tel que le définissent nos statuts.
C’est ainsi que dans la période de la lutte anti-C.P.E, nous avions eu vent de l’existence d’un "collectif de défense du syndicalisme de classe".
Suite à de multiples contacts et entretiens de vive voix,  nous voilà invités le 8 avril 2006 à une assemblée sous le titre indiqué dans une salle parisienne.
Mais quelle ne fut pas notre déception de voir que ce label prometteur (enfin!) n' était autre qu' une dérisoire fronde interne sur le thème "sauver la CGT", allant de la fustigation de la direction "thibausienne" à l' auto satisfaction des cégétismes locaux ou sectoriels, ici ou là en passant par les délires trotskistes prônant des appels on ne sait à partir de quelle base organisationnelle fantomatique, le tout sous le signe... du programme social du conseil national de la résistance!
N' importe quoi! (sauf, naturellement, le mérite que l’on doit reconnaître à ce programme, à son époque!)
Quelques argus de la bureaucratie dont la présence était facilement repérable pour tout esprit averti devaient bien s’amuser en secret de cet éclectisme gesticulatoire.
On se doute naturellement dans une pareille ambiance, de la manière hostile dont fut accueillie notre tentative d’intervention (thèses sur la faillite syndicale et la nécessité de la reconstruction...) : la censure la plus brutale d’un président de séance venu tout droit du secteur syndical CGT des transports et qui veillait à ce que le débat ne dépassât pas le cadre de la nostalgie.
En fait, nous découvrions que ce meeting n’était qu’une minable contrefaçon de son propre mot d’ordre destiné à complaire aux visées du fameux P.R.C.F, avec la présence affichée dans la salle de son principal dirigeant et idéologue: Georges GASTEAU, complétant naturellement la présence active à la tribune, entre autres, de notre sympathique contact en l’espèce: un certain Benoît FOUCAMBERT (pour sa part également membre de la F.S.U).
Aucun militant expérimenté ne se trompe sur ce genre de manipulation et encore moins sur l’étoffe de ceux qui y ont recours.
N’est-il pas évident que cela s’apparente plus à de la vente forcée d’une marchandise avariée qu’à un honnête, loyal et libre débat sur un ordre du jour sans surprise reconnu et accepté par tous ses participants.
 
Par la suite, ayant voulu croire de bonne grâce, malgré tout, qu’il pouvait y avoir malentendu et ne priver le débat d’aucune chance, nous avons cherché à renouer le contact (sait-on jamais).
Mais là, "lapin" au rendez-vous, hermétisme, mépris et silence radio.
Pour ces gens, apparemment, la matière D.P.I.O n’est pas compatible avec leur "recyclage"!
Voilà au moins un point sur lequel ils ne se trompent pas.
 
Mais que le lecteur sache bien que ce soi-disant "collectif de défense du syndicalisme de classe" qui n’a d’autre membre (de son propre aveu) à part égale que son organisateur du PRCF, n’a pas dit son dernier mot.
Il faut s’attendre à de nouvelles séances du genre, renforcées celles-là par un appel aux syndicalistes de classe bien connus de F.O et S.U.D !(au travers du deuxième sigle, le lecteur avisé n' aura pas de mal à décoder "groupe ATTAC", alter mondialistes et compagnie, groupe ATTAC qui comme par hasard serait tout près de s' inscrire dans les flirts épisodiques du PRCF, biais idéal pour gloser sur le "socialisme de marché! )
La boucle est bouclée. Avec au passage, qui sait, un petit pas allant du marxisme vers l’alter réformisme. Quelle réponse magistrale à l’urgence du besoin d’organisation!
Ce qui est sûr c’est que ces gens ne risquent pas d’encourir le reproche du dogmatisme ou de     l’excès d’orthodoxie!      
 
A ce point de l’exposé, nous nous permettrons de faire à ces recycleurs de bureaucratie, quelques rappels théoriques bien mérités et surtout fort appropriés à la situation.
 
LUTTE ECONOMIQUE ET LUTTE POLITIQUE EN TEMPS NORMAL
 
La classe salariée, (en terme plus politique, le prolétariat) a de toute évidence deux luttes à mener de front: la lutte économique d' une part, la lutte politique d' autre part.
Il est complètement stupide de se voiler les yeux, de faire semblant de nier ou de rejeter l’intérêt, disons complémentaire, de ces deux terrains d’émancipation de la classe exploitée.
Mais il est non moins stupide de penser que l’on puisse conduire une espèce d’activisme commun visant leur interdépendance organique.
Tant il est vrai que s’il est illusoire de vouloir donner un quelconque caractère politique à la lutte économique, il est non moins illusoire, comme l’histoire des dernières décennies l’a clairement montré (s’il en était besoin), de fonder la lutte politique sur les bases d’objectifs revendicatifs économiques.
La lutte de classe économique c’est la lutte pour la défense, et le progrès de la condition immédiate des salariés c’est à dire dans le cadre immédiat du capitalisme. Cette lutte se résume en dernier ressort à la guerre permanente contre le taux général de profit.
La lutte de classe politique c’est la lutte pour les conquêtes politiques à l' encontre de la classe dirigeante, au bénéfice actuel de la classe salariée, certes, mais visant essentiellement sa prise du pouvoir futur dans le cadre du renversement du capitalisme.
On voit qu’un élément fondamental différencie ces deux types de lutte: la nature foncièrement et nécessairement subversive de la lutte politique que l’on ne retrouve pas, (en tous cas pas comme but en soi) dans la lutte économique.
Nous mettrons de côté dans cet exposé la dialectique complexe qui établit les rapports indirects de convergence de ces deux luttes et qui peuvent prendre dans les périodes les plus chaudes du mouvement social la forme d’une quasi-coopération. Ce qui ne peut surprendre que les demeurés.
L’histoire réelle de la société capitaliste produit donc une unité morale naturelle (force incontestablement bénéfique au mouvement social), entre les luttes politique et économique de la classe ouvrière.
C’est cela et rien d’autre qui doit être cultivé dans l’esprit des masses: la convergence des deux domaines indiqués vers le changement social décisif, leurs poids et leurs rôles respectifs dans la démarche historique considérée.
 
 
Mais cette unité naturelle connaît deux types d’adversaires redoutables:
-ceux qui veulent purement et simplement la liquider en la présentant ni plus ni moins que
comme une maladie honteuse
-ceux qui s’évertuent à la transformer en connivence politico -économique dictée d'en haut.
On reconnaît dans les premiers la main de la réaction dure de la bourgeoisie. Cela n’étonnera personne.
Mais on ne se méfie jamais assez des seconds qui expriment toute une variété de réformismes dont le trade-unionisme anglo- saxon n’est que l’exemple de base où l’on peut voir parti et syndicat carrément en cheville!.... pour la pérennité du capitalisme !
Il découle immanquablement de ces rappels ce qui est recommandé, autorisée et exclus dans les rapports du militantisme et de la lutte.
 
-Recommandés sont les principes relationnels clairs, fraternels et surtout honnêtes entre militants et organisations respectives, dans le respect scrupuleux de l’indépendance des appareils, ce qui n’a rien à voir évidemment avec une quelconque censure de l’intellect ouvrier.
A partir de là, il est clair qu’un militantisme individuel à la fois politique et syndical ne présente aucune espèce d’inconvénient.
 
-Autorisés et nobles, sont comme l’a déjà montré l’histoire pour le plus grand bien de la condition ouvrière, la coordination pratique, le soutien mutuel des hommes dans le feu de l’action, libre alliance objective spontanée sur le terrain de la lutte.
 
-Exclus, prohibés devrait-t-on dire, sont enfin les agissements souterrains, l'entrisme hypocrite, les méthodes de camelots et autres barbouzes dans les réunions et meetings, les manoeuvres d’amalgame des décisions et orientations conduites par des connivences bureaucratiques par dessus les instances ou par leur manipulation, jeu malsain, trop souvent vécu "d’appareils bis" insaisissables, dont les mobiles s’avèrent toujours tôt ou tard étrangers aux intérêts réels de la classe laborieuse.
 
En définitive et pour terminer la leçon adressée aux adeptes du coup d’épée dans l’eau il est de la plus haute importance de ne pas confondre l’harmonie et la "fusion", d’éviter la pratique de l’immixtion d’un domaine dans l’autre, directement ou de manière déguisée.
S’agissant donc de cette aventure ridicule qualifiée pompeusement de "défense du syndicalisme de classe", le pilotage politique est particulièrement déplacé de la part de gens qui s’avèrent incapables d’assumer précisément les responsabilités du moment dans le domaine dont ils se revendiquent.
L’organisation syndicale ne serait- elle pas pour eux, sous le capitalisme et même à la suite de son renversement, l’instrument exclusif et indépendant, de défense des intérêts économiques de la classe salariée, tant que la société sans classe n’a pas définitivement enraciné son règne?
 
Ne va-il pas de soi que ce qui est vrai "en temps normal" l’est d' autant plus en période de crise générale du mouvement ouvrier telle que nous la traversons à ce jour, y compris et surtout dans le cadre de la reconstruction que nous prônons? à savoir: vive les relations fraternelles et solidaires de classe, le soutien ou la coordination militante des luttes, etc..., débat et échanges de vues au grand jour s’il le faut, mais indépendance démocratique pour tous sous le signe de "chacun ses oignons", ou plus exactement en l’occurrence: chacun son chantier!
 
 
Un certain Vladimir OULIANOV a d’ailleurs écrit des choses fort intéressantes à ce sujet dans le tome 32 de ses oeuvres, que nos "recycleurs" si prolixes de théories feraient bien de réétudier.
Ils constateraient sans doute qu'ils sont déjà une bureaucratie avant même d’être un parti.
Peut-être cela leur éviterait-il à l' avenir le ridicule de vouloir, à leur manière, « secouer les syndicats »....fantômes! .
Nous ne manquerons pas désormais, à ce titre, de les avoir à l' oeil.
 
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